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La purge israélienne des chrétiens palestiniens

vendredi 12 janvier 2007 - 20h:23

Jonathan Cook - Counterpunch

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Nazareth

Il y a, dans le livre récent de l’écrivaine palestinienne Souad Amiry, Sharon et ma belle-mère, une scène absurde, révélatrice de l’attitude des juifs israéliens à l’égard des deux autres religions monothéistes. En 1991, bien avant qu’Israël ne transforme Ramallah, la ville d’Amiry, en un ghetto permanent derrière des checkpoints et des murs, il était possible pour un Palestinien de Cisjordanie de se rendre en voiture à Jérusalem et même en Israël - du moins s’il était porteur du permis ad hoc.

Un jour, Amiry était allée avec sa voiture à Jérusalem-Est, cette moitié de la ville qui était palestinienne avant la guerre de 1967 et qui a, depuis, été engloutie dans une incessante colonisation juive illégale, organisée par l’Etat.

Là, elle voit un vieux juif s’effondrer hors de sa voiture, sur le bord de la route. Elle se range sur le côté, comprend qu’il fait une crise cardiaque et le pousse comme elle peut sur le siège arrière de sa propre voiture. Ne parlant pas l’hébreu, elle cherche à le rassurer en lui disant, en anglais, qu’elle l’emmène à l’hôpital le plus proche.

Mais quand il commence à réaliser qu’elle est palestinienne, Amiry se rend compte du problème terrible que son acte charitable a créé : la peur du vieil homme pourrait lui faire avoir une autre attaque cardiaque. « Et s’il avait une attaque fatale sur le siège arrière de ma voiture ? », se demande-t-elle, « La police israélienne croirait-elle jamais que j’essayais simplement de venir en aide ? »

Le vieil homme juif cherche à se tranquilliser en demandant à Amiry si elle est de Bethlehem, une ville palestinienne connue pour être chrétienne. Incapable de mentir, elle lui dit qu’elle et de Ramallah. « Vous êtes chrétienne ? », demande-t-il de manière plus directe. « Musulmane », avoue-t-elle, pour la plus grande horreur du bonhomme. Ce n’est qu’à leur arrivée à l’hôpital qu’il s’est suffisamment détendu pour pouvoir marmonner en guise de remerciement : « Il y a de bons Palestiniens, après tout ».

Cette histoire m’est revenue à l’esprit alors que j’étais en route pour Bethlehem, le jour de la Noël. La petite ville dont la victime juive d’une crise cardiaque espérait tant qu’Amiry fût originaire, tient tout à fait aujourd’hui de l’enclave isolée comme d’autres villes palestiniennes de Cisjordanie - du moins l’est-elle pour ses habitants palestiniens.

Pour les touristes et les pèlerins, entrer à Bethlehem ou en sortir a été rendu assez simple, vraisemblablement pour cacher aux visiteurs internationaux les réalités de la vie palestinienne. Je me suis même vu offrir un festif Père Noël en chocolat par les soldats qui contrôlent l’accès à la ville où Jésus serait né.

Pourtant, apparemment inconscient des pénibles parallèles historiques, Israël force les étrangers à passer par un « passage de frontière » - une trouée dans le mur de béton gris et menaçant - qui rappelle les dures images en noir et blanc de l’entrée d’Auschwitz.

La grille d’entrée d’Auschwitz présentait une devise pleine de duplicité, « Arbeit macht frei » (Le travail rend libre) ; il en est de même pour l’entrée à Bethlehem. « La paix soit avec vous » est écrit en anglais, en hébreu et en arabe sur un grand panneau coloré couvrant un morceau du béton gris. Sur une bonne partie de la longueur du mur, les gens de Bethlehem ont griffonné leurs propres appréciations, plus réalistes, de ce mur.

Les visiteurs étrangers peuvent partir, tandis que les Palestiniens de Bethléem sont maintenant bouclés dans leur ghetto. Tant que ces villes palestiniennes ne sont pas transformées en camps de la mort, l’Occident semble prêt à fermer les yeux. De simples camps de concentration sont, semble-t-il, acceptables.

