La colonisation s’élargit
mercredi 20 mai 2009 - 05h:25
Morsi Attalla - Al-Ahram/hebdo
Ce n’est pas par pessimisme que l’on dira que le simple fait de parler de la paix réelle est devenu impossible dans le contexte des décisions et comportements du gouvernement israélien actuel. Et ce en plus des anciennes mesures comme la poussée de la colonisation, la loi du retour, le problème des réfugiés, etc.
Pour ce qui est de la loi du retour, c’est la loi raciste la plus curieuse. Selon cette loi, tout juif quittant son pays natal pour se rendre en Israël n’est pas considéré comme émigrant de son pays, mais comme rapatrié dans sa nation mère, puisque tous les juifs du monde ont ce droit. De plus, cette loi unique dans le monde entier octroie la nationalité israélienne à chaque juif qui s’y rend sans déposer de demande.
Et en même temps, Israël refuse de reconnaître le droit au retour des réfugiés palestiniens expulsés en 1948, bien que les résolutions de l’Onu stipulent ce droit. Toutes ces procédures ont toujours constitué d’énormes entraves pour une paix réelle. Par conséquent, la perte de confiance entre les Israéliens et les Palestiniens s’approfondit de plus en plus. Et tant qu’il n’y a pas de confiance, il n’y a ni sécurité ni stabilité, et la violence sévit de plus en plus.
Or, les opérations de colonisation, de judaïsation, de confiscation des terres ainsi que la construction du mur de sécurité restent les procédures les plus dangereuses, prouvant que la paix ne figure nullement dans le programme d’Israël. Au contraire, il s’engage dans une course contre la montre pour mettre en exécution les légendes des ancêtres de la pensée de la Torah.
Les preuves sont claires et évidentes. Par exemple, le plan de la judaïsation et de l’élargissement des frontières de Jérusalem comprend, comme l’a annoncé Israël, l’annexion et la confiscation des terres qui entourent Jérusalem. Ces frontières vont être élargies de 25 km dans 4 directions. Et cela en plus du contrôle total de tous les monts entourant la ville, par l’intermédiaire du plus grand réseau complémentaire de colonisation qui garantit également la domination de toutes les sources d’énergies existant dans la région.
Le plus dangereux est qu’Israël est sur le point d’achever un plan diabolique visant à relier la ville de Jérusalem à deux réseaux routiers. Le premier est un réseau intérieur et le second est extérieur, et ce dans l’objectif d’isoler totalement la ville de Cisjordanie et de Gaza.
Le plan d’Israël signifie tout simplement qu’il n’y aura pas de Jérusalem arabe et qu’il n’y aura plus de Cisjordanie.
Quand ce plan sera achevé, il causera le démantèlement géographique de la Cisjordanie, de façon à ce que les régions soumises à la souveraineté palestinienne seront transformées en cantons isolés l’un de l’autre. De plus, ces cantons n’auront aucune chance de se développer ou de s’élargir à l’avenir.
Et bien que tous ces plans soient annoncés et connus, nous observons que dans le monde entier, à Washington et dans certaines capitales européennes, des oreilles attentives écoutent les falsifications israéliennes qui vont jusqu’à prétendre que ces procédures provocantes ne sont qu’administratives et constituent des élargissement naturels visant à répondre aux besoins humains résultants de la hausse démographique dans l’Etat hébreu. Et le pire dans toute cette affaire est que l’union palestinienne reste absente.
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Al-Ahram/hebdo - Semaine du 20 au 26 mai 2009, numéro 767 (Opinion)