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La mission de paix de Jimmy Carter en Israël provoque la polémique

mardi 15 avril 2008 - 06h:09

Serge Dumont - Le Temps

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L’ex-président américain va rencontrer le leader politique du Hamas en exil, Khaled Meshaal, mais peu de responsables israéliens.

C’est dans une ambiance tendue que l’ex-président américain Jimmy Carter est arrivé dimanche en Israël pour « une mission de paix ». En principe, le Prix Nobel de la paix qui avait, lorsqu’il était aux affaires, aidé à conclure le premier accord de paix israélo-arabe (1978) devait effectuer une tournée au Proche-Orient en compagnie d’une série de médiateurs parmi lesquels l’ex-secrétaire général des Nations unies Kofi Annan. Mais ces personnalités se sont désistées et Jimmy Carter a entamé seul la mission.

« Trublion pro-arabe »

Ayant dévoilé son intention de se rendre également en Syrie afin d’y rencontrer le directeur de la branche politique du Hamas Khaled Meshaal, l’ex-président américain se heurte à un boycott des officiels israéliens. Si Ehoud Olmert et la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni s’abritent derrière un « emploi du temps trop chargé », le chef de l’opposition de droite Benyamin Netanyahou proclame, lui, qu’il « ne serrera pas la main d’un trublion pro-arabe ».

Le contentieux entre l’ex-président et les autorités israéliennes ne date pas de ces derniers jours. Aux heures les plus chaudes de l’intifada, ses prises de position dénonçant l’occupation des territoires palestiniens n’avaient pas été appréciées par Ariel Sharon et par son entourage. Puis, à la fin de 2006, l’ex-patron de la Maison-Blanche a publié un ouvrage comparant la politique israélienne dans les territoires à l’apartheid. Cette comparaison a provoqué la réaction courroucée des dirigeants de l’Etat hébreu, de la presse locale ainsi que de la plupart des organisations pro-israéliennes des Etats-Unis. Certains commentateurs ne se sont pas privés de le décrire comme un « vieillard sénile cherchant à faire parler de lui à tout prix ».

Le plus mauvais président

« L’homme est intelligent mais il est sans doute le plus mauvais président de l’Histoire de son pays », a déclaré dimanche Uzi Arada, l’ancien numéro deux du Mossad Uzi Arad qui est également un proche conseiller de Benyamin Netanyahou. « Grosso modo, Carter a raté tout ce qu’il a entrepris, je ne vois pas ce qu’il vient faire dans notre région ni en quoi cela peut se révéler utile. »

Pour l’heure, seuls l’ex-ministre travailliste de la Défense Amir Peretz (qui prône l’ouverture d’un dialogue avec le Hamas) ainsi que le père du caporal Gilad Shalit enlevé en juin 2006 par des militants islamistes de Gaza se déclarent prêts à discuter avec Jimmy Carter. Quant à ce dernier, il affirme « vouloir dialoguer avec tous et ne pas porter de jugements a priori ».

Voir notamment :

- "Israël, l’antisémitisme et l’ex-président James Carter" - 9 octobre 2007 - Mariano Aguirre - Le Monde diplomatique.

- "Jimmy Carter : Non à l’apartheid"
12 avril 2007 - Jimmy Carter - Alternative International

- "Lettre de Jimmy Carter adressée aux citoyens juifs américains" - 19 décembre 2006 - Rawstory.com.

Tel-Aviv - Lundi 14 avril 2008 - Le Temps


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