L’Occident s’est, un moment, livré à un accès d’examen de conscience à propos du mur, à la suite de la publication, en juillet 2004, de l’avis consultatif de la Cour Internationale de Justice condamnant sa construction. Aujourd’hui, les seules maigres réprimandes viennent de leaders chrétiens, en période de Noël. L’archevêque de Canterbury, en Grande-Bretagne, Dr Rowan Williams, a été le plus important d’entre eux cette année.

Mais, même ces préoccupations se rapportent essentiellement à des craintes devant la diminution rapide des chrétiens nés en Terre Sainte, qui constituaient jadis une proportion significative de la population palestinienne. Il n’y a pas de chiffres précis, mais les médias israéliens laissent supposer que les chrétiens qui constituaient pas moins de 15% des Palestiniens des Territoires occupés sont à peine 2 ou 3% maintenant. La plupart se retrouvent en Cisjordanie, près de Jérusalem, à Bethlehem, Ramallah et les villages avoisinants.

On peut reconnaître une configuration semblable en Israël également, où les chrétiens en sont arrivés à constituer une proportion toujours plus réduite des Palestiniens ayant la citoyenneté israélienne. En 1948, ils représentaient un quart de cette minorité (elle-même 20% de la population totale d’Israël), et seulement 10% aujourd’hui. La majorité d’entre eux vivent à Nazareth et dans les proches villages de Galilée.

Assurément, la baisse continue du nombre de chrétiens en Terre Sainte intéresse presque aussi vivement les dirigeants israéliens que les patriarches et les évêques qui visitent Bethlehem à la Noël - mais pour une raison diamétralement opposée. Israël est heureux de voir partir les chrétiens, du moins dans sa variété indigène, palestinienne.

(Davantage bienvenus sont ces toqués de sionistes chrétiens fondamentalistes venus des Etats-Unis pour aider à manigancer, organiser le départ des Palestiniens, musulmans aussi bien que chrétiens, avec la croyance qu’une fois que les juifs auront toute la Terre Sainte sous leur domination, Armageddon et les « Temps de la Fin » approcheront.)

Ce n’est bien sûr pas l’histoire officielle d’Israël. Les dirigeants israéliens ont été prompts à reporter le blâme de cet exode des chrétiens sur l’ensemble de la société palestinienne dont ils étaient issus, arguant qu’un extrémisme islamique croissant et l’élection du Hamas à la direction de l’Autorité Palestinienne ont fait peser une menace physique sur les chrétiens. Cette explication évite soigneusement de mentionner le fait que cela fait des décennies que la proportion de chrétiens est en baisse.

Selon l’argument d’Israël, la décision prise par beaucoup de chrétiens de quitter un pays où des générations de leurs ancêtres étaient enracinées, est simplement un reflet du « choc des civilisations », dans lequel un Islam fanatique fait face à l’Occident judéo-chrétien. Les chrétiens palestiniens, comme les juifs, se sont trouvés pris du mauvais côté des lignes proche-orientales de confrontation.

Voici comment, par exemple, le Jerusalem Post caractérisait le destin des non musulmans en Terre Sainte, dans un éditorial de Noël : « L’intolérance musulmane à l’égard des chrétiens et des juifs est fait exactement du même étoffe tenant tête aux jihadistes que « la situation des chrétiens persécutés - et de l’Etat juif persécuté - serait améliorée ».

Dans un article publié par WorldNetDaily et rediffusé sur Ynet, le site Internet le plus populaire d’Israël, Aaron Klein faisait récemment étalage de sentiments semblables. Il y présentait, d’une manière absurde, une procession de familles à travers Nazareth lors de l’Eid al-Adha, la plus importante fête musulmane, comme une démonstration de force d’un Islam militant destiné à intimider les chrétiens du lieu.

Des drapeaux verts de l’Islam étaient « brandis », selon Aaron Klein dont le compte-rendu transformait une troupe locale de scouts et sa fanfare en « de jeunes musulmans en tenue de combat », « battant le tambour ». Les jeunes de Nazareth formaient apparemment la prochaine génération d’ingénieurs de roquettes Qassam : « Des enfants musulmans tiraient des pétards vers le ciel, ratant parfois leur coup, les petits explosifs atterrissant dangereusement près de la foule ».

