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Si seulement Hillary Clinton se taisait !

vendredi 27 février 2009 - 06h:01

Abdel Bari Atwan
Al Qods Al Arabi

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Mme Clinton a fait des déclarations totalement déséquilibrées alors que George Mitchell, l’envoyé des Etats-Unis au Moyen-Orient commençait une tournée pour explorer les possibilités de paix et écouter les avis de ses dirigeants quant à la façon de rétablir le processus de paix et le faire progresser.

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Hillary en plein zèle sioniste dans la colonie de Sdérot lors des primaires à l’élection présidentielle américaine.

Elle était censée s’abstenir de toute déclaration provocatrice de ce genre afin de faciliter la mission de Mitchell et d’éviter de placer n’importe quel obstacle sur son chemin, particulièrement alors que le nouveau gouvernement des États-Unis qui vient juste de prendre ses fonctions, avance comme dans un champ de mines dans une région explosive comme l’est le Moyen-Orient. Beaucoup éprouvent des doutes sur sa capacité à provoquer le changement promis et à améliorer l’image des Etats-Unis dans une région se plaignant des conséquences de leurs guerres en Irak et en Afghanistan.

Quand nous disons que les déclarations de Mme Clinton étaient provocatrices et déséquilibrées, nous précisons qu’ils étaient dans une seule direction, c’est-à-dire blâmant la victime et soutenant les crimes et les massacres du boucher. Dire que les attaques de fusées palestiniennes ne peuvent pas rester sans réponse justifie tous les crimes israéliens dans la bande de Gaza, y compris le massacre de 1350 êtres humains dont la moitié sont enfants et des femmes, la destruction de 6000 maisons, et le déplacement de 50 000 personnes. Pour être un négociateur honnête et neutre dans un processus de paix qu’elle voudrait rétablir, Mme Clinton doit traiter les faits sur le terrain avec une objectivité absolue et sans préjugé en faveur d’un tel ou un tel. Les faits sur le terrain, documentés avec des enregistrements et des photos, indiquent que les forces israéliennes ont employé une force excessive contre des personnes désarmées, ont eu recours à des armes internationalement interdites comme les bombes au phosphore blanc, et ont délibérément visée les écoles de l’UNWRA [UN Relief and Works Agency] et les ont détruites sur les têtes des enfants et des femmes qui y avaient cherché refuge.

La secrétaire d’état n’a pas un seul mot pour critiquer les Israéliens, n’a ni condamné leurs crimes, ni parlé des frontières bouclées ni de l’utilisation de la nourriture comme d’une arme de privation pour les 1,5 million de Palestiniens que l’agression récente a ramenés à l’âge de pierre. Aussi comment peut-elle être un négociateur acceptable et diriger un processus de paix, alors qu’elle prend de telles postures et partis pris provocateurs envers les massacres, les meurtres d’enfants, et la destruction des infrastructure du peuple le plus pauvre et le plus déshérité sur terre ?

Nous espérions que Mme Clinton se tairait complètement et ne dirait rien jusqu’à ce que son envoyé Mitchell soit rentré et qu’elle a appris de lui quelles propositions et opinions il avait récoltées au près des dirigeants arabes rencontrés pendant sa tournée. Mais elle nous a déçus et elle a ouvert sa bouche pour proférer des mensonges et anéantir les espoirs de beaucoup dans la région d’un changement de politique extérieure des Etats-Unis sous la nouvelle administration d’Obama.

En tous cas, Mme Clinton a marché sur les traces de son président Barack Obama qui s’est abstenu tout au long de la période transitoire avant sa prise de fonction officielle, d’exprimer la moindre sympathie avec les victimes de l’agression israélienne contre la bande de Gaza, sous le prétexte qu’il y avait un président à la Maison Blanche. Il a adopté la même ligne quand après s’être installé sur son siège de président, il a étalé son souci de la sécurité d’Israël en s’abstenant de condamner ses crimes et massacres.

C’est un mauvais début pour le nouveau gouvernement des Etats-Unis, et qui serait certainement contre-productif s’il n’y a aucun changement rapide dans les principes fondamentaux qui guident la politique extérieure des Etats-Unis dans la région, en se basant alors sur le dialogue objectif et le soutien à l’opprimé dont les droits sont garantis par les résolutions de la diplomatie internationale.

Du même auteur :

- La République Palestinienne de Dayton - 11 février 2009
- L’enthousiasme israélien pour l’initiative saoudienne - 26 octobre 2008
- Procès de Tarek Aziz : il est noble, tandis qu’ils sont ignobles... - 11 mai 2008
- Le géant égyptien se met en marche - 10 avril 2008
- Guerre contre l’Irak : cinq ans de meurtres et de pillage - 31 mars 2008

28 janvier 2009 - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://www.bariatwan.com/index.asp?...
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach


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