16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Jérusalem, "la future capitale de deux Etats"

mercredi 9 décembre 2009 - 08h:34

Frédéric Koller - Le Temps

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


L’Union européenne adopte une position commune pour rappeler Israël à ses devoirs internationaux et prône une solution négociée afin que Jérusalem devienne la capitale de l’Etat juif et d’un Etat palestinien

L’Union européenne (UE) va-t-elle devenir un acteur engagé dans la résolution du conflit israélo-palestinien ? Les ministres des Affaires étrangères des 27 pays de l’UE ont adopté mardi un texte appelant à « résoudre par la négociation le statut de Jérusalem comme future capitale de deux Etats ». Cette résolution, discutée à l’initiative de la présidence suédoise, a été l’objet d’intenses tractations et soumise à forte pression de la part d’Israël. En pleine impasse dans les négociations de paix israélo-palestiniennes, elle n’en apporte pas moins un soutien inédit au chef de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas et met Israël face à ses responsabilités.

« Etape positive »

Habituellement très divisés sur la question palestinienne, les Européens adoptent une ligne commune au prix d’un compromis qui pourrait leur donner plus de poids à l’avenir dans les négociations. Dans un premier temps, la Suède défendait - avec le soutien de la Grande-Bretagne, de l’Espagne, de la Belgique et de la Grèce - une version précisant les contours d’un Etat palestinien comprenant la Cisjordanie et Gaza avec Jérusalem-Est pour capitale. Les réticences allemandes, italiennes et françaises ont abouti à une formulation jugée plus « équilibrée » par Israël, qui a du coup réagi avec une relative modération.
Publicité

L’Etat hébreu considère en effet l’ensemble de Jérusalem, y compris la partie orientale dont l’annexion n’est pas reconnue par la communauté internationale, comme sa capitale « éternelle et indivisible ». La question de Jérusalem-Est - qui concentre des lieux saints des trois monothéismes - est la plus sensible du contentieux israélo-palestinien. A ce propos, la position européenne est nuancée : pas question d’accepter des changements aux frontières telles qu’elles étaient fixées avant juin 1967, à moins qu’ils ne soient le fruit d’un accord entre les deux parties.

L’Autorité palestinienne regrette que la version initiale ait été édulcorée mais salue toutefois une «  étape positive ». Jean Asselborn, le chef de la diplomatie luxembourgeoise, a pour sa part résumé le sentiment des pays favorables à plus de fermeté à l’égard d’Israël : «  Je comprends en fait difficilement qu’Israël n’accepte pas que la Palestine est constituée de la Cisjordanie, de Gaza et de Jérusalem-Est. Ce serait bien que les Américains, et nous aussi, puissions parler un langage politique clair, un langage qui recouvre ce que nous disons toujours dans les résolutions des Nations unies. »

Pour Elie Barnavi, professeur d’histoire à l’Université de Tel-Aviv favorable à une solution de deux Etats dans les plus brefs délais, ce texte est une bonne nouvelle : « L’UE s’énerve un peu et c’est une bonne chose. Elle fait preuve d’initiative. Les Etats-Unis ont besoin d’un partenaire européen plus fort pour faire pression sur Israël. » Emmanuele Ottolenghi, directeur du Transatlantic Institute à Bruxelles, réputé proche des positions du gouvernement israélien, estime à l’inverse que cette déclaration n’apporte rien de nouveau sur le fond et perçoit un danger pour les Européens : « Les Européens avaient déjà formulé un texte semblable à Venise en 1980. Résultat : ils ont été marginalisés par Israël dans leur rôle de médiateur. »

Gel partiel de la colonisation

Il n’en demeure pas moins que la capacité nouvelle des Européens à s’accorder sur une ligne concernant cette question très complexe reflète sans doute une évolution des opinions publiques européennes, de plus en plus critiques à l’égard de la politique israélienne de colonisation des territoires occupés. «  Nous appelons le gouvernement israélien à cesser tout traitement discriminatoire à l’égard des Palestiniens de Jérusalem », expliquait mardi le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt. Le gel des constructions des colonies qui vient d’entrer en vigueur n’est pas considéré comme un geste permettant la reprise du dialogue par les Palestiniens car il exclut Jérusalem-Est ainsi que les 3000 logements en cours de construction en Cisjordanie.

9 décembre 2009 - Le Temps


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.