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Gaza sert-elle de terrain d’essai pour de nouvelles armes ?

dimanche 18 janvier 2009 - 05h:59

Jonathan Cook - Globalresearch.ca

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Les inquiétudes selon lesquelles Israel utilise des armes expérimentales et non-conventionnelles dans les rues de Ghaza vont en grandissant. D’autant plus que les commentaires des porte-parole sur place sont évasifs et qu’Israel refuse de laisser entrer des journalistes indépendants dans la petit enclave, alimentant ainsi les spéculations.

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Explosion dans le nord de la Bande de Gaza. Jerry Lampen / Reuters

La plus grande controverse est relative à l’utilisation des obus au phosphore blanc, qui provoquent des brulûres atroces lorsque les fumées de phosphore entrent en contact avec la peau. Selon les lois du droit international, le phosphore est autorisé lorsqu’il est utilisé en tant qu’écran de fumée pour protéger les soldats, mais est considéré comme une arme chimique lorsqu’il est utilisé contre des civils.

L’armée israelienne soutient qu’elle n’utilise que des armes autorisées par les lois internationales, alors que les associations des droits de l’Homme ont sévèrement critiqué Israel pour avoir tiré des obus au phosphore à travers les zones densément peuplées de Ghaza.

Mais il y a peut être d’autres armes non conventionnelles utilisées par Israel, cachées au regard du monde entier.

L’une de ces munitions pourrait être le DIME, ou « Dense Inert Metal Explosive », une arme récemment développée par l’armée américaine, pour créer des explosions puissantes et meurtrières sur une petite surface.

Cette arme n’est supposée être encore qu’à un stade de développement et son utilisation n’est pas réglementée.

Cependant, il est à craindre qu’Israel ait reçu le feu vert de l’armée amaricaine pour utiliser Ghaza comme terrain d’essai.

David Halpin, un chirurgien britannique retraité spécialiste en traumatimes, qui a visité Ghaza à de nombreuses occasions, pour enquêter sur les blessures inhabituelles dont souffrent les Ghazaouis a déclaré : « Nous avons vu Ghaza être utilisée comme un laboratoire pour tester ce que j’appellerai des ?armes de l’enfer’ . »
« Je crains qu’Israel pense qu’il est dans son intérêt de créer autant de mutilations que possible pour terrroriser la population civile, dans l’espoir qu’elle se retournera contre le Hamas ».

Les médecins de Ghaza, incluant l’un des rares étrangers sur place - Mads Gilbert - un spécialiste norvégien en médecine d’urgence travaillant à l’hopital « Al Shifa » dans la ville de Ghaza, rapportent que la plupart des blessures qu’ils observent sont compatibles avec l’utilisation du DIME.

Les blessures liées à l’utilisation de cette arme sont caractéristiques. Les personnes exposées à l’explosion ont les membres brisés ou fondus, des déchirures internes, en particulier les tissus mous comme ceux de l’abdomen, qui conduisent souvent à la mort.

Lors des autopsies, il est rapporté qu’on ne constate pas d’éclats d’obus mais une sorte de fin « saupoudrage » de minuscules particules de métal, qui est visible sur les organes endommagés.
Selon les recherches réalisées aux Etats-Unis, les survivants du DIME ont un risque important de développer un cancer.

A l’inverse, les armes traditionnelles, causent de larges blessures où des éclats d’obus pénètrent dans l’organisme.

Le Dr Gilbert a déclaré dans une récente interview : « La puissance de l’explosion se dissipe très rapidement et la force ne s’étend pas sur une grande distance, peut être une dizaine de mètres, mais les humains qui sont frappés par cette explosion, cette vague de pression, sont coupés en morceaux. »

Ce n’est pas la première fois qu’apparaissent des craintes selon lesquelles Israel utilise le DIME à Ghaza. Au cours d’une longue vague de frappes aériennes israéliennes en 2006, des médecins sur place ont rapporté d’étranges blessures, qu’ils ne pouvaient pas traiter, et dont les patients mourraient de façon inattendue des jours plus tard.

