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S’abriter du blocus

lundi 16 juin 2008 - 06h:03

Rami Almeghari - The Electronic Intifada

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« Maintenant, nous arrivons à la station du dessin, allons dessiner les amis ! »

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Un enfant joue avec un ballon pendant une séance de formation.




Mardi matin, à 9h, 220 enfants palestiniens se sont rassemblées dans le club pour les enfants d’al-Sherouq et d’al-Amal, au camp de réfugiés de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza. Vêtus de couleurs vives, des sourires enjoués aux lèvres, les enfants se sont mis en rang pour écouter leur formateur. C’était pour les enfants leur premier jour d’un programme de trois semaines de formations et d’activités dans le club. « La situation dans la société palestinienne, particulièrement l’augmentation de la violence à de nombreux niveaux, nous a incités à mettre sur pied ce programme pour apprendre aux enfants comment freiner les tendances à la violence » explique Najwa al-Farra, présidente du club.

Financée par la Société pour la Culture et la Libre Pensée à Khan Younis, le programme « vise à faire vraiment baisser la tension dont souffrent beaucoup de nos enfants palestiniens, spécialement en raison des tirs sporadiques des Israéliens et des violences internes » ajoute al-Farra. Elle dit qu’au cours de l’année écoulée, la société palestinienne a connu une montée des problèmes sociaux et économiques à cause du blocus israélien et des incursions répétées de l’armée israélienne qui ont un impact négatif sur le mode de vie des enfants et sur leur comportement. Le secteur de Khan Younis est frontalier avec Israël et, toute cette dernière année, il a été le théâtre de plusieurs opérations de l’armée israélienne. Pendant cette période, un certain nombre de jeunes filles de Khan Younis ont été tuées par les tirs de l’artillerie israélienne. La dernière victime avait 9 ans, Hadeel al-Semairy, elle a été touchée par un obus d’un char d’assaut israélien tiré sur sa maison, le 5 juin.

Al-Farra explique qu’en raison du siège israélien qui dure depuis un an, des dizaines de milliers de ménages sont maintenant entièrement dépendants de l’aide alimentaire, « certains enfants doivent travailler afin d’aider leur famille ». Elle ajoute que même les familles qui n’ont pas besoin de cette aide ont vu leur niveau de vie s’effondrer de façon spectaculaire, « beaucoup de chefs de famille aujourd’hui ne sont plus en mesure d’assurer une vie normale à leurs enfants, tel que les emmener à la plage ou dans les parcs de loisirs. Cependant, nous essayons de compenser ces manques du mieux que nous pouvons. »

Mervat Abu Jam’a, formateur à la communication dans le programme, parle des nombreuses activités, les enfants se seront familiarisés avec les trois semaines du programme. Il est prévu des séances pour enseigner le théâtre d’enfants, l’expression de soi, la santé et l’environnement, le dessin et le folklore.

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Les enfants participent aux activités.

Montrant un dessin sur le mur tout proche représentant un train avec sept wagons, Abu Jam’a commente : « Tout comme l’annonceur prévient de l’arrivée d’un train, il indiquera aussi aux enfants quelle sera la prochaine activité. Nous espérons qu’ainsi, nous motiverons les enfants pour qu’ils s’engagent davantage. »

Rowand al-Saqqa, une fillette de 12 ans qui participe à l’activité, dit que les activités du club lui ont profité. Elle a appris la dabke, une danse traditionnelle palestinienne, et a passé des moments à sortir avec de nouveaux amis. De la même manière, Reem al-Farra, 11 ans, montre sa joie à participer au programme et explique qu’elle a appris beaucoup de choses utiles, par exemple elle a été sensibilisée sur le folklore palestinien, la dabke, et a reçu une formation de base pour l’informatique.

En dehors du club, le siège israélien de Gaza et son impact dévastateur sur la société palestinienne se poursuivent. Le blocus, qu’Israël prétend destiné à mettre fin aux tirs de roquettes depuis Gaza sur les villes israéliennes voisines, a créé une pauvreté et un niveau de chômage sans précédent sur toute la bande côtière, de même que des pénuries de produits alimentaires et d’autres produits qui sont essentiels. Cependant, dans la bande de Gaza, les enfants connaissent un bref sursis en se préparant pour une nouvelle activité. « Maintenant, nous arrivons à la station du dessin, allons dessiner les amis ! » clame l’annonceur de la gare.

* Rami Almeghari écrit actuellement pour plusieurs médias, dont The Palestine Chronicle, aljazeerah.info, IMEMC, The Electronic Intifada et Free Speech Radio News. Rami a aussi été traductrice d’anglais et rédactrice en chef du centre international de la presse du Service palestinien d’information basé à Gaza. Il est possible de lui écrire ici : rami_almeghari@hotmail.com

Du même auteur :

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Depuis la bande de Gaza occupée, le 13 juin - Live from Palestine - The Electronic Intifada - Photos de l’auteur - traduction : JPP


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