16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Gaza : réduire la livraison de combustibles et d’électricité est une violation les lois de la guerre

vendredi 2 novembre 2007 - 06h:45

Human Rights Watch

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


New-York. « Human Rights Watch (HRW) » a aujourd’hui déclaré que la décision israélienne de limiter les livraisons de combustible et de fournitures d’électricité dans la Bande de Gaza, décision prise en représailles aux attaques illégales de roquettes par des groupes armés, représente une punition collective pour la population de Gaza et viole la loi internationale. Cette décision ne fait qu’accroître la crise humanitaire dans ce territoire.

« Israël a le droit de réagir aux attaques de roquettes de groupes armés afin de protéger sa population mais elle ne peut faire cela que par des moyens légaux » a dit Sarah Leah Whitson, la directrice de la division de HRW au Moyen Orient. « Israël étant toujours une puissance occupante à la lumière de ses restrictions permanentes sur Gaza, elle ne doit pas prendre des mesures qui nuiraient à la population et pourtant le fait de réduire les fournitures de combustibles et d’électricité, même pendant de courtes périodes de temps, va précisément toucher la population. »

JPEG - 35.2 ko
Barak (centre), ministre israélien de la défense et premier responsable des régulières attaques meurtrières à l’encontre de la population assiégée dans le ghetto de Gaza - Photo : AFP

Le ministre de la défense israélien a ordonné dimanche de réduire les envois de combustibles d’Israël à Gaza. Un porte-parole du gouvernement dit que le plan prévoit de réduire la quantité de combustible de 5 à 10 % et ce sans influer sur la fourniture de combustible industriel pour l’unique centrale électrique de Gaza.

Hier, selon les officiels palestiniens, les chargements de combustible pour Gaza avaient baissé de plus de 30%.

En réponse à la décision du gouvernement, un groupe de 10 organisations des droits humains palestiniennes et israéliennes* ont soumis une requête à la Cour Suprême d’Israël pour obtenir une suspension immédiate des réductions de fuel et d’électricité. (http://gisha.org/index.php?intLangu...). La Cour a donné 5 jours au gouvernement pour réagir mais elle n’a pas émis d’injonction temporaire. Les associations des droits humains ont dimanche demandé une audience urgente avant l’expiration des 5 jours.

Jeudi dernier, le ministre de la défense Ehud Olmert, a dit a donné son accord pour couper l’électricité de Gaza pendant des périodes de plus en plus longues en réaction aux attaques continuelles de roquettes sur des zones civiles en Israël, mais le gouvernement n’a pas encore mis cet ordre à exécution.

Les roquettes tirées par des groupes armés palestiniens violent l’interdiction légale internationale concernant les attaques aveugles car ces attaques sont très imprécises et ne peuvent pas être dirigées contre une cible précise. Le HRW dit qu’étant donné que Hamas exerce son pouvoir à l’intérieur de Gaza, il a la responsabilité d’arrêter ces attaques aveugles même si elles sont effectuées par d’autres groupes.

Vendredi, le premier ministre Ehud Olmert a déclaré qu’Israël allait réagir avec force aux attaques sans créer toutefois de crise humanitaire. Mais le N°2 des Nations Unies, le Secrétaire Général adjoint aux Nations Unies John Holmes, a répliqué qu’une « crise humanitaire sérieuse » existait déjà à Gaza et il a demandé à Israël de lever le blocus économique qu’elle a renforcé après la prise de pouvoir du Hamas sur Gaza au mois de juin.

La décision d’Israël de réduire les fournitures de combustible et d’électricité est le dernier acte qui vise ostensiblement le Hamas mais qui affecte toute la population de Gaza. Le cabinet israélien a déclaré en septembre que Gaza était un « territoire hostile » et il a voté en vue de « restreindre le passage de marchandises diverses dans la Bande de Gaza et de réduire l’approvisionnement en combustible et en électricité ». Depuis lors, Israël a bloqué de plus en plus l’entrée dans Gaza des approvisionnements, ne laissant passer qu’une quantité limitée de nourriture, médicaments et fournitures humanitaires. Selon Homes, le nombre de convois humanitaires entrant à Gaza est passé de 3.000 en juillet à 1.500 en septembre.

« Les réductions de combustibles et d’électricité entravent les services vitaux » dit Whitson. « Les salles d’opération, les pompes pour le tout-à-l’égout et pour les puits d’eau, ont tous besoin d’électricité pour fonctionner ».

Israël vend à Gaza environ 60% de l’électricité consommé par les 1.5 millions d’habitants de ce territoire. En juin 2006, 6 missiles israéliens ont touché la seule centrale électrique de Gaza. Aujourd’hui, l’électricité n’est accessible pour la plupart des habitants que pendant un nombre limité d’heures.

Les officiels israéliens ont dit qu’ils allaient couper l’électricité pendant 15 minutes pour chaque attaque de roquettes puis pendant une période plus longue si les attaques persistaient. Matan Vilnai, l’adjoint au Ministère de la Defense a déclaré qu’Israël allait « réduire de façon drastique » pendant plusieurs semaines l’alimentation qu’elle fournit à Gaza.

Les réductions (ou coupures) de combustibles et d’électricité à la population palestinienne viole le principe de la loi humanitaire internationale et des lois de la guerre, qui interdisent à un gouvernement qui contrôle de fait un territoire d’attaquer ou de retenir toutes choses essentiels à la survie de la population civile. Un tel acte violerait également le devoir d’Israël en tant que puissance occupante de préserver la santé et le bien-être de la population sous occupation.

Israël a retiré en 2005 ses forces militaires et ses colons de la Bande de Gaza. Mais néanmoins, Israël est toujours responsable du bien-être de la population de Gaza aussi longtemps et dans la mesure où elle garde le contrôle de fait sur la région. Israël continue à garder le contrôle sur l’espace aérien, l’espace maritime et les frontières terrestres de Gaza ainsi que sur les réseaux d’électricité, d’eau, et eaux d’égouts et des télécommunications ainsi que l’enregistrement de la population. Israël peut aussi (et l’a déjà fait) entrer à nouveau quand elle le veut dans Gaza pour les opérations de sécurité.

Les officiels israéliens disent qu’en déclarant Gaza « territoire hostile », l’état n’est plus obligé sous la loi internationale de fournir des services à la population civile, mais cela est une application abusive de la loi.

« Une simple déclaration ne change pas les faits sur le terrain, faits qui imposent à Israël le statut et les obligations d’une puissance occupante » dit Whitson.

* Liste des Associations :

- Adalah : The Legal Center for Arab Minority Rights in Israel
- Gisha : Legal Center for Freedom of Movement
- HaMoked : Center for the Defence of the Individual
- Physicians for Human Rights-Israel
- The Palestinian Centre for Human Rights
- The Public Committee Against Torture in Israel
- Gaza Community Mental Health Programme
- B’Tselem - The Israeli Information Center for Human Rights in the Occupied Territories
- Al -Haq
- Mezan Center for Human Rights

29 octobre 2007 - Human Rights Watch - Vous pouvez consulter cet article à :
http://hrw.org/english/docs/2007/10...
Traduction : Ana Cléja


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.