Les enfants palestiniens face au défi de l’éducation
jeudi 6 décembre 2007 - 05h:20
UNGEI
90 % des enfants ne peuvent pas payer les droits d’inscription annuels de 12,50 dollars...
HÉBRON, Territoires Palestiniens Occupés - Le conflit en cours compromet l’éducation des enfants palestiniens.
- Aya, 10 ans, est handicapée et connaît des difficultés particulières pour se rendre à l’école primaire d’Al Faiha - Photo : Unicef/Elayan
Non seulement leur sécurité sur le chemin de l’école n’est pas assurée, mais il leur est difficile de s’épanouir une fois en classe.
Les jeunes qui habitent le quartier d’Hébron connu sous le nom de H2 sont les plus touchés. Les élèves de l’école primaire de filles Al Faiha doivent traverser des barrages militaires et passer par une porte commandée électriquement.
Cela présente des difficultés particulières pour les enfants handicapés physiques comme Aya, 10 ans.
Aya se rend à l’école avec sa sour Islam, 13 ans. Elle retourne à la maison avec son frère Jasem qui pousse sa chaise roulante dans les rues désertes du vieux Hébron et à travers un barrage militaire.
« Tous les matins j’arrive à l’école avec ma sour Aya. Nous rencontrons de nombreuses difficultés, côtoyer l’armée, traverser les points de contrôle, par exemple, » affirme Islam.
Un environnement scolaire désastreux
L’école primaire de filles Al Faiha se compose de deux minuscules bâtiments à deux étages et d’une petite cour qui n’est pas aménagée pour pouvoir permettre aux enfants de jouer en toute sécurité. Chaque bâtiment comporte cinq salles de classe.
La zone environnante est économiquement sinistrée ; les boutiques ont fermé et 90 % des enfants ne peuvent pas payer les droits d’inscription annuels de 12,50 dollars.
« La plupart des résidents de H2 ont perdu leur moyens d’existence », explique le directeur de l’école, Jihan Shobaki.
Des taux élevés d’abandon scolaire
Certaines écolières d’Al Faiha finissent par réussir à s’inscrire dans des écoles secondaires voisines pour continuer leurs études, mais le plus grand nombre abandonne tout simplement. Cette année, seulement deux filles sur vingt ont complété avec succès leur scolarité primaire.
- Elèves de l’école primaire de Al Faiha à Hebron - Photo : Unicef/Elayan
« Les filles souffrent de nombreux problèmes d’origine psychosociale causés par la montée de la violence dans le quartier H2, ce qui affecte leur concentration en classe. C’est pourquoi elles finissent par échouer ou par abandonner », dit M. Shobaki.
Al Faiha n’est pas la seule école à connaître ces difficultés.
Une récente enquête de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA) montre que les enfants palestiniens scolarisés de la quatrième à la neuvième année connaissent l’échec dans une proportion de plus de 40 % en arabe et de près de 80 % en mathématiques.
Des enseignants supplémentaires
L’UNRWA a engagé 3 000 enseignants de soutien supplémentaires et l’UNICEF lui apporte sa contribution pour fournir plus de cours de rattrapage aux élèves qui en ont besoin.
Dans le cadre de sa campagne de retour à l’école, l’UNICEF - soutenu par le comité saoudien de secours au peuple palestinien et par le Gouvernement des Pays-Bas - a fourni près de 40 000 feuilles d’exercices de rattrapage, 1 500 trousses pour l’enseignement des mathématiques et des sciences et distribué plus de 50 000 cartables et 275 uniformes scolaires.
Cette action est destinée à améliorer la qualité de l’éducation et à assurer que tous les enfants continuent l’école.
« Retourner à l’école est très important pour les enfants, surtout pour les filles - cela leur apporte le sentiment d’une vie normale dans un contexte anormal », conclut Wafa Obeidat, un responsable de projet de l’UNICEF qui travaille à Hébron.
5 octobre 2007 - Initiative des Nations Unies pour l’Education des Filles - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.ungei.org/french/infobyc...