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Comment Scotland Yard a laissé fuir un criminel de guerre israélien

lundi 25 février 2008 - 06h:10

Juan Miguel Muñoz

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Les agents britanniques ont refusé de monter à bord de l’avion dans lequel voyageait le Général Doron Almog de peur d’une fusillade.

Le 11 septembre 2005 le général israélien Doron Almog souhaita atterrir à l’aéroport londonien d’Heathrow. Un ordre secret de détention pesait sur le militaire réserviste pour crimes de guerre commis à Gaza. Almog l’ignorait. Mais pas l’Ambassade israélien de la capitale britannique.

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Le criminel Doron Almog - Photo : JINSA

Un diplomate hébreu monta à bord de l’avion de la compagnie EL Al, et recommanda à l’intéressé de ne pas descendre de l’appareil. Les agents du Royaume-Uni, selon ce que révèlent les documents de leur propre police, autorisèrent le supposé criminel de guerre à retourner à Tel Aviv de peur de déclencher une fusillade à bord s’ils tentaient une arrestation.

La législation du Royaume Uni autorise la poursuite de ces délits bien qu’ils aient été commis en dehors de leurs frontières. Mais, comment l’Ambassade d’Israël avait-elle appris l’ordre de détention ?

Le rapport de police ne précise pas son identité, mais Scotland Yard consulta un informateur, sans divulguer son nom, sur l’éventuelle réaction de la communauté juive au Royaume-Uni dans le cas où ils arrêteraient un général israélien. Cet informateur est membre de la communauté juive.

L’avocat Daniel Machover, qui représente les Palestiniens qui déposèrent plainte en justice, explique au journal The Guardian : « S’ils commencent à faire des demandes de ce type, il est facile d’en déduire qu’il s’agit d’Almog ». Les autorités hébraïques devaient probablement avoir déjà la puce à l’oreille, parce que Scotland Yard avait déjà eu des contacts avec la ligne aérienne israélienne pendant que l’avion était en vol.

Dès l’atterrissage, la police réclama à El Al l’accès à l’avion, et reçurent une réponse négative. Les dirigeants envisagèrent ensuite de faire irruption dans l’appareil. Ca ne se fit pas. L’officier qui rédigea le rapport de police écrivit pourquoi. « Il existait un risque réel de confrontation armée. A la lueur de ce danger, on décida de ne pas pénétrer dans l’avion ».

Tout démontre qu’on préféra cacher la situation embarrassante que de respecter la loi. L’avocat Machover précise que la police n’avait besoin d’aucune autorisation et devait procéder à l’arrestation d’Almog ou au moins empêcher que l’appareil décolle. Deux heures après son atterrissage, le militaire retournait en Israël.

Crime de guerre

Le 10 janvier 2002, les bulldozers de l’armée israélienne démolirent 59 maisons du camp de réfugiés palestiniens de Rafah. Des centaines de familles se retrouvèrent sans rien. Il s’agissait de représailles pour la mort de 4 soldats ayant eu lieu un peu plus tôt dans la bande, une violation flagrante de la 4e convention de Genève. L’officier qui ordonna la destruction de ces bâtiments était le Général Almog.

Le Comité palestinien des Droits de l’Homme, qui a aidé les plaignants et qui a fourni la documentation sur les allégations de crimes de guerre perpétrés par Almog a montré hier son indignation : « Une fois de plus la justice a été refusée aux victimes de la population civile palestinienne. La violation de l’application de la loi et la poursuite des responsables des attaques civiles nuisent au respect du droit international, indispensable si on prétend chercher une solution à la paix dans cette région. D’ici là nous affronterons la loi de la jungle ».

Du même auteur :

- La fin de Suha, Lina et Nahed
- La guérilla souterraine du Hamas
- La paix se heurte à la dégringolade économique en Palestine
- Les Egyptiens et les Palestiniens réinstallent la frontière

19 février 2008 - El Païs - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elpais.com/articulo/inte...
Traduction de l’espagnol : C.B


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