" La communauté palestinienne de Bagdad a été prise de panique quand plus d’une centaine de familles dans la ville ont reçu des menaces de mort de groupes les qualifiant de traîtres."

La communauté palestinienne de Bagdad prise de panique devant les menaces de mort

Vendredi à Genève l’UNHCR a rapporté aux journalistes que beaucoup de Palestiniens vivant à Bagdad depuis des années, sont dans un état de choc et de panique et prennent très au sérieux cette menace.

On estime le nombre de Palestiniens vivant en Irak à 34.000 dont 23.000 sont enregistrés par l’UNHCR à Bagdad. Les réfugiés palestiniens sont arrivés en Irak en trois vagues successives : en 1948, en 1967 et en 1991. L’ancien régime leur a donné protection et assistance et ils ont bénéficié d’un standard de traitement assez élevé que certaines sections de la population iraquienne considéraient comme étant injuste. En conséquence, les Palestiniens ont ces dernières années dû faire face à des évictions, des menaces et harcèlements.

L’UNHCR est de plus en plus soucieuse vis-à-vis de la situation de ces familles.

« Ils se sentent de plus en plus piégés et pour des raisons de sécurité, beaucoup d’entre eux ont arrêté d’aller travailler et ont sorti leurs enfants de l’école. Nous savons très bien que la vie de chaque Iraquien est également très difficile en ce moment. Mais les Palestiniens se sentent particulièrement vulnérables et visés étant donné qu’ils sont perçus comme ayant été traités favorablement par l’ancien régime » dit Emmanuel Gignac de l’unité de soutien en Irak du UNHCR à Genève.

A la suite de la situation sécuritaire que si détériore, un groupe de 88 Palestiniens ont été piégés dans le no man’s land entre l’Irak et la Jordanie dimanche après avoir fuit la capitale. Ces gens ont maintenant été ramenés à l’intérieur de la frontière iraquienne par les autorités iraquiennes.

« Quand nos collègues ont parlé à certains membres du groupe, ils ont dit qu’ils n’avaient aucune envie ni intention de retourner où que ce soit en Irak. » dit Anne-Marie Deutschlander, un officier supérieur de la protection pour l’UNHCR en Jordanie. « Plusieurs d’entre eux ont été traumatisés ces dernières semaines, des membres de leurs familles ayant été kidnappés et même tués ».

« Nous essayons de nous assurer que les besoins de base du groupe tels que la nourriture et l’eau leur soient fournies » a ajouté Deutschlander. « Le groupe se trouve néanmoins dans une zone à l’intérieur de l’Irak qui rend tout accès ou intervention extrêmement difficile pour nous ».

Tard jeudi soir, une équipe du UNHCR du côté jordanien a réussi à faire transférer de l’autre côté de la frontière de la nourriture pour 5 à 7 jours, des matelas, des couvertures, des ustensiles de cuisine, des fourneaux, des bidons et des lanternes « c’était une entreprise très difficile mais au moins l’aide a finalement atteint les gens et c’est ce qui importe le plus ».

Dernièrement, le Haut Commissaire a demandé dans une lettre adressée à Jalal Talibani, le président iraquien, une protection physique renforcée pour ce groupe de réfugiés ainsi qu’une régularisation rapide de leur séjour en leur accordant des permis de résidence ou des documents de cartes d’identité. Dans des circonstances normales, cela permettrait à cette population (dont la plupart sont nés et ont vécu toute leur vie en Irak) un statut plus fiable et validé légalement à l’intérieur de l’Irak. Mais les circonstances sécuritaires sont telles que les Palestiniens sentent qu’ils doivent s’enfuir.

« Avec nos autres agences sur le terrain, nous surveillons de près la situation étant donné que nous espérons que la panique ne va pas s’étendre at amener encore plus de Palestiniens à quitter la capitale » dit Gignac.

UNHCR, Genève - 24 mars 2006,
http://www.unhcr.org/cgi-bin/texis/...

Irak-Jordanie : les réfugiés palestiniens reçoivent de l’aide

UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs,

(Extraits, voir article du 24 mars de l’UNHCR sur leur fuite de Bagdad)

Amman - Les réfugiés palestiniens fuyant l’Irak et à qui l’entrée en Jordanie a été refuse la semaine dernière, reçoivent maintenant de l’aide d’une agence pour les réfugiés des Nations Unies, UNHCR et le Croisant Rouge Iraquien (IRCS).

Dimanche, Ehab Taym, un des 88 réfugiés palestiniens qui a récemment fui Bagdad, parlant à partir du côté iraquien de la frontière, a raconté que les IRCS et l’UNHCR-Amman avait envoyé des couvertures, des tentes, de la nourriture et de l’eau.

Après avoir été déplacés de la zone frontalière du « no-man’s land » vers la zone frontalière à l’intérieur de l’Irak, Taym dit qu’ils logent maintenant dans 20 tentes fournies par les agences d’aide. Ils attendent maintenant de savoir quel sera leur sort.

Selon des officiels du UNHCR, une quantité d’aide valable pour une semaine sous la forme de nourriture, matelas, couvertures, fourneaux et lanternes a été fournie aux réfugiés jeudi...

...La semaine dernière, les réfugiés ont fui Bagdad où les membres du groupe disent qu’ils ont été persécutés et menacés. Selon Taym, lui et ses collègues ont été régulièrement exposés à la violence principalement de la part d’inconnus, à l’intérieur et à l’extérieur de leur complexe de Bagdad. « Si nous retournons à Bagdad, nous allons souffrir » dit Taym ; « S’ils nous renvoient, nous serons tués »....

« Ce n’était pas une décision irréfléchie de la part des réfugiés qui sentaient qu’ils quittaient une situation dans laquelle leurs vies étaient menacées. » dit Cathy Breen de l’équipe « Christian Peacemakers » en Jordanie dont les membres ont initialement accompagné le groupe de Bagdad jusqu’à la frontière. « Ils faisaient face à une situation terrible ».

Breen a ajouté qu’il y avait des récits journaliers de tueries de Palestiniens dont un rapport macabre de la décapitation d’un réfugié palestinien juste à l’extérieur du complexe de Bagdad...

...Mohammad Abu-Baker, le directeur général du département aux réfugiés à l’ambassade palestinienne d’Amman, a dit que l’Autorité Palestinienne faisait tout ce qui était possible pour trouver une solution à la difficile situation des réfugiés quoique cela puisse inclure de les renvoyer à Bagdad. « Notre position concernant les réfugiés en Irak et ailleurs est que soit nous les acceptons à l’intérieur des territoires de l’Autorité nationale Palestinienne soit ils restent près de la frontière et retournent à Bagdad » dit Abu-Baker.

En ce qui concerne la fermeture de la frontière la semaine dernière, le porte-parole du gouvernement jordanien, Nasser Judeh, a dit que la frontière a été officiellement ré-ouverte jeudi « parce que la question des 88 réfugiés a été résolue », Bagdad ayant accepté de reprendre les réfugies en Irak.

26 mars 2006, IRINnews.org : http://www.irinnews.org/report.asp?...

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