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Les Etats-Unis prévoient plus de 50 bases militaires permanentes en Irak

vendredi 6 juin 2008 - 23h:05

Al Jazeera.net

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Pour l’occupant américain : plus de 50 bases militaires, la liberté de réaliser toutes les opérations militaires imaginables et l’immunité face à la loi irakienne...

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Le symbole d’une armée d’occupation embourbée ...

Des informations commencent à filtrer sur un accord entre Washington et Bagdad qui permettraient aux forces américaines d’occuper des bases permanentes en Irak, de mener des opérations militaires et de disposer de l’immunité par rapport la loi irakienne.

Les détails livrés dans un article du journal britannique The Independent paru ce jeudi, sont susceptibles de déclencher rapidement des réactions en Irak.

L’accord aurait également pour effet de cimenter la présence militaire des Etats-Unis en Irak et empêcherait Barack Obama, le candidat Démocrate à la présidence, de tenir ses promesses de campagne de retirer des troupes américaines s’il était élu.

Le pacte proposé est très contesté en Irak, où il y a eu des manifestations contre ce projet.

« La souveraineté irakienne serait tout d’abord diluée si ce pacte devient effectif comme le veut Washington, » explique à Al Jazeera, Cockburn, l’auteur de l’article dans The Independent.

« Il serait très difficile de qualifier l’Irak de pays indépendant s’il donnait son accord à ce projet. »

The Independent indique que sous le régime de « l’alliance stratégique » proposée, les Etats-Unis, qui ont actuellement environ 155000 troupes en Irak, aurait plus de 50 bases permanentes dans le pays.

Selon l’article, on accorderait aux soldats stationnés la pleine immunité vis à vis de la loi irakienne et il leur serait donné carte blanche pour procéder à des arrestations et à des opérations militaires sans le consentement de Bagdad, ou même sans aucune obligation de consulter le gouvernement irakien.

L’article mentionne aussi la volonté américaine de contrôler l’espace aérien jusqu’à 9700 mètres d’altitude.

Les Etats-Unis avaient affirmé dans le passé ne pas vouloir de bases permanentes en Irak, mais The Independent a cité une source irakienne anonyme disant que la position de Washington était « un subterfuge tactique ».

Jeudi, Ryan Crocker, ambassadeur des Etats-Unis en Irak, a réitéré la position officielle américaine, rejetant l’idée que son pays voulait des bases permanentes en Irak.

Protestations irakiennes

La semaine dernière des dizaines de milliers d’Irakiens ont défilé dans les rues à Bagdad et dans d’autres villes en signe de protestation contre l’accord, et les partisans de Muqtada al-Sadr, le dirigeant chiite irakien, ont exigé du gouvernement un référendum public sur la question.

Aux Etats-Unis, le plan a été critiqué par les Démocrates qui voient dans le pacte proposé une tentative faite par George Bush, le président américain, de dicter la politique extérieure des Etats-Unis même après qu’il ait quitté ses fonctions.

Une majorité du parlement irakien a déjà écrit au congrès américain pour rejeter un accord à long terme à moins qu’il ne soit lié à une condition qui est le départ des forces américaines.

Mercredi, William Delahunt, du Massachusetts et représentant Démocrate à la chambre des représentants qui s’était opposé à l’invasion de l’Irak en 2003, a donné connaissance d’extraits de cette lettre, laquelle mentionne des conditions pour un pacte de sécurité.

« La majorité des représentants irakiens rejettent fortement n’importe quelle accord militaro-sécuritaire, économique, commercial, agricole, d’investissement ou politique avec les Etats-Unis qui ne serait pas lié à des mécanismes clairs obligeant les forces militaires américaines d’occupation à se retirer entièrement d’Irak, » dit la lettre.

D’après Delahunt, le nombre de signatures est un peu plus élevé que la moitié des députés au parlement irakien.

« Pas de menaces en Irak »

Deux députés irakiens ont témoigné devant le sous-comité des Affaires Etrangères, dont Dealhunt est le président, disant que les troupes des Etats-Unis devaient quitter l’Irak avant que des entretiens sur un pacte de sécurité à long terme puissent être menés.

« Je voudrais vous informer qu’il n’y a aucune menace en Irak. Nous sommes capables de résoudre nos propres problèmes, » a déclaré devant son auditoire Nadeem Al-Jaberi, un co-fondateur du parti politique chiite Al-Fadhila.

Il a dit également souhaiter un désengagement rapide des forces américaines.

Khalaf Al-Ulayyan, un chef politique sunnite et le fondateur du Conseil National pour le Dialogue, a indiqué que des entretiens bilatéraux sur un accord de sécurité à long terme devraient être abandonnés jusqu’à ce que les forces des Etats-Unis aient quitté l’Irak.

« Nous préférons le retarder jusqu’à ce qu’il y ait une nouvelle administration aux Etats-Unis, » a-t-il ajouté, faisant référence aux élections qui doivent avoir lieu en novembre.

Mais des sources officielles ont indiqué que les Etats-Unis espèraient toujours conclure un nouvel accord de sécurité avec le le gouvernement de Nouri Al-Maliki, le premier ministre irakien, dès le mois de juillet.

Sur le même thème :

- Irak : une prolongation contestée de l’occupation américaine
- Guerre contre l’Irak : cinq ans de meurtres et de pillage

6 juin 2008 - Al jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
[Traduction : Info-Palestine.net]


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