Bethléem : Rice a-t-elle fait sa dernière prière avant son départ ?
lundi 22 octobre 2007 - 06h:28
Nasser Lahham - Ma’an News
- Rice à l’église de la nativité à Béthlehem - Photo : AFP
Au milieu des sarcasmes populaires et de l’indifférence officielle, avec un espoir très réduit de réussite pour la conférence de paix commanditée par les Etats-Unis, la secrétaire d’état américaine Condoleezza Rice est venue une nouvelle fois dans la région. Son convoi à Bethlehem paraissait tristeen dépit des sirènes de police qui l’accompganaient. Les habitants de Béthlehem n’ont même pas été impressionnés par sa visite.
Il y a huit ans, Hilary Clinton avait visité Béthlehem dans des circonstances différentes ; des enfants n’avaient aucun embarras à brandir le drapeau américain à côté du drapeau palestinien. Hilary avait accompagné son mari Bill Clinton à la cérémonie d’ouverture de l’aéroport palestinien de Dahniyya. Le défunt Président palestinien Yasser Arafat avait alors placés deux morceaux du ruban d’inauguration dans les poches du couple présidentiel américain, au grand plaisir de tous les présents.
L’opinion qui dominait alors était que les Etats-Unis et son peuple étaient les amis des Palestiniens et qu’ils aidaient réellement à l’établissement d’un état, d’un aéroport et d’un port de mer en plus des services de sécurité. Malgré cela les autorités israéliennes ont tout détruit durant le soulèvement d’Al-Aqsa, défonçant au bulldozer la piste de l’aéroport que les Clinton avaient inaugurée. Aujourd’hui les mêmes enfants qui avaient brandi le drapeau américain portent des fusils et brûlent exactement le même drapeau que celui qu’ils avaient fait flotter par le passé.
De nos jours les analystes politiques et les observateurs n’ont pas besoin de lire la presse palestinienne pour découvrir ce que les Palestiniens ont à l’esprit. Il suffit de regarder les journaux israéliens pour découvrir l’ampleur du mépris israélien par rapport à la visite de Rice. Audi Segal est l’analyste politique de la deuxième chaîne israélienne de télévision. Il a déclaré : « Olmert sait que le président Bush et son équipe quittent la Maison Blanche et il ne s’inquiète pas de les fâcher ou non. » C’est tout à fait vrai ; c’est le camp républicain qui a besoin d’Israël, et non pas l’inverse.
Les Palestiniens pensent que la conférence pour la paix prévue à Annapolis servira à trouver d’éventuelles solutions aux problèmes internes israéliens au lieu de traiter des solutions à la question palestinienne. Le « fort » président palestinien est censé aider le « faible » premier ministre israélien face à ses problèmes internes et externes.
À Bethlehem, le mot qui court est que n’importe quel homme politique occidental abandonnant sa charge vient faire ses prières d’adieu dans l’église de la Nativité, comme Tony Blair l’avait fait il y a quelques mois. Ce qui se dit à l’oreille est que Rice a fait ses prières d’adieu dans l’église de la Nativité à Béthlehem.
La presse israélienne analyse la nomination de Tzipi Livni à la tête de l’équipe israélienne de négociations comme « un piège de miel. » Ils disent qu’Olmert essaye de l’affaiblir et de la rendre responsable du fiasco prévisible afin de la mettre en dehors de son chemin. Elle n’ira jamais jusqu’à discuter d’un accord définitif avec Ahmad Qurai.
Ainsi, Hussain Al-Sheikh le directeur du département civil de liaison, excelle dans son travail et il est bien plus important que les négociateurs politiques, au cas où il y ait vraiment des négociations politiques. Après tout, depuis l’année 2000, il y a eu beaucoup de bruit pour rien.
* Nasser Lahham est rédacteur en chef de Ma’an News
17 octobre 2007 - Ma’an News Agnecy - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/en/index.ph...
[Traduction : Info-Palestine.net]