Pareilles représentations, fausses et sensationnalistes, de la vie palestinienne constituent aujourd’hui la matière première des médias locaux et américains. Le soutien accordé au Hamas est, par exemple, présenté comme une preuve d’un jihadisme se déchaînant au sein de la société palestinienne, au lieu de l’évidence d’un désespoir devant la corruption du Fatah et la collaboration avec Israël, et de la détermination des Palestiniens ordinaires à se trouver des dirigeants prêts à contrer, par une résistance adéquate, le cynisme en phase terminale d’Israël.

La thèse du choc des civilisations est habituellement attribuée à un groupe d’intellectuels américains, en particulier Samuel Huntingdon, le titre de son livre ayant popularisé cette idée, et l’orientaliste universitaire Bernard Lewis. Mais à leurs côtés, se sont trouvées les lumières dirigeantes du mouvement néocon, un groupe de penseurs profondément intégrés aux centres du pouvoir américain et qui ont été récemment décrits par Ynet comme comptant essentiellement « des juifs partageant un amour pour Israël ».

En réalité, l’idée d’un choc des civilisations s’est développée à partir d’une vision du monde modelée par la propre interprétation d’Israël de ses expériences au Proche-Orient. Une alliance entre les néocons et des dirigeants israéliens a été scellée au milieu des années 90 avec la publication d’un document appelé « Une cassure nette : une nouvelle stratégie pour rendre le royaume sûr » [1]. Il offrait une politique étrangère américaine taillée sur mesure pour s’adapter aux intérêts d’Israël, y compris des plans pour une invasion de l’Irak forgés par des néocons de premier plan et approuvés par le Premier Ministre israélien d’alors, Benjamin Netanyahou.

Lorsque les néocons ont accédé au pouvoir avec l’élection de George Bush à la Maison Blanche, la naissance du rejeton bâtard du choc des civilisations - la guerre contre le terrorisme - était pratiquement inévitable.

Paradoxalement, cette vision de notre futur, arrangée par des juifs américains et israéliens, est imprégnée du symbolisme religieux fondamentaliste chrétien, depuis la promotion d’une croisade de l’Occident civilisé contre les hordes musulmanes jusqu’à la suggestion que la confrontation finale entre ces civilisations (une attaque nucléaire sur l’Iran ?) pourrait être les « Temps de la Fin » eux-mêmes - et dès lors conduire au retour du Messie.

Si ce choc doit se réaliser, il faut qu’il soit convaincant sur sa ligne de confrontation la plus inéluctable : le Proche-Orient et plus spécifiquement la Terre Sainte. Le choc des civilisations doit s’incarner dans l’expérience d’Israël comme Etat civilisé, démocratique, luttant pour sa survie même, contre ses barbares voisins musulmans.

Il n’y a qu’un problème pour vendre cette image à l’Occident : la minorité des Palestiniens chrétiens qui a vécu heureusement sous domination musulmane durant des siècles, en Terre Sainte. Aujourd’hui, et d’une manière parfaitement exaspérante pour Israël, ces chrétiens brouillent l’image en continuant de prendre un rôle de premier plan dans la définition du nationalisme palestinien et la résistance à l’occupation israélienne. Ils préfèrent se rallier aux « fanatiques » musulmans plutôt qu’à Israël, unique bastion de la « civilisation » judéo-chrétienne au Proche-Orient.

La présence de chrétiens palestiniens nous rappelle que le prétendu « choc des civilisations » en Terre Sainte n’est pas vraiment une guerre de religions mais un choc de nationalismes, entre autochtones et colons européens.

A l’intérieur d’Israël, par exemple, des chrétiens ont constitué la colonne vertébrale du parti communiste, le seul parti non sioniste qu’Israël ait autorisé pendant plusieurs décennies. Beaucoup parmi les artistes et les intellectuels palestiniens très critiques à l’égard d’Israël sont chrétiens, notamment le défunt romancier Emile Habibi, l’écrivain Anton Shammas, les réalisateurs de films Elie Suleiman et Hany Abou Assad (vivant maintenant en exil), et le journaliste Antoine Shalhat (qui, pour des raisons inconnues, est soumis à une - peu rigoureuse - assignation à résidence, avec interdiction de quitter Israël).

