La CIA, l’agence de renseignement américaine, a lancé un enquête interne sur la façon dont un attentat-suicide a pu déjouer les procédures de sécurité, et tuer sept officiers dans une base dans l’est de l’Afghanistan.

Un nouveau déferlement de troupes américaines d’occupation ne résoudra sans doute pas les problèmes que rencontre Obama dans sa guerre contre l’Afghanistan. Il aura plutôt pour effet de multiplier les cibles...

Leon Panetta, le directeur de la CIA, a déclaré que les décès ne décourageront pas l’agence et un officiel anonyme a déclaré que l’attaque « sera vengée par les succès
d’audacieuse opérations antiterroristes ».

Panetta a également affirmé que les sept tués « étaient loin de chez eux et proches de l’ennemi, faisant le dur travail qui doit être fait pour protéger notre pays contre le terrorisme ».

La CIA a indiqué qu’un kamikaze taliban, ce mercredi, avait réussi à pénétrer les défenses de la base dans la province de Khost près de la frontière avec le Pakistan, faisant exploser une ceinture d’explosifs dans une pièce présentée comme un gymnase.

Les Talibans ont revendiqué l’attaque, affirmant que l’attaquant était officier dans l’armée afghane.

« Cette attaque meurtrière a été réalisée par un courageux membre de l’armée afghane alors que les officiers [les Américains] étaient occupés à recueillir des informations sur les Moudjahidines [une séance de tortures ? - N.d.T] », a déclaré dans un courriel Zabiullah Mujahid, un porte-parole des Talibans.

Démenti afghan

Le ministère afghan de la défense a nié qu’un officier de l’armée afghane ait été impliqué dans l’attaque et a déclaré qu’aucun de ses officiers n’était dans la base.

« C’est l’affirmation des Talibans et il ne faut rien croire venant des Talibans », a communiqué vendredi Zahir Azimi, un porte-parole du ministère.

Mais un porte-parole des forces dirigées par l’OTAN en Afghanistan a admis que les forces de sécurité afghanes travaillaient sur la base.

Julie Reside, une porte-parole du département d’État des États-Unis, a déclaré pour sa part que les plans consistant à accroître la présence de civils américains en Afghanistan étaient toujours justifiés et que la sécurité continuera d’être une préoccupation primordiale.

La CIA n’a pas communiqué les noms des officiers tués ni donné de détails sur le travail qu’ils faisaient, en invoquant « la sensibilité de leur mission et d’autres opérations en cours ».

Dans une lettre adressée aux employés de la CIA, Barack Obama, le président américain, a écrit : « Vos succès et même vos noms peuvent rester inconnus de vos compatriotes américains, mais votre service est très apprécié. »

Il a annoncé aussi que des étoiles seront ajoutées aux 90 déjà existantes, à la place des noms des agents tombés en mission, sur le mur du Souvenir en l’honneur des agents de la CIA qui sont morts en faisant leur devoir.

Les responsables américains ont déclaré qu’un Afghan a également été tué dans l’attaque et que six autres employés de la CIA ont été blessés.

Le chef opérationnel de la CIA dans la base avancée Chapman, faisait partie des sept morts, selon un ancien officier du renseignement.

« Inversion des rôles »

Hashem Ahelbarra d’Al Jazeera rapporte ce vendredi depuis la capitale afghane, Kaboul, que la CIA disposait d’avant-postes près de la frontière pakistanaise pour lancer des attaques de drone [bombardiers sans pilote] contre les Talibans afghans, al-Qaïda et les organisations pakistanaises liées aux Talibans.

« Il y a deux jours, les rôles étaient soudain inversés et la proie a décidé de traquer la CIA en profondeur dans ses propres bases. »

« Ce que nous ne savons pas exactement, c’est comment l’attaquant est entré dans la base et s’il a été contrôlé ou non. »

Les États-Unis se sont engagés à envoyer des centaines de civils soutenir les projets de développement qui visent à saper le soutien dont disposent les Talibans et d’autres combattants.

Mais comme la situation sécuritaire en Afghanistan s’est détériorée, la plupart des civils qui travaillent en dehors de Kaboul se sont repliés dans des bases de l’armée.

Dans une autre attaque, ce mercredi, cinq Canadiens ont été tués dans la province méridionale de Kandahar.

Le groupe, composé de quatre soldats et d’une journaliste [« embarquée »] qui les accompagnait, visitait des projets de reconstruction ,et ils ont été tués lorsque leur véhicule blindé a été frappé par une bombe, a déclaré le ministère canadien de la défense.

La journaliste, Michelle Lang, travaillait pour le Calgary Herald.

Le Calgary Herald a indiqué que Lang était dans le pays depuis le 11 décembre 1dernier et était le premier journaliste canadien à mourir en Afghanistan depuis qu’Ottawa a décidé de participer à l’occupation de ce pays en 2002.

1e janvier 2009 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/a...
Traduction : Info-Palestine.net