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Palestiniens en Irak : des réfugiés vivant sous la menace

mardi 19 août 2008 - 07h:06

Iqbal Tamimi - Palestine Think Tank

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Le nombre de réfugiés palestiniens en Irak avant l’occupation américaine de 2003 était de 30000 selon les statistiques de l’UNHCR.

(Extraits)

Lisez l’histoire de Nijzim, village palestinien dont les habitants ont été expulsés en 1948 par les troupes sionistes et qui se sont retrouvés pour la plupart réfugiés en Irak : /spip.php?article4935

Après l’exode des Palestiniens en Irak [1948], les réfugiés ont été logés dans des abris et des caves puis ils ont commencé à partager avec d’autres familles quelques maisons. Cela était habituel parmi les réfugiés car ils n’avaient pas le droit de posséder de propriété en plus du fait qu’il n’y avait en Irak aucune organisation ou institution internationale comme les Nations Unies pour s’occuper d’eux.

Les Palestiniens ont plus tard obtenu le statut de réfugiés et ils ont commencé à travailler dans divers domaines afin de subvenir à leurs familles. Les étudiants ont eu des places dans les écoles et collèges iraquiens et étaient traités comme les autres étudiants iraquiens.

Le contrôle de la capitale Bagdad par les forces anglo-américaines a provoqué un chaos dans tout le pays et une perte de sécurité que les occupants avaient pourtant promis aux Iraquiens. Ce chaos et cette confusion ont été utilisés par certains partis pour cibler les Palestiniens de Bagdad surtout dans le quartier d’Albaladiyat où se trouvait une des plus importantes communautés de Palestiniens en Irak. Les Palestiniens ont été décrits comme « Saddamistes ». Ils n’osaient plus montrer leurs cartes d’identité prouvant leur nationalité ni utiliser leur dialecte palestinien.

Ils ont reçu beaucoup de lettres de menaces de mort disant qu’il fallait qu’ils quittent l’Irak s’ils ne voulaient pas mourir ou finir comme leur « ami ». Beaucoup de Palestiniens ont été kidnappés et tués. On rapporte beaucoup de cas de Palestiniens assassinés dont les corps portant des traces de torture et de mutilation avaient été jetés sur des piles d’ordures. Selon les dernières statistiques, près de 600 Palestiniens ont été tués en Irak...

Arrestations

Les Palestiniens étaient arrêtés et transférés dans un lieu inconnu. Commençaient alors les tortures suivies d’accusations fabriquées.

Les kidnappeurs utilisaient toutes sortes de tortures en commençant par le déshabillage des Palestiniens, des coups sur les organes génitaux, des chocs électriques, des arrachages d’ongles. Puis commençait le marchandage avec les familles pour le relâcher contre rançon. S’ils ne trouvaient pas de chef d’accusation, il était accusé simplement « d’être un Palestinien » ...

Raids

Les forces américaines et les gardes nationaux iraquiens faisaient des descentes dans les maisons des Palestiniens. Ces opérations faisaient partie du harcèlement des Palestiniens et des destructions de leurs maisons et de leurs biens personnels à la recherche de prétendues preuves...

Pilonnage

Les maisons des Palestiniens étaient exposées au pilonnage et aux explosions de mortiers. Des explosifs étaient déposés sur le pas de porte de leurs maisons. Ces opérations étaient effectuées par des milices armées et les forces américaines et iraquiennes...

Incitation des media contre les Palestiniens d’Irak

L’incitation à la haine a été menée en déformant les faits et en ciblant les Palestiniens afin de les accuser d’actes criminels à Bagdad. Cela a été évident dans beaucoup de sources de média iraquiens, média qui ne bénéficiaient guère de crédibilité et de professionnalisme...

Retour aux camps

Au début, les Palestiniens étaient obligés de vivre à l’intérieur de camps dans Bagdad.

Mais étant donné que les attaques contre eux continuaient, suivies de lettres de menaces pour les inciter à quitter le pays (ou sinon...) ils n’ont pas eu d’autre choix que de fuir, conscients que 600 Palestiniens avaient déjà été assassinés en Irak.

Le nombre de réfugiés palestiniens en Irak est tombé à 15.000 après l’exode massif vers les frontières de pays arabes et où beaucoup de camps ont été mis en place.

