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Pas de fête de l’Eid pour les familles séparées par le blocus

jeudi 2 octobre 2008 - 06h:16

Rami Almeghari - The Electronic Intifada

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Les quatre enfants de Ramadan Al Hour n’ont pas vu leur père de toute l’année écoulée. Allant de l’âge de cinq ans à quatre mois, Amal, Aya, Sulaf et Walid vivent avec leur mère dans la ville de Kufr Qassem à l’intérieur d’Israël.

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Palestiniens bloqués à un checkpoint dans Hébron alors qu’ils attendent de pouvoir aller prier à la mosquée d’Ibrahim - Photo : Mamoun Wazwaz/MaanImages

Les autorités israéliennes ont empêché l’épouse et les enfants d’Al Nour d’entrer dans Gaza.

Ramadan, âgé de 35 ans, vit dans le camp de réfugiés de Nuseirat au centre de la bande de Gaza et allait jadis travailler en Israël. Il y a un an, il a été arrêté par les forces de sécurité israéliennes dans sa maison de Kufr Qassem. Depuis lors, il est interdit d’entrée en Israël.

« Ce que je peux dire, c’est que je me sens de plus en plus déprimé parce que je ne peux ni les voir, ni embrasser mes enfants ou choyer mon bébé âgé de quatre mois. Ma vie sous ce blocus est malheureuse », nous dit Al Nour.

« Chaque fois que je parle à ma fille Amal au téléphone, elle me pose les mêmes questions : quand ton travail sera-t-il terminé, papa ? Nous voulons vraiment te voir. Le travail ne finit jamais, s’inquiète-t-elle à chaque fois. Combien de temps encore pourrais-je leur mentir en disant que je suis trop occupé par le travail ? »

Al Hour s’était marié il y a quelques années, avant que les autorités israéliennes n’interdisent le regroupement familial pour les conjoints séparés entre les territoires palestiniens sous occupation et Israël. Et Ramadan n’a pas pu obtenir l’autorisation de résider en Israël en dépit de plusieurs tentatives.

« Les deux mois derniers, mon épouse a formellement demandé au point de contrôle d’Erez [au nord de la bande de Gaza] de pouvoir entrer dans Gaza, mais elle n’a obtenu aucune réponse des autorités israéliennes concernées, » nous a-t-il dit.

« Malgré que cette démarche respecte complètement la loi israélienne, chaque fois que mon épouse veut téléphoner aux autorités, elle n’entend qu’un répondeur indiquant ?ne laissez pas de message’, » explique Al Nour. Il ajoute : « est-ce que c’est humain que nous ne puissions pas nous retrouver ? Est-ce que c’est humain que même à l’occasion d’Eid al-Fitr, nous ne puissions pas nous embrasser ? C’est est vraiment sans pitié, et si cruel. »

Essam Hamdan, âgé de 40 ans et vivant dans le camp de réfugiés de Khan Younis au sud de la bande de Gaza raconte une histoire semblable. Il vit seul depuis deux mois après que son épouse, qui est originaire de la ville de Tulkarem en Cisjordanie, ait été forcée par les autorités israéliennes au point de contrôle d’Erez de signer un document où elle s’engageait à ne pas retourner dans Gaza.

L’épouse de Hamdan était enceinte quand elle est présentée au checkpoint et elle avait besoin d’un traitement médical urgent en Cisjordanie. Malgré son état et le fait qu’elle ait eu un permis israélien pour habiter dans Gaza pendant une année, les autorités israéliennes ont exigé qu’elle signe cet engagement sinon il ne lui serait pas permis de quitter Gaza, et elle s’y est conformée. En raison de la gravité de son état, elle a été transférée à un hôpital israélien dans Ashkelon, où elle a mis au monde quatre bébés. Pour sa convalescence, elle et ses bébés ont été transférés en Cisjordanie.

« Peut vous imaginer cela ? Depuis 10 ans je ne pouvais pas avoir d’enfants, et au moment où Dieu a exaucé mon souhait, je ne peux pas voir mes si chers enfants, » nous explique Hamdan. « Quelle manque d’humanité de la part des israéliens, je ne sais vraiment pas quoi dire. Dois-je les remercier du traitement qu’ils ont donné à mon épouse ou devrais-je maudir cette occupation ? »

Les tentatives de Hamdan pour obtenir un permis pour voir son épouse et ses enfants ont été vaines parce qu’il avait été précédemment arrêté pour avoir travaillé en Israël sans permis. « J’ai déjà passé quatre mois en prison, et maintenant je suis resté bloqué dans Gaza depuis ces trois dernières années. J’ai à peine de quoi vivre parce que je n’ai pas de travail, » dit-il.

Hamdan a ajouté qu’il voudrait demander aux israéliens : « comment puis-je représenter une menace de sécurité pour eux alors que ma vie est perdue si je reste sans travail. Tout ce que je veux, c’est voir mes enfants adorés et profiter d’un moment avec eux. J’avais attendu avec impatience d’avoir des enfants pendant dix ans, depuis que j’avais divorcé avec ma première épouse. »

Al Nour et Hamdan sont juste un petit échantillon des centaines de cas semblables dans la bande de Gaza où des Palestiniens sont victimes des « soucis sécuritaires » israéliens. » Et en conséquence, ces familles ne pourront pas passer ensemble les vacances d’Eid al-Fitr qui commencent à la fin du mois de Ramadan.

Du même auteur :

- Jeff Halper à Gaza :"Nous sommes l’oppresseur" - 6 septembre 2008
- Défier le siège depuis Rafah jusqu’à Chypre - 17 août 2008
- Les étudiants de Gaza attendent toujours et perdent espoir - 1° août 2008
- Une intervention chirurgicale sous blocus - 23 juin 2008
- Le blocus aggrave la malnutrition dans Gaza - 20 juin 2008

29 September 2008 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : APR


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