Le plus célèbre politicien palestinien nationaliste, à l’intérieur d’Israël, est Azmi Bishara, encore un chrétien, passé en jugement et régulièrement insulté par ses collègues parlementaires.

De même, les chrétiens ont été, plus largement, au c ?ur du mouvement palestinien national laïque, aidant à définir son combat. Cela va de professeurs exilés, comme feu Edward Said, à des militants des droits de l’homme dans les Territoires occupés, comme Raja Shehadeh. Les fondateurs des ailes les plus militantes du mouvement national, les Fronts Démocratiques et Populaires pour la Libération de la Palestine, étaient Nayif Hawatmeh et George Habash, tous deux chrétiens.

Cette intime implication des chrétiens palestiniens dans le combat national palestinien est une des raisons pour lesquelles Israël a mis tant de zèle à trouver des moyens pour encourager leur départ - pour l’attribuer ensuite à l’intimidation par les musulmans et à leur violence.

A la vérité, pourtant, la baisse du nombre de chrétiens peut s’expliquer par deux facteurs qui n’ont ni l’un ni l’autre de lien avec un choc des civilisations.

Le premier facteur est un taux de natalité plus faible dans la population chrétienne. Selon les derniers chiffres du Bureau israélien des Statistiques, une famille chrétienne, en Israël, compte en moyenne 3,5 personnes pour 5,2 dans une famille musulmane. Par ailleurs, en 2005, 33% des chrétiens avaient moins de 19 ans, contre 55% des musulmans. En d’autres termes, la proportion de chrétiens en Terre Sainte a été érodée, avec le temps, par un taux de natalité plus élevé chez les musulmans.

Mais un second facteur est au moins aussi important, sinon plus. Israël a établi une autorité tyrannique, opressante sur les Palestiniens, tant à l’intérieur d’Israël que dans les Territoires occupés, avec pour but d’encourager les Palestiniens les plus privilégiés - ce qui, d’une manière disproportionnée, voulait dire chrétiens - à partir.

Cette politique a été mise en ?uvre par ruse, pendant des décennies mais a été fortement accélérée ces dernières années avec l’érection du mur et l’établissement de nombreux checkpoints. L’objectif était d’encourager l’élite palestinienne et la classe moyenne à rechercher une vie meilleure en Occident, en abandonnant la Terre Sainte.

Des chrétiens palestiniens ont eu les moyens de fuir, pour deux raisons. D’abord, ils ont traditionnellement joui d’un niveau de vie plus élevé, en tant que citadins commerçants et hommes d’affaires, que des fermiers subsistant pauvrement à la campagne. Ensuite, leur lien avec les Eglises dans le monde a facilité la recherche d’un refuge à l’étranger, souvent au départ de voyages faits pour que leurs enfants puissent étudier outre-mer.

Israël a tourné à son avantage les ressources financières des parents chrétiens et les opportunités accrues pour leurs enfants, en rendant difficile l’accès à un enseignement supérieur pour les Palestiniens, tant en Israël que dans les territoires occupés.

En Israël, par exemple, les citoyens palestiniens continuent de rencontrer plus de difficultés pour accéder à l’université que les citoyens juifs, et plus encore pour obtenir des places dans les filières les plus convoitées, comme la médecine et l’ingénierie.

Au lieu de quoi, pendant des décennies, chrétiens et musulmans d’Israël sont devenus membres du parti communiste avec l’espoir d’obtenir des bourses d’études pour accéder à des universités d’Europe de l’Est. Les chrétiens ont également pu exploiter leurs liens avec les Eglises pour être aidés dans leur départ en Occident. Beaucoup de ces diplômés de l’étranger ne sont, bien sûr, jamais revenus, sachant en particulier qu’ils seraient confrontés à une économie israélienne dont une grande partie est fermée aux non-juifs.

