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Des enfants de Gaza envoient un message au monde ...

mardi 30 juin 2009 - 06h:36

Récit et photos : Ayman Quader

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Depuis l’établissement des camps de réfugié palestiniens en 1949 au lendemain du conflit palestino-israélien, les réfugiés palestiniens ont profondément souffert et cette souffrance est d’une longueur extrême.

Le droit le plus élémentaire à la vie elle-même leur est refusé. Il faut rappeler que les camps de réfugiés ont été établis comme solution provisoire après que ces personnes se soient sauvées ou aient été expulsées de leurs maisons. Les conditions de vie du réfugié palestinien sont très misérables et il manque des éléments quotidiens et de base qui lui sont nécessaires pour un développement dans des conditions saines.

Les conditions de vie des Palestiniens réfugiés est terriblement difficile car ils vivent sous l’indice de pauvreté et luttent pour leur survie alors que leur nombre a considérablement augmenté. Les maisons des réfugiés sont si proches les unes des autres qu’il n’y a que des passages étroits pour circuler.

La famille d’Al Aqra’ est une famille orpheline de père et qui vit dans le camp de réfugiés de Dair Al Balah au centre de la bande de Gaza. La longue souffrance de cette famille parmi d’autres est représentative de toute la vie qui règne dans ces camps misérables. La situation de cette famille a empiré il y a quelques années au cours d’un siège de Gaza car ils ont perdu leur unique soutien de famille et n’ont depuis disposé d’aucun appui.

Ali Aqran, âgé 9 ans, parle de ses conditions vie comme d’un enterrement pour lui et sa famille. « Nous avons vécu dans des conditions très difficiles. Et moi, un enfant de 9 ans, qu’ai-je fait de mal pour être traité aussi cruellement » ? Le famille d’Ali se compose de 5 personnes, la mère comprise, qui luttent pour maintenir une vie décente pour ses enfants. Ils vivent dans une structure dont on ne peut dire qu’il s’agit d’une maison. La « maison » a été construite avec différents matériaux mais sans ciment.

La seule pièce couverte [en dur] a été totalement détruite lors de la récente guerre contre Gaza, lorsque cette pièce a été frappée par un missile au moment d’une des attaques. Cette pièce est devenue un endroit pour les chatons des enfants, inutilisable pour les humains. Le reste de la « maison » est fait de bois renforcé avec des feuilles d’amiante. Il fait insupportable chaud durant les mois d’été. La salle de séjour est peu aménagée avec quelques meubles de mauvaise qualité.

La plupart des familles qui ont perdu leur principal soutien ont aussi perdu tout support affectif. La responsabilité de soutenir la famille et les besoins de plus en plus importants, dans ces cas-là, reposent sur les épaules de la mère. Tout dépend principalement des associations caritatives et de l’aide de quelques autres.

Ali et ses deux autres frères dorment habituellement à l’extérieur, sous le ciel, pendant que le seul abris disponible est réservé à la mère et à la soeur. Il n’y a pas assez d’espace pour que tous dorment à l’intérieur et l’espace disponible leur est réservé à toutes deux.

J’ai interrogé Ali au sujet de ses expériences personnelles d’enfant pendant la récente guerre contre Gaza. « Nous avons connu des conditions très critiques pendant la période de la guerre car nous n’avons plus eu aucun endroit sûr. » Il a poursuivi : « Regarde ! Regarde ! Regarde ! Il n’y a pas de toit qui pourrait nous protéger contre les tirs israéliens et comme nous vivons près de la mer nous avons été visés au hasard par les vaisseaux de guerre israéliens ».

Ali a ensuite ajouté : « Nous n’avons pas évacué notre maison pendant la durée de la guerre car les écoles de l’UNRWA qui servaient d’abris étaient loin d’ici, ainsi nous sommes restés les uns près des autres. Un jour le matin, des dizaines d’éclats d’obus ont directement frappé notre maison aussi bien que celles de nos voisins et ont gravement blessé mon ami Mohamed. »

Quand j’ai demandé à Ali comment il passe habituellement son temps, il a pris une respiration profonde et répondu : « J’ai du temps disponible pour jouer, mais je n’ai pas d’espace pour jouer. Comme nous sommes des enfants sans leur papa, j’essaye toujours d’aider ma mère à s’occuper des enfants plus petits et de notre maison. Je vais régulièrement à la mer qui est à côté et j’y passe du temps avec mes amis à jouer sur la plage et à marcher. Parfois, quand nous entendons un vaisseau de guerre israélien tirer sur les filets des pêcheurs, nous courons de nouveau à nos maisons » raconte encore Ali.

« Je voudrais que nous ayons du temps pour nous comme tous les autres enfants du même âge dans le monde. Je veux, comme enfant palestinien, avoir le droit de jouer et de m’amuser comme les enfants du reste du monde. J’espère que le conflit, la guerre, et la violence finiront et que les gens vivront dans une société paisible. La nature des gens c’est la liberté, la sécurité, et non pas les massacres, la haine, les attaques et la destruction. »

D’autres photos peuvent être consultées à :
http://picasaweb.google.com/ayman.q...

* Ayman T. Quader vit dans la bande de Gaza. Il peut être joint à ayman.quader@gmail.com
Adresse de son blog : http://peaceforgaza.blogspot.com/20...

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25 juin 2009 - Communiqué par l’auteur
Traduction : Claude Zurbach


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