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Nette augmentation de la violence israélienne autour de la nouvelle colonie à Hébron

dimanche 28 octobre 2007 - 07h:06

Rapport B’Tselem

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Là où des colonies se sont installées, la violation de leurs droits humains a obligé beaucoup d’habitants et de commerçants palestiniens à déménager de leur quartier.

Le 19 mars 2007, une nouvelle colonie a été édifiée au c ?ur du quartier palestinien d’a-Ras. Malgré la décision à l’époque du Ministère de la Défense d’évacuer la colonie, celle-ci s’est agrandie au cours des mois qui ont suivi. La colonie a été récemment reliée au réseau électrique et des travaux de construction et de rénovations sont en train d’avoir lieu sur le site.

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Hébron, encore et toujours sous la botte de l’occupant israélien - Photo : Anne Paq -
http://chroniquespalestine.blogspot.com/2006/02/entre-soldats-et-colons-la-vieille.html

Depuis l’installation de la colonie, les torts causés aux habitants palestiniens et les atteintes à leurs droits humains sont en augmentation. Les Palestiniens souffrent à la fois des colons et des forces de sécurité israéliennes qui ont été affectés à la protection de la colonie.

Les chercheurs de B’Tselem et de l’Association pour les Droits Civiques (ACRI) ont établi que l’implantation de la colonie et le fait de ne pas l’avoir évacué ont conduit par exemple à :

- des abus étendus et des violences des colons de la nouvelle colonie, exactions commises devant des membres des forces de sécurité ;
- des abus et des violences par les forces de sécurité postés sur ou à côté de la nouvelle colonie ;
- de plus en plus d’interdictions imposées par les forces de sécurité israéliennes sur les déplacements.

Manquement à faire respecter la loi aux colons violents

Dès les premiers 6 mois, B’Tselem et ACRI ont enregistré un grand nombre de cas où les colons ont attaqué les Palestiniens dans la zone. Les attaques comprennent des coups, des blocages de passage, des destructions de propriété, des jets de pierres et d’ ?ufs, des projections d’ordures, de bouteilles en verre remplies d’urine, d’uriner dans la rue à partir des bâtiments de la colonie, de crachats, de menaces et de jurons.

Les colons ont attaqué quotidiennement les habitants du quartier palestinien et ce, en plein jour devant un grand nombre de soldats et de policiers qui protégeaient la colonie. L’armée a installé une position sur le toit du bâtiment de la colonie et un check-point sur la route à côté. Il est donc impossible qu’une attaque ait lieu dans cette zone sans que les forces de sécurité la voient. Mais comme dans le cas des quartiers au centre de Hébron où les colonies se sont établies, les soldats et la police qui sont témoins des attaques ne prennent pas assez de mesures pour les arrêter et faire respecter la loi. Parfois ils ne font rien. Dans beaucoup de cas, les Palestiniens qui ont cherché l’aide des forces de sécurité présents sur le site de l’attaque se sont vu répliquer que leur seul devoir était de protéger les colons.

Violences commises par les forces d’occupation

La violence faite par les soldats et la police envers les Palestiniens n’est pas exceptionnelle dans le centre de la ville. Avec l’arrivée de la nouvelle colonie, un nombre plus important de forces de sécurité a été assigné dans la zone provoquant une augmentation des actes d’harcèlements, de traitements dégradants et de violence aux mains de ces forces de sécurité envers les Palestiniens vivant dans le quartier d’a-Ras. B’Tselem et ACRI ont enregistré de tels incidents lors des 6 derniers mois. La violence comprend des coups portés par des armes et à mains nus, faire peur aux Palestiniens en tirant des cartouches à blanc ou en les menaçant de tirs à balles réelles, des destructions et vol de biens, des blocages de passage, des jurons et des insultes racistes.

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Colons et soldats à l’intérieur de la nouvelle colonie établie en mars 2007

Un incident sérieux qui a été enregistré a pris place le 22 mars 2007, trois jours seulement après l’établissement de la colonie. La police a sévèrement battu Sa’adi J’abri (18 ans) un habitant de Hébron. Ils l’ont ensuite remis aux soldats qui, en compagnie d’un colon, ont continué à le battre. (Voir témoignage sur le site de B’Tselem)...

L’armée prétend que suite à l’établissement de la nouvelle colonie, les interdictions d’origine sont restées telles quelles et qu’il n’y a pas eu de restrictions supplémentaires imposées aux déplacements des Palestiniens. La réalité est toutefois différente : l’armée a mis en place un nouveau check-point dans le quartier d’a-Ras, près de la nouvelle colonie. Le check-point est tenu par des soldats 24 heures sur 24 et la plupart des Palestiniens voulant traverser sont contrôlés. Certains, surtout les jeunes hommes, sont retardés encore et encore. L’armée a également interdit aux Palestiniens de passer le long de la route à côté de la mosquée près de la colonie. Elle a installé un portail permanent avec à côté une tour d’observation.

Les nouvelles restrictions envers les Palestiniens à a-Ras s’ajoutent à l’interdiction pour les véhicules palestiniens d’utiliser la route de Kiryat Arba, une artère nord-sud qui passe à travers le quartier. Cette interdiction est en place depuis le début de la deuxième Intifada, en septembre 2000.

Conclusions

La colonie qui a été récemment établie dans le quartier d’a-Ras a rendu la vie de ses habitants palestiniens qui vivaient déjà dans des conditions difficiles, intolérable. Ces derniers mois, les Palestiniens vivant dans des maisons proches de la nouvelle colonie, ont monté des barrières de barbelés et des murs pour empêcher les colons d’envahir leurs maisons et afin de protéger leurs familles des jets de pierres et de bouteilles. Beaucoup d’habitants ont également arrêté de garer leurs voitures près de la colonie par peur que leurs véhicules soient endommagés par les colons ou par les forces de sécurité.

Dans d’autres quartiers au centre de la ville où des colonies se sont installées, la violation de leurs droits humains a obligé beaucoup d’habitants et de commerçants palestiniens de déménager du quartier. Il est à craindre que si les attaques et les violences continuent dans le quartier d’a-Ras, les habitants n’aient pas d’autre option que d’abandonner le quartier. Alors que les restrictions sur les déplacements dans la zone augmentent, les dommages à la ville entière seront encore plus importants étant donné que la nouvelle colonie du quartier d’a-Ras complète la contiguïté territoriale des points de colonies de Kiryat Arba à l’est jusqu’à la colonie de Tel Rumeida à l’ouest.

Israël doit immédiatement faire partir les colons du bâtiment que ceux-ci l’aient acheté ou non.

Autres rapports B’Tselem :

- Rapport sur la torture à l’encontre des prisonniers palestiniens en Israël
- Rapport B’Tselem et ACRI - mai 2007
- L’armée israélienne a utilisé des boucliers humains à Naplouse

23 octobre 2007 - B’Tselem - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.btselem.org/english/hebr...
Traduction : Ana Cléja


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