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Plus de 150 000 Gazaouis encore privés d’eau courante

jeudi 9 avril 2009 - 05h:51

IRIN News

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A Gaza, une fillette palestinienne, en route pour aller chercher de l’eau potable, se repose

GAZA-VILLE, 7 avril 2009 (IRIN)

A Gaza, plus de 150 000 Palestiniens - soit environ 10 pour cent de la population - luttent pour survivre sans eau courante, depuis que les puits, les canalisations et les stations d’épuration des eaux usées ont été endommagés, au cours de la dernière offensive israélienne, qui a duré 23 jours et a pris fin le 18 janvier.

« Les demandes que nous avons adressées à l’armée israélienne, par l’intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), pendant le conflit, pour obtenir l’autorisation d’importer du matériel de construction et des pièces détachées afin de pouvoir réparer les puits et les infrastructures endommagés pendant la guerre, ont été refusées », a expliqué à IRIN Monther Shoblak, directeur général de la Société de gestion de l’approvisionnement en eau des municipalités côtières (CMWU).

Selon les estimations de M. Shoblak, 50 000 personnes sont privées d’eau courante car leurs logements ont été détruits, et 100 000 autres, en raison des dégâts subis par le réseau hydraulique.

Sur les 150 puits de Gaza, seule source d’eau de boisson pour les 1,4 million d’habitants de la région - outre l’eau en bouteille, coûteuse, et l’eau acheminée par les organisations humanitaires - 11 ne fonctionnent plus. Six ont été complètement détruits, selon la CMWU.

De nombreux habitants du nord et de Rafah n’ont l’eau courante que tous les quatre à sept jours. La CMWU s’efforce de remédier à cette situation, selon M. Shoblak, mais ses efforts sont entravés par un manque de matériel.

« Depuis la fin de la guerre, la CMWU n’a reçu que trois des 80 camions chargés de tuyaux et de pièces détachées qui attendent d’entrer dans Gaza », a-t-il expliqué ; de plus, a-t-il ajouté, Israël oblige la société de service public à apporter des preuves - sous forme de photographies des travaux de réparation - que les produits reçus remplissent bel et bien leur fonction désignée.

« Les trois camions reçus par la CMWU ne contenaient qu’un demi-kilomètre de canalisations », a-t-il indiqué.

Mohamed Abu Ragheleh, un chauffeur de taxi de 23 ans, n’a l’eau courante à son domicile, à Jabalia, que trois ou quatre fois par semaine. « Nous n’avons l’électricité que huit heures par jour, alors c’est difficile de pomper l’eau des réservoirs installés sur les toits jusque dans nos maisons... On a des problèmes pour se laver, laver nos vêtements et cuisiner ».

« Des dégâts importants ont été causés aux stations de traitement des eaux usées à Beit Hanoun et dans la zone de Zeitoun, à Gaza-ville, ce qui a altéré la qualité de l’eau », a noté M. Shoblak. « Lorsque la station de Gaza-ville a été bombardée, des eaux usées non-traitées s’en sont écoulées pendant 20 jours, qui ont contaminé les eaux souterraines ».

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Des eaux usées, flottant au large de la côte, à l’ouest de Gaza-ville

M. Shoblak a demandé aux agences des Nations Unies de mener une enquête auprès des ménages et dans les hôpitaux pour déterminer les zones où l’eau a été contaminée.

Efforts humanitaires

Les organisations humanitaires internationales, telles qu’Oxfam, Action contre la faim (ACF) et CARE, continuent de livrer des containers d’eau potable aux habitants des régions touchées, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a accordé 50 000 dollars à la CMWU pour qu’elle puisse entreprendre des travaux de réparation rapide sur le réseau hydraulique ; ACF a engagé, moyennant 50 000 dollars, les services d’entrepreneurs locaux, chargés de réparer les canalisations, ainsi que d’autres infrastructures ; et la KFW, banque publique de développement allemande, s’est engagée à verser 60 000 dollars pour financer des réparations immédiates, selon la CMWU.

Le plan de rétablissement à moyen terme de la CMWU consistera à remettre en état le réseau hydraulique détruit. La CMWU a obtenu un engagement financier de 2,5 millions de dollars de la part de ce qui est collectivement connu sous le nom du groupement sur l’eau et l’assainissement, composé d’agences des Nations Unies telles que l’UNICEF et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et d’organisations humanitaires internationales telles qu’Oxfam, le CICR, Islamic Relief et le Croissant-Rouge qatari.

Le plan de rétablissement à long terme de la CMWU couvre divers travaux de réparation entrepris dans des zones qui ont été évacuées ; ce plan, qui sera exécuté en parallèle avec la reconstruction des habitations, nécessite un budget de 3,5 millions de dollars et s’inscrit dans le cadre de l’appel d’urgence global, lancé par les Nations Unies en faveur de Gaza pour obtenir la somme de 613 millions de dollars.

On ne peut toutefois pas procéder à d’importants travaux de réparation si les points de passage frontaliers ne sont pas ouverts pour permettre l’importation des pièces détachées et du matériel de construction. Le Coordinateur israélien des activités du gouvernement dans les territoires (COGAT) a confirmé que l’organisme n’entendait pas revoir sa politique, qui interdit l’importation de matériaux de reconstruction à Gaza, selon OCHA.

7 avril 2009 - IRIN
Photos : Iyad El Baba/UNICEF-oPt-Wissam Nassar/IRIN
Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.irinnews.org/fr/ReportFr...


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