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L’Occident démocratique et les démocraties orientales

jeudi 9 juillet 2009 - 09h:02

Abdallah Al-Achaal - Al-Ahram/hebdo

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Il semble que l’Occident pariait sur la disparition d’Ahmadinejad selon la méthode de la démocratie iranienne. C’est pourquoi il a encouragé toutes les actions hostiles à Ahmadinejad, croyant que sa disparition allait ouvrir la porte aux réformateurs.

Ces derniers avaient envoyé un message clair à l’Occident, selon lequel ils seraient les meilleurs partenaires pour ?uvrer avec lui sur les divers dossiers. L’Occident s’est réjoui de l’opposition de Mossavi aux résultats des élections. Chose que la loi iranienne s’est chargée de résoudre, mais qui a pris des dimensions dangereuses à cause de la mobilisation d’une grande partie de la rue iranienne contre ce qu’elle a appelé la fraude électorale.

L’Occident, notamment la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, a joué un rôle important pour mettre le régime iranien dans l’embarras, voire le renverser. Ce rôle a pris plusieurs formes. Premièrement, il a participé avec ceux qui se sont opposés aux résultats des élections. Deuxièmement, il a critiqué la réaction du gouvernement contre les opposants, ainsi que le recours à la violence contre eux. Troisièmement, il a lancé une campagne diplomatique et médiatique intense pour réchauffer la situation en Iran et pousser la société à la fracture. Il est clair que l’Occident exploite la situation en Iran pour paraître comme le défenseur du droit des peuples à l’autodétermination. Cependant, il se tait complètement sur la falsification et les actes de violence exercés par des régimes arabes alliés. De plus, tout le monde connaît la position de l’Occident envers l’expérience démocratique en Palestine et l’avortement des résultats des élections, car ils ont sécrété des éléments hostiles à l’Occident.

Enfin, comment est-ce que ces pays soutiennent-ils la démocratie expansionniste et raciste israélienne pour abolir le droit du peuple palestinien à l’autodétermination sur ses terres, dont Israël prétend la propriété avec le soutien des pays démocratiques ? Comment se fait-il que le premier ministre britannique, qui s’est impliqué dans un grand scandale coûtant l’échec de son parti lors des élections nationales et européennes, participe à la campagne de critique des élections iraniennes ?

Les élections ont été falsifiées en Iran exactement comme dans les pays voisins. Pourquoi donc ceci est-il exploité contre l’Iran dans la bataille de l’Occident ? Je parle là de l’hypocrisie de l’Occident, abstraction faite de ce qui s’est passé en Iran pour en arriver au fait que l’intérêt accordé par l’Occident à la démocratie du peuple iranien n’émane pas de son amour pour la diffusion de la démocratie. Il s’agit d’une exploitation politique flagrante des multiples masques de l’Occident.

Lorsque Obama a parlé de l’Iraq, il a exprimé son admiration pour sa démocratie et pour les réalisations de son pays en Iraq. Il a également exprimé son estime pour la décision de Washington d’envahir l’Iraq en signalant qu’il s’est trouvé obligé d’envahir l’Afghanistan, mais qu’il a choisi d’envahir l’Iraq. Ce alors qu’il sait que Washington a décidé depuis des années d’envahir les deux pays. L’invasion de l’Iraq était prévue en 2001, après les incidents du 11 septembre que les Etats-Unis ont pris pour prétexte pour s’infiltrer dans le monde islamique. Obama aurait dû s’excuser de l’invention de prétextes pour envahir l’Iraq, lesquels se sont d’ailleurs révélés faux. C’est pourquoi je pense que Bush était plus courageux que lui.

J’aurais souhaité que son discours sur l’Iraq soit plus modeste à la lumière de sa volonté d’améliorer l’image de son pays. En effet, l’Iraq était l’une des plus importantes raisons de la déformation de l’image des Etats-Unis à cause de son invasion, de son occupation et des crimes odieux commis par l’armée et le gouvernement de son pays bien qu’il sache parfaitement qu’il a incité le peuple américain à l’élire grâce à ses promesses concernant l’Iraq. Comment donc apporte-t-il son estime à la démocratie des assassinats et de la violation des droits de l’Homme, alors qu’il pleure sur ce qu’il considère comme la fraude dans les résultats des élections en Iran ?

Enfin, nous remarquons que l’Occident lève l’étendard de la démocratie mais n’accepte pas les résultats des élections en Iran et en Palestine, alors qu’il accepte les résultats des élections israéliennes que la droite extrémiste a remportées.

Il semble que l’Occident aspire à changer le régime à travers les résultats des élections et non à changer le président qu’il considère comme un obstacle sur la voie de la concorde iranienne avec l’Occident.

Du même auteur :

- Netanyahu à nouveau dans la région
- L’avenir du rôle arabe en Palestine
- La nouvelle politique américaine dans la région
- Bush et le règlement de paix de dernière heure
- Les risques d’une instrumentalisation de la trêve

Al-Ahram/hebdo - Semaine du 8 au 14 juillet 2009, numéro 774 (Opinion)


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