Pas de vacances pour le secteur du travail à Gaza
mardi 13 mai 2008 - 06h:26
Rami Almeghari - The Electronic Intifada
« Fermé en raison du siège, » peut-on lire à l’entrée de l’usine d’Al-Yazji située à Gaza, sur la route principale qui va d’Al-Din à Salah. Al-Yazji, le plus gros producteur de boissons non alcoolisées dans la bande de Gaza, ainsi que de nombreux autres fabricants ont été obligés de fermer en raison du blocus israélien imposé à la bande de Gaza depuis juin 2007.
- Rassemblement palestinien du Premier Mai devant le siège des Nations Unies à Gaza , 1° mai 2008. (Wissam Nassar/MaanImages)
A Gaza, les propriétaires des 3800 usines locales ont créé récemment un cimetière, symbolique, pour leurs entreprises dévastées. Les tombes ne contiennent pas de cadavres, mais plutôt ce qui restes des usines, des conserveries, des ateliers et autres activités.
Ces derniers temps plus de 33 000 travailleurs gazaouites ont été licenciés du fait que les industries fonctionnent maintenant à environ 20 pour cent de leur capacité normale.
« L’industrie du vêtement, par exemple, employait habituellement plus de 16 000 travailleurs, mais tant que le blocus israélien continuera, le secteur textile palestinien
plus acheter de poissons à Gaza, une région où l’industrie de la pêche a toujours été florissante.
« La situation est tellement misérable. Dans le passé nous avions l’habitude de vendre environ 100 cagettes de poissons par jour, mais maintenant nous en vendons à peine 20. Comme vous voyez, nous exposons nos marchandises même si très peu de gens viennent et en achètent. Maintenant on perd beaucoup plus que ce qu’on gagne ! » s’exclame Mohareb.
Le blocage des frontières par Israël de même que la prise de contrôle du Hamas sur le territoire côtier, ont également affecté le secteur public à Gaza. Abbas a boycotté le gouvernement du Hamas après que celui-ci ait soustrait Gaza aux contrôle des forces loyales à la faction du Fatah du Président Mahmoud Abbas. Selon les Services des Travailleurs dirigé par le Hamas, cette action a laissé au moins 40 000 employés de l’État sans aucun revenu, comme pour ceux qui n’ont pas suivi l’ordre [de cesser le travail] ont vu leurs salaires payés par l’Autorité Palestinienne suspendus. Al Mezan, le Centre pour les droits de l’homme basé à Gaza considère cette décision comme illégale et exige la recherche d’une solution.
Moham mad al-Saftawi, âgé de 28 ans, dont le salaire a été bloqué pendant ces cinq derniers mois, s’est plaint de la décision, arguant du fait qu’il n’a aucune affiliation politique et qu’il appartient seulement au ministère de la justice de l’Autorité Palestinienne, où il travaille. « Je suis père de deux enfants et mon salaire est la source unique de subsistance pour mes enfants. Ces derniers temps, j’ai beaucoup souffert à cause de cela, d’autant plus que chacun sait que je n’ai aucune affiliation politique, » a précisé Al-Saftawi.
En outre, Israël a récemment resserré son siège en limitant encore plus l’entrée dans Gaza d’approvisionnements essentiels tels que le carburant et les produits alimentaires. Le Hamas indique que le territoire sous blocus est au bord de l’explosion tout en maintenant qu’il est déterminé à briser le siège.
Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne ont boycotté le Hamas après sa victoire inattendue aux élections parlementaires de janvier 2006, exigeant que le mouvement reconnaisse Israël et reprenne à son compte les accords de paix précédemment signés. Mais le Hamas a refusé de participer à des entretiens pour la paix tant qu’Israël maintiendrait son blocus et continuerait à lancer des actions militaires contre les civils palestiniens.
En attendant, alors que le blocus se poursuit, la population civile de Gaza reste emprisonnée entre les murs-frontaliers et la mer, avec un accès des plus réduits aux produits et services de base permettant de vivre.
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5 mai 2008 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : Brigitte Cope