Les Palestiniens de Gaza perdent leur gagne-pain
lundi 24 mars 2008 - 07h:04
Al Mezan - Rapport
Les Forces d’Occupation Israéliennes (IOF) continuent d’assiéger hermétiquement et d’empêcher tout déplacement de personnes ou de marchandises hors de la Bande de Gaza.
- Tout comme les autre véhicules, les bateaux de pêche restent à quai dans le principal port de Gaza ; ils n’ont pas assez de fioul pour fonctionner en raison du siège permanent israélien, 15 Mars 2008. (Wissam Nassar/MaanImages)
Ceci inclus les patients agonissant du fait de l’interdiction d’accès aux hôpitaux à l’extérieur de la Bande. Des sources du Ministère de la Santé Palestinien ont révélé que plus de 100 patients sont morts depuis la mi-juin 2007. En plus de cela, le siège a causé l’effondrement de l’économie, privant ainsi des dizaines de milliers de Palestiniens de leurs moyens de subsistance.
Dans un nouveau registre, le siège menace le secteur de la pêche, qui emploie 5 000 Palestiniens de Gaza. Trois milles de ces derniers étant pêcheurs. La sévère réduction de fioul par les IOF affecte leur travail de manière directe. La plupart des bateaux de Gaza ont de petits moteurs qui fonctionnent uniquement au benzène. Les plus gros bateaux de pêche, qui sont au nombre de seize dans la Bande, fonctionnent au diesel.
Chacun de ces bateaux consomme 700 litres de diesel par jour. Ce qui porte la consommation de tous les bateaux à 11 200 litres quotidiennement. En plus de cela, les pêcheurs utilisent du gaz de ville pour éclairer la mer dans le but d’attirer les poissons.
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Les réductions de fioul par les IOF entraîne une situation préoccupante pour Gaza. La pêche, dans la Bande de Gaza, est saisonnière et autorisée uniquement dans les eaux peu profondes, de 3 à 5 milles nautiques au-delà des côtes. En plus de cela, Gaza manque d’usines de pisciculture. Les pêcheurs attendent anxieusement les trois mois de la saison de la pêche à la sardine, qui débute en Avril.
Depuis début Mars 2008, les IOF ont autorisé seulement 100 000 litres de benzène à entrer dans la Bande chaque jour. Ceci est la moitié de la quantité qui était autorisée avant Mars. Seulement 1 297 600 litres de diesel ont été autorisés à entrer dans la Bande depuis le 1er Mars 2008. La Bande de Gaza a besoin, en moyenne, de 400 000 litres de diesel chaque jour ; ce qui signifie que la quantité nécessaire de fioul jusqu’à ce jour était 4 400 000 litres.
Il n’y a pas seulement des dégâts sur l’industrie de la pêche, d’autres secteurs sont aussi touchés, dont le secteur des ONG, qui délivre une partie de l’assistance humanitaire ainsi que d’autres services essentiels. La pénurie de fioul commence à affecter le travail des ONG. Ce fut particulièrement le cas lors des attaques des IOF dans la Bande la semaine dernière.
Les voitures de civils ne peuvent bouger et le prix exorbitant du fioul empêche tout déplacement, ce qui exacerbe les souffrances de la population étant donnée la sévère restriction économique. Le siège contribue directement à l’augmentation sans précédent de la pauvreté et du chômage à laquelle on assiste aujourd’hui.
Le Centre pour les Droits de l’Homme Al Mezan réitère sa ferme condamnation du siège permanent imposé sur la Bande de Gaza, qui constitue une grave atteinte au droit international humanitaire. Les IOF expliquent qu’ils fournissent aux habitants leurs "besoins minimums" en fioul. Ceci qui contredit le droit international et c’est une mesure que les IOF prennent elles-mêmes, et à volonté.
Le droit international est fait pour s’assurer que les besoins de la population sont satisfaits, cela même dans des conditions de conflit et/ou d’occupation. Satisfaire les besoins des civils sous contrôle des IOF n’est pas un devoir des IOF, c’est un droit de la population. La notion même de "besoins minimums" est une invention sans précédent des IOF et ne se fonde pas sur le droit international humanitaire.
Al Mezan appelle encore une fois la communauté internationale à mettre fin à son silence et maintenir son devoir légal et moral envers la population des Territoires Palestiniens Occupés, particulièrement dans la Bande de Gaza. Elle doit agir de manière forte et rapidement pour mettre fin au siége imposé à la Bande de Gaza qui menace les vies et les moyens de subsistance des civils, qui ont besoin d’une protection internationale urgente.
17 mars 2008 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : Laura