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La création d’Israël a fait des Palestiniens des victimes de l’Holocauste

jeudi 21 février 2008 - 06h:43

Cnaan Liphshiz - Haaretz

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Les Palestiniens ont été les victimes d’un véritable nettoyage ethnique lors de l’édification d’israël en 1948 - Photo : www.hanini.org

Un groupe d’intellectuels allemands venus de Berlin en visite en Israël avait appelé lundi à revoir le soutien aveugle à l’Etat israélien, soutien dont les racines se trouvent dans le crime nazi envers les juifs car la création de cet État a aussi transformé les Palestiniens en victimes de cet Holocauste.

Les quatre intellectuels, le Dr Reiner Steinweg, le professeur Gert Krell, le professeur Georg Meggle, et Jorg Becker, ont participé à un débat, lundi soir, à la Netanya Academic College sur l’avenir des relations germano-israéliennes. Ils étaient parmi les 25 signataires d’une pétition diffusée dans les médias allemands au lendemain de la deuxième guerre du Liban.

Selon cette pétition, la responsabilité allemande envers le drame palestinien en tant que « partie des conséquences de l’Holocauste, a fait l’objet de peu d’attention. » Le document fait valoir, ensuite, que c’est l’Allemagne qui a perpétué l’Holocauste ce qui a provoqué « des souffrances au Moyen Orient depuis les six dernières décennies, souffrances qui deviennent à présent insupportables. »

Selon ce manifeste intitulé Amitié et Critiques, « sans la Shoah, la politique israélienne ne se concevrait et s’appliquerait pas comme elle l’est aujourd’hui au détriment des droits fondamentaux des Palestiniens et des libanais ».

Sans l’Holocauste, ajoute le document, Israël n’aurait pas bénéficié du même soutien matériel et politique des Etats-Unis et les chercheurs soutiennent à Haaretz que cela s’applique également à l’appui apporté par l’Allemagne.

« Ce n’est pas seulement Israël qui peut réclamer une considération spéciale de la part de l’Allemagne. En tant qu’Allemands, nous partageons non seulement une responsabilité à l’égard de l’existence d’Israël, mais aussi sur les conditions de vie du peuple palestinien » affirment ces intellectuels.

Les quatre cosignataires ont été invités par l’ancien porte-parole adjoint de la Knesset, Dov Ben-Meir, qui a organisé l’événement. En décembre 2006, Ben-Meir a répondu à leur manifeste par une réponse amicale qui a été à son tour, diffusée dans les médias.

Dans cette réponse amicale, Ben-Meir a dit que le manifeste original reflétait une vue « simpliste ». L’une des principales raisons du conflit et de la situation des Arabes et des Palestiniens, selon lui, est dûe à leur intransigeance et leur propension à de la violence en lieu et place de dialogue.

Selon Ben-Meir, même si l’on admet que l’attitude spéciale de l’Allemagne envers Israël s’explique en partie par l’Holocauste notamment le paiement d’énormes réparations dans les années 50, il n’en reste pas moins, que c’est l’Allemagne qui en a tiré en premier plus d’avantages qu’Israël. [Schutzpah, ndt]

Selon Ben-Meir toujours, c’est Israël qui a rendu service à l’Allemagne car « En acceptant de mettre de côté le passé nazi, la nation juive lui a accordé, un droit d’entrée dans la famille des nations, après avoir été un paria à cause de ce passé. »

Le débat, qui a attiré une foule de quelque 150 personnes, a eu lieu dans le cadre d’une table ronde. Les universitaires allemands étaient représentés par le professeur Meggle, qui s’est spécialisé dans l’anthropologie philosophique à l’Université de Leipzig, et le Dr Steinweg, chercheur à Linz Branch du centre autrichien d’études pour la paix et la résolution des conflits.

Steinweg a déclaré que ses collègues et lui sont venus dissiper les malentendus sur le manifeste, qui, selon lui, a été interprété comme un appel à mettre fin à la longue amitié entre l’Allemagne et Israël.

Les autres participants comprenaient l’ancien ambassadeur d’Israël en Allemagne, Shimon Stein, le correspondant de Die Zeit, Gisela Dachs et le professeur Moshe Zimmermann, Directeur du Centre Koebner Minerva d’Histoire allemande à l’Université hébraïque de Jérusalem.

Zimmermann a déclaré que l’Holocauste fait actuellement l’objet de d’instrumentalisation politique tant par Israël que par l’Allemagne. D’après lui, "Les Israéliens tentent d’utiliser l’holocauste pour traiter d’antisémites tous ceux qui critiquent Israël. Dans le même temps, ce manifeste est une tentative de manipuler les sentiments de culpabilité des allemands vis-à-vis de l’Holocauste, en les projetant sur les Palestiniens ».

« Si les Allemands veulent se sentir coupables de l’Holocauste, ils ont les Polonais, les Néerlandais et les Juifs. Il n’est pas nécessaire d’aller chercher les Palestiniens si loin pour se sentir coupable » a-t-il ajouté.

Commentant les débats houleux qui a suivi, Herman Bunz de la Friedrich Ebert Stiftung - organisation allemande privée à but non lucratif qui a financé la visite des universitaires allemands, a déclaré aux participants, « Ceci est l’occasion rêvée pour se méprendre les uns sur les autres mais je vous engage à faire le contraire. »

« C’est une minorité mais ils éduquent de jeunes esprits allemands et nous ne pouvons nous permettre de décrire leurs critiques comme seulement antisémites. Nous devons les affronter » a déclaré Ben-Meir

19 février 2007 - Haaretz - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.haaretz.com/hasen/spages...
Traduit de l’anglais par : D. HACHILIF


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