On trouve parmi ces camps :

Camp Alwaleed

Ce camp est situé dans la région d’Anbar dans le territoire iraquien. Il est l’un des pires camps du point de vue social et sanitaire. Quand le camp a été établi au début de 2007, il hébergeait 32 réfugiés. Aujourd’hui le nombre de réfugiés dépasse les 939 personnes. Ils vivent dans quelques tentes aidés par des organisations humanitaires et les Nations Unies qui opèrent en Irak.
Parmi les incidents rapportés, 3 cas de décès (1 homme suite a une crise d’asthme, un autre suite à des problèmes cardiaques et une petite fille de 9 mois qui est morte d’anémie) ...

Les résidents avaient commencé une grève de la faim en avril 2007 pour demander une amélioration de leurs conditions. Mais durant ce mois d’avril des tempêtes de sable ont provoqué des problèmes respiratoires et arraché les tentes. Quelques jours plus tard la tente d’un réfugié a pris feu en le blessant. Le 3 mai il a été décidé de fermer le camp...

Camp Tanf

Le camp Tanf est situé entre les frontières syriennes et iraquiennes. La distance entre le camp et le portail d’entrée iraquien est de 3 km alors qu’il n’est qu’à 300 mètres de celle de la Syrie. Ce camp a été établi en mai 2006. Il est devenu le lieu d’habitation de 350 réfugiés palestiniens qui souffrent des mauvaises conditions environnementales, sanitaires et sociales. Il y a beaucoup d’incidents rapportés par les factions palestiniennes qui résident en Syrie ainsi que d’autres organisations comme les Nations Unies qui aident les réfugiés...

Camp Al Ruweished

Ce camp est situé sur la frontière irako-jordanienne. Le 1er mai 2003, 550 réfugiés palestiniens sont partis d’Irak pour venir dans ce camp. Mais depuis ils vivent l’enfer sans espoir de trouver d’autre alternative. Ils doivent se battre contre les dures conditions de vie dans le désert et les tempêtes de sable qui continuent à arracher leurs tentes.

Les travailleurs humanitaires sur le terrain sont obligés de porter des lunettes de protection pour travailler dans ces conditions difficiles. Les réfugiés souffrent de problèmes respiratoires provoqués par les tempêtes de poussière en plus du climat très chaud en été et très froid en hiver. Ils vivent depuis leur arrivée dans le camp dans des tentes rudimentaires et des cabanes faites de cadres de bois et de couvertures cousues ensemble.

Ils sont encore prisonniers car la police jordanienne garde la barrière autour du camp. Les réfugiés doivent demander la permission de quitter le camp pour faire leurs courses dans la ville voisine de Ruweished. Mais ils ne peuvent pas quitter le camp pour tout autre motif. Quand un réfugié nécessite un traitement médical à l’hôpital, la police est en permanence en garde près de son lit.

Dans le cas où la famille, des amis, des journalistes, des officiels d’aide ou des travailleurs humanitaires voudraient rendre visite à un réfugié dans le camp de Ruweished, il leur faudrait obtenir une permission approuvée par le Ministère de l’Intérieur de Jordanie. Une mère vivant en Jordanie dont 3 de ses fils se trouvent dans le camp, n’a pas obtenu de permission des autorités jordaniennes pour qu’ils rejoignent leur mère en Jordanie. Et elle doit elle-même obtenir un tel accord afin de pouvoir leur rendre visite.

Camp Alhoul

Ce camp se trouve à l’intérieur du territoire syrien, dans la ville de Hasakah qui est à 700 km de la capitale syrienne, Damas. Les réfugiés ont obtenu le 9 mai 2006 le droit de vivre en Syrie après que les autorités jordaniennes leur ait refusé la permission de rester dans ses frontières à l’époque où ils se trouvaient sur la frontière irako-syrienne (dans le camp de Tarbeel).

Les autorités syriennes leur ont permis de construire des blocs recouverts de plaques de métal. Tous les 307 réfugiés sont au chômage. Ils reçoivent de l’aide de factions palestiniennes en Syrie, d’organisations humanitaires internationales et des Nations Unies. Beaucoup de cas de maladies tels que la jaunisse ont affecté leurs enfants ce qui nécessite des soins à l’hôpital.

5 août 2008 - Palestine Think Tank - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.sott.net/articles/show/1...
Traduction de l’anglais : Ana Cléja


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