Par la suite, une enquête menée en Italie a montré qu’Israel a utilisé un prototype d’arme similaire au DIME. Des échantillons prélevés sur les victimes dans la bande de Ghaza ont montré des concentration anormales de métal dans leur corps.

Yitzhak Ben-Israel, l’ancien chef du programme de développement des armes israelien, semblait familier avec ces armes, et déclara à la télévision Italienne que le faible rayon de l’explosion a permis d’éviter des blessures aux passants, autorisant « la frappe de très petites cibles ».

L’utilisation du DIME n’est pas encore réglementée ni reconnue par les lois internationales, et de ce fait Israel dénie l’utilisation d’armes interdites par ces lois.

Il sera difficile d’enquêter sur les affirmations selon lesquelles des armes non conventionnelles ont été utilisées dans la bande de Ghaza tant qu’un cessez-le-feu n’est pas établit. Mais les enquêtes ont montré qu’Israël a recourt à de telles munitions.

Le groupe israélien des droits de l’Homme B’Tselem, a enregistré de nombreux cas où l’armée israélienne a tiré des obus à fléchettes, à la fois au Liban et à Ghaza. L’obus libère des milliers de petites fléchettes métalliques qui provoquent des blessures horribles à toute personne dehors en plein air.

Un caméraman de Reuters, Fadel Shana, a filmé le tir de ces obus à fléchettes depuis un tank israelien à Ghaza en avril, peu de temps avant que les fléchettes ne le tuent.

Miri Weingarten, une porte-parole des médecins pour les droits de l’Homme, a déclaré qu’ils essayent de mettre à jour l’utilisation d’un nouveau type d’arme « à fléchette », que l’armée israelienne a développé, appelé kalanit (anémone).C’est une mine anti-personnelle : l’obus projette des centaines de petits disques.

Il semblerait qu’Israel ait utilisé une catégorie d’armes controversée durant son attaque contre le Liban en 2006. Après avoir initialement dénié ce fait, le gouvernement israelien a admis que l’armée a tiré des obus au phosphore, et les médias israéliens ont largement rapporté que des millions de bombes en grappe ( note du traducteur : bombes à fragmentation) ont été larguées sur le sud du Liban.

On suspecte également Israel d’avoir utilisé des ogives nucléaires à base d’uranium. Par la suite, une enquête menée par un journal britannique a révélé des niveaux élevés de radiation à proximité de deux cratères réalisés par les missiles israéliens.

Sarit Michaeli, une porte-parole pour B’Tselem, a déclaré que son organisation n’a pas encore été capable de confirmer quel type d’arme a été utilisé à Ghaza dans les attaques en cours. Cependant, elle a ajouté, que l’on ne devrait pas croire Israël qui dénie l’utilisation d’ armes non-conventionnelles.

« Il est vrai, comme l’affirme un porte-parole de l’armée israelienne, que les armes telles que les obus au phosphore ou les obus à fléchettes ne sont pas expressement prohibées. Mais notre point de vue est que de telles armes, qui ne distinguent pas les combattants des non combattants, ne peuvent pas être légalement utilisées dans une région densement peuplée comme Ghaza ».

Les rapports de ce mois ont révélé que les États-Unis ont organisé d’énormes livraisons d’armes à Israël, même si un porte-parole du Pentagone, a nié leur utilisation dans la bande de Gaza.

* Jonathan Cook est un écrivain et journaliste basé à Nazareth, en Israël. Son dernier livre est "Disappearing Palestine : Israel’s Experiments in Human Despair" (Zed Books). Article paru dans http://www.PalestineChronicle.com. ....

Le 15 janvier 2009 - L’article original en anglais : Is Gaza a testing ground for experimental weapons ? figure à :
http://www.globalresearch.ca/index.... et a aussi été publié dans The National http://www.thenational.ae/article/2..., à Abu Dhabi
Traduction de l’anglais par Loubna


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