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Conférence de Bethlehem : investir à l’ombre de la colonisation

mercredi 21 mai 2008 - 18h:14

Nasser Lahham - Ma’an News

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La Conférence sur l’Investissement en Palestine s’est ouverte ce mercredi avec la participation de plus de 1000 hommes d’affaires et investisseurs de toutes les parties du monde, y compris les Etats-Unis, l’Europe, les Etats arabes et l’Israël (la force occupante).

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Deux milliards de dollars seront proposés pour différents projets lors de cette réunion de trois jours.

Quoique les termes « investissement » et « colonisation » soient contradictoires, l’investissement est nécessaire pour que la sécurité et la stabilité politique puissent se développer. S’il y a une possibilité pour des peuples sous occupation, c’est de créer une économie de résistance.

Dans la bande de Gaza, depuis le retrait par Sharon de l’armée et des colonies, il n’a pas été possible à une quelconque autorité d’installer même une serre sous plastique car les tanks israéliens ravagent régulièrement les terrains agricoles.

La Palestine est un pays sous occupation avec une économie sous occupation. Par conséquent, les entreprises en Palestine doivent relèver plusieurs défis :

- En premier : selon l’accord de Paris signé entre Israël et l’Organisation pour la Libération de la Palestine [OLP] en 1993, l’Autorité Palestinienne peut importer des marchandises uniquement par les ports, les postes frontières et les aéroports israéliens.
Les entreprises palestiniennes doivent payer des taxes et frais de douane aux israéliens, ce qui augmente artificiellement le prix des biens et des services dans les territoires occupés en les plaçant au même prix qu’en Israël. L’économie israélienne est par ailleurs soutenue par un système social dans lequel même un « pauvre » israélien obtient au moins 7000 shekels par mois, ce qui représente davantage que le salaire mensuel d’un ministre palestinien.

- En second lieu : si par exemple un homme d’affaires soudanais veut vendre des pastèques aux Palestiniens, ces pastèques devront passer par le port israélien d’Ashdod où des taxes et frais de douane israéliens seront ajoutés au prix. Le résultat est que le prix de la pastèque sur le marché palestinien sera plus élevé même qu’en Israël.

- Troisièmement : les hommes d’affaires arabes feront de leur mieux pour aider les Palestiniens et favoriser l’investissement local. Mais ce sera difficile à moins que la convention de Paris ne soit abrogée.

- Quatrièmement : tandis que les petites et moyennes entreprises peuvent survivre sous l’occupation, les projets à grande échelle n’y parviennent habituellement pas. Nous devrions prêter plus d’attention aux projets concernant les entreprises agricoles ou industrielles à petite ou moyenne échelle.

- Cinquièmement : la plupart des Palestiniens vivent de l’agriculture ; mais les israéliens s’acharnent à détruire ce secteur d’activité, entendant utiliser la société palestinienne comme réservoir de consommateurs [pour leurs produits].

- Sixièmement : l’investissement le plus important à réaliser en Palestine est une injection de liberté, et nous demandons laux investisseurs arabes et étrangers de nous aider à gagner notre liberté politique et économique.

* Nasser Lahham est rédacteur en chef de Ma’an News Agency

21 mai 2008 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/en/index.ph...
[Traduction : Info-Palestine.net]


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