Quelque chose de semblable s’est produit dans les Territoires occupés où des universités palestiniennes ont lutté, sous occupation, afin d’offrir un niveau de formation correct, en étant particulièrement confrontées à des restrictions sévères des déplacements de l’équipe enseignante et des étudiants. Aujourd’hui encore, il n’est possible de préparer un doctorat ni en Cisjordanie ni à Gaza, et Israël empêche les étudiants palestiniens de fréquenter ses propres universités. Le seul recours, pour la plupart de ceux qui peuvent se le permettre, a été de se rendre à l’étranger. Là encore, beaucoup ont choisi de ne jamais revenir.

Mais dans le cas des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, Israël a trouvé encore plus commode de fermer la porte derrière eux. Israël a établi, en violation au droit international, des règles qui dépouillent ces Palestiniens, pendant leur absence, de leur droit de résidence dans les Territoires occupés. Lorsqu’ils essayaient de revenir dans leurs villes et leurs villages, beaucoup découvraient qu’ils n’étaient autorisés à séjourner que sur base de visas temporaires, y compris des visas touristiques, qu’ils étaient tenus de renouveler auprès des autorités israéliennes, tous les quelques mois.

Il y a presque un an, Israël a tranquillement pris la décision de commencer à expulser ces Palestiniens en refusant d’émettre de nouveaux visas. Beaucoup d’entre eux sont des universitaires et des gens du monde des affaires qui ont essayé de reconstruire une société palestinienne après des décennies de dommages infligés par le régime d’occupation. Un rapport récent de l’université palestinienne la plus respectée, Bir Zeit près de Ramallah, révélait qu’un département avait perdu 70% de son personnel à cause du refus d’Israël de renouveler les visas.

Bien qu’on ne dispose pas de chiffres, on peut sans doute tenir pour assuré qu’un nombre disproportionné de Palestiniens qui perdent leur droit de résidence sont chrétiens. Il est certain que de nouveaux préjudices portés au système d’enseignement dans les Territoires occupés auront pour effet d’augmenter l’exode de la prochaine génération de leaders palestiniens, y compris chrétiens.

En outre, l’étranglement économique des Palestiniens par le mur, les restrictions dans les déplacements et le boycott économique international de l’Autorité Palestinienne, portent atteinte à la vie de tous les Palestiniens avec une dureté accrue. Les Palestiniens privilégiés - ce qui, sans aucun doute, inclut beaucoup de chrétiens - sont encouragés à trouver une issue rapide hors des Territoires.

Du point de vue d’Israël, la perte de chrétiens palestiniens, c’est autant de gagné. Israël serait encore plus heureux s’ils partaient tous et si Bethlehem et Nazareth passaient sous la garde effective des Eglises internationales.

Sans les chrétiens palestiniens pour brouiller le tableau, il sera beaucoup plus facile pour Israël de persuader l’Occident que l’Etat juif fait face à un ennemi monolithique, l’Islam fanatique, et que le combat national palestinien est en réalité à la fois une couverture pour le jihad et une manière de détourner l’attention du choc des civilisations contre lequel Israël est le dernier rempart. Israël aura les mains libres.

Des Israéliens comme la victime d’une crise cardiaque du récit de Souad Amiry, peuvent croire que les chrétiens palestiniens ne constituent pas réellement une menace pour leur existence ou l’existence de leur Etat, mais croyez bien qu’Israël a toutes les bonnes raisons de continuer à persécuter et à exclure les chrétiens palestiniens autant, si pas plus, que les musulmans palestiniens.

Note :

[1] Lire : "Une cassure nette :
une nouvelle stratégie pour rendre le royaume sûr"
- Questions Critiques.









Jonathan Cook est écrivain et journaliste, basé à Nazareth, Israël. Il est l’auteur d’un livre paru chez Pluto Press : « Blood and Religion : The Unmasking of the Jewish and Democratic State » et disponible aux Etats-Unis auprès des presses de l’Université du Michigan. Son site Internet est www.jkcook.net

Counterpunch, le 9 janvier 2007 - Israel’s Purging of Palestinian Christians
Traduit de l’anglais par Michel Ghys


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