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Un semblant de dialogue, paravent à de sombres desseins

vendredi 4 avril 2008 - 00h:06

Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran

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Bush et Olmert ont rouvert un dialogue avec les Palestiniens, non pas dans l’intention de frayer la voie à un futur Etat palestinien indépendant, mais pour donner le change sur leurs intentions réelles dans la région et donner justification à certains Etats arabes pour leur apporter leur soutien. Ces intentions ne sont pas parées du rameau d’olivier.

Tout ce que la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, a obtenu du gouvernement israélien, au cours de sa dernière visite au Proche-Orient, a été la levée de 50 barrages militaires sur les 580 existants dressés pour contrôler et réduire au maximum la circulation des citoyens palestiniens. Une concession que le chef du département des affaires civiles de l’Autorité palestinienne a qualifiée d’annonce fantaisiste, car ne concernant que des barrages de moindre nuisance pour la vie quotidienne de ses compatriotes.

Maigre résultat qui ne rend que plus étonnant l’optimisme dont a fait montre Mahmoud Abbas après ses récentes rencontres avec la secrétaire d’Etat américaine. Le président de l’Autorité palestinienne a en effet déclaré « avoir confiance que si Dieu le veut, nous obtiendrons une paix globale en 2008. Nous, les Israéliens et les Américains, ainsi que toutes les parties concernées dans la région, oeuvrons à cette objectif ».

Des faits se font jour dans la foulée de la dernière visite de Condoleezza Rice, qui auraient dû tempérer l’optimisme du président palestinien. Ils tendent en effet à démontrer que ni Tel-Aviv ni Washington ne croient vraiment à la conclusion en 2008 d’un accord de paix avec un Etat palestinien à la clef.

Pour que la possibilité d’un pareil accord soit plausible, il faudrait que Washington décide d’exercer des pressions contraignantes sur son allié hébreu afin de l’obliger à respecter les conditions de la feuille de route établie par le plan de paix international qui a vu le jour en 2003. Une attitude que le vice-président américain Dick Cheney a résolument refusée en assurant que « les Etats-Unis ne feront jamais pression sur Israël qui nuirait à ses intérêts nationaux ». Ce qu’a confirmé Condoleezza Rice en ne condamnant que mollement l’annonce faite pendant son séjour en Israël par les autorités de ce pays de l’extension de la colonisation juive dans la ville sainte d’El-Qods et en Cisjordanie. Aucune voix officielle américaine ne s’est de même élevée pour dire à Tel-Aviv que l’entame de vraies négociations de paix passe par la fin de l’occupation israélienne dans les territoires palestiniens et l’arrêt des massacres que commet l’armée de l’Etat hébreu à Ghaza et en Cisjordanie.

Tout en entretenant un semblant de dialogue avec le président Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne, Ehud Olmert et son gouvernement s’en tiennent à une ligne dure sur le terrain : à preuve, le blocus inhumain qu’ils imposent à la population de la bande de Ghaza.

Il est plus aisé de croire que Bush et Olmert ont rouvert un dialogue avec les Palestiniens, non pas dans l’intention de frayer la voie à un futur Etat palestinien indépendant, mais pour donner le change sur leurs intentions réelles dans la région et donner justification à certains Etats arabes pour leur apporter leur soutien. Ces intentions ne sont pas parées du rameau d’olivier.

Bush voudrait, avec le soutien d’Israël, finir son deuxième mandat par la « normalisation forcée » du Moyen-Orient, d’où les inquiétantes manoeuvres qui ont été déployées pour isoler la Syrie du reste du monde arabe.

Du même auteur :

- Avec la Palestine jusqu’au bout - 11 mars 2008.

- « Communauté internationale », dites-vous ! - 9 mars 2008.

- Poursuite du massacre - 4 mars 2008.

2 avril 2008 - Le Quotidien d’Oran - Analyse


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