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Journaliste à Gaza

lundi 15 juin 2009 - 06h:14

Mona Dohle - Palestine Telegraph

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Cela fait maintenant six mois que la dernière offensive israélienne contre Gaza s’est interrompue.

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Photo : site Palestine Telegraph

Bien que la situation des Palestiniens ne se soit pas améliorée, l’attention des médias s’est atténuée. Mais Sameh Habeeb ne pourra jamais oublier la guerre. The 23-year-old Ce journaliste âgé de 23 ans a vécu personnellement l’opération « Cast Lead » dans la bande de Gaza. Le 24 Mai, il s’est exprimé devant bureau du Parti socialiste à Groningen, aux Pays-Bas, et il a parlé de son expérience.

Comme les journalistes ont été empêchés par Israël d’entrer dans la bande de Gaza, Sameh Habeeb est devenu le correspondant de la presse internationale, faisant ses rapports pour la BBC, CNN, Le Monde, The Independent et le programme de la télévision néerlandaise Netwerk. Après la guerre, il réussit à quitter la bande de Gaza. Depuis, il étudie à Londres, où il a fondé le journal The Palestine Telegraph.

En tant que journaliste, Habeeb tente de narrer la réalité en allant au-delà des chiffres et des statistiques, une perspective qui est souvent absente des médias.

La bande de Gaza est sous occupation depuis la fondation de l’état d’Israël. En tant que puissance occupante, Israël contrôle les passages de frontière et le territoire est isolé du monde extérieur. Cela a transformé la zone la plus peuplée du monde en une gigantesque prison.

Habeeb a vécu dans cette prison pendant 23 ans.

« Nous sommes complètement dépendants d’Israël », explique-t-il. « Si une guerre éclatait en Allemagne, les gens pourraient fuir vers la Hollande. Nous ne pouvons pas fuir, nous n’avons aucun lieu sûr où aller. » Les exemples sont les attaques sur les écoles au cours de la dernière guerre : « Les Israéliens nous ont dit que nous devions aller vers le Nord et nous réfugier dans les écoles, mais ils ont ensuite attaqué les écoles. »

En outre, la bande de Gaza est entièrement dépendante économiquement d’Israël : presque tous les produits sont importés d’Israël. Et Israël n’autorise pas les exportations. A cause de ce blocus, les fournitures sont fortement réduites. Selon Habeeb, il y avait par le passé 47 boulangeries dans Gaza. Maintenant il n’en reste plus que sept et elles fournissent difficilement le pain.

Alors que la bande de Gaza disposait jadis de ressources suffisantes, il y a aujourd’hui un sérieux manque de matières premières et la population est devenue presque totalement dépendante de l’aide alimentaire.

En raison de la guerre, de grandes zones de Gaza ont été détruites et la restauration est difficile. Les maisons ne peuvent pas être reconstruites car Israël ne permet pas le transfert de matériaux comme le ciment vers la bande de Gaza.

De même, les matériaux qui s’imposent d’urgence afin de réparer le système d’assainissement [des eaux] ne peuvent pas être importés dans la bande de Gaza. En conséquence plus de 100 000 personnes à peine ont accès à l’eau potable et les eaux usées se déversent dans la mer Méditerranée.

Cela est particulièrement alarmant pour quiconque vit dans la bande de Gaza, puisque si vous y êtes malade vous êtes laissé à votre sort. Même si les travailleurs humanitaires travaillent dur, il est trop souvent impossible d’apporter de l’aide.

Le siège a provoqué une grave pénurie d’installations médicales et Israël ne permet pas aux patients de franchir la frontière. Selon Sameh Habeeb, les intentions sont claires : « Israël pense que nous ne pourrons pas faire de politique si nous n’avons pas d’infrastructures et si nous avons tout le temps à nous soucier de nécessités de base. »

Sameh Habeeb ne peut pas comprendre que les médias occidentaux présentent la guerre comme un conflit entre deux adversaires égaux. Les médias occidentaux publient régulièrement des informations à propos de tirs de roquettes palestiniennes vers Israël. « Bien sûr que je le signale aussi, mais pourquoi ne pas leur dire que les Palestiniens tirent des fusées de 25 kilos et que les Israéliens en envoient de 2000 kilos ? »

Un autre aspect est le rôle du mouvement Hamas. « Mes soeurs sont toutes bien éduquées ; dans la bande de Gaza, nous avons des agents de police femmes, des enseignantes et des femmes médecins. Si c’est cela être radical, alors pourquoi y a-t-il plus de liberté dans la bande de Gaza que dans les pays voisins ? »

Quel pourrait être le rôle des pays voisins dans la résolution de ce conflit ? Sameh Habeeb répond : « Nous n’attendons pas grand’chose de la part des gouvernements, mais nous avons des attentes de leur opinion publique. La corruption des gouvernements arabes n’existera pas toujours. »

Ceci est également applicable à Israël. Habeeb est convaincue qu’Israël ne peut pas maintenir sans fin l’occupation. Pour cette raison, il travaille en collaboration avec des militants pacifistes israéliens. Pourtant, même la plupart d’entre eux ne semblent pas être en mesure d’accepter le concept d’un État palestinien. Par conséquent la pression sur Israël devra venir de la communauté internationale.

Obama apportera-t-il un changement ? Habeeb ne le pense pas. « Au début, j’ai été très heureux quand il a été élu, mais j’ai découvert que c’était un homme de belles paroles. Nous devons être conscients du fait que il a ses propres objectifs. »

Enfin, la question la plus importante : Que pouvons-nous faire en Hollande, pour aider à résoudre le conflit ? Selon Habeeb, nous pouvons faire beaucoup. « Nous avons été très heureux des manifestations contre la guerre dans la bande de Gaza. Vous savez maintenant ce qui se passe. Agrandissez le cercle des gens qui sont informés, rejoignez les groupes d’action pro-palestiniens, boycottez les produits israéliens et faites pression sur votre gouvernement. »

À l’heure actuelle, il semble très peu probable que la société israélienne change sa position. Par conséquent la communauté internationale doit assumer une plus grande responsabilité, en exigeant la liberté pour le peuple palestinien.

13 juin 2009 - Palestine Telegraph - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.paltelegraph.com/photo-s...
Traduction : APR


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