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Liban : Mettre fin aux mesures discriminatoires envers les Palestiniens

dimanche 21 octobre 2007 - 07h:43

IRIN - - Amnesty International

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Beyrouth - Les mesures discriminatoires prises par les autorités libanaises à l’encontre des réfugiés palestiniens violent les obligations du Liban au regard de la législation internationale relative aux droits humains, et doivent cesser immédiatement, selon un rapport d’Amnesty International (AI) publié le 17 octobre.

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Les restrictions imposées par les autorités libanaises aux réfugiés palestiniens les privent de leurs droits, selon Amnesty International - Photo : Hugh Macleod/IRIN

« Les nombreuses restrictions qui continuent de peser sur les Palestiniens et qui les excluent du droit au travail, à l’enseignement, à un logement décent et à la santé sont totalement injustifiées et doivent être levées sans tarder », peut-on lire dans le rapport publié par l’organisation de défense des droits humains, basée à Londres.

Selon l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), c’est au Liban que le pourcentage de réfugiés palestiniens vivant dans une extrême pauvreté est le plus élevé.

D’après le rapport d’AI, les conditions de vie déplorables, les restrictions dans l’accès à l’emploi et aux services sociaux qui continuent d’être imposées aux Palestiniens, près de 60 ans après que leurs pères eurent été chassés de Palestine à la suite de la création de l’Etat d’Israël, font que les quelque 400 000 réfugiés enregistrés officiellement au Liban doivent se battre quotidiennement pour survivre.

Le rapport de 30 pages, qui est le résultat de voyages d’étude effectués par AI au Liban au cours des quatre dernières années, appelle également le gouvernement libanais à mettre fin aux restrictions imposées aux Palestiniens sur le marché de l’emploi. En effet, une loi votée en 1995 interdisait aux réfugiés palestiniens - considérés comme des étrangers vivant temporairement au Liban - d’exercer plus de 70 métiers, y compris dans les professions libérales, le commerce et l’administration.

« Le droit au travail et à la sécurité sociale sont des droits internationalement reconnus que les autorités libanaises reconnaissent et sont légalement tenues d’appliquer », a expliqué Neil Sammonds, spécialiste du Liban à Amnesty International, lors de la conférence de presse organisée à Beyrouth à l’occasion de la publication du rapport.

Même si un amendement adopté en 2005 a permis de lever certaines interdictions frappant une cinquantaine d’emplois administratifs et commerciaux (ainsi que ceux de cuisinier, de chauffeur et de coiffeur), très peu de Palestiniens ont déposé des demandes d’obtention de permis de travail.

Permis de travail

Sur les 109 000 permis de travail délivrés en 2005 à des étrangers, seuls 270 concernaient des Palestiniens, a noté AI. En 2006, il n’y en avait que 39. La délivrance d’un permis de travail coûte 700 dollars américains - ce qui représente déjà un somme importante au Liban -, et les travailleurs palestiniens qui en disposent d’un doivent en plus payer une taxe pour les services sociaux, alors qu’ils n’ont pas droit à ces prestations.

AI exhorte le gouvernement libanais à amender sa loi sur le principe de la réciprocité - un principe en vertu duquel il accorde le droit de travail aux ressortissants des pays qui reconnaissent ce droit aux citoyens libanais -, arguant qu’elle ne devrait pas s’appliquer aux Palestiniens puisqu’ils sont apatrides.

M. Sammond s’est dit modérément optimiste quant à la volonté du ministère de l’Emploi d’étendre la levée des restrictions à d’autres métiers. Le ministère envisagerait d’autoriser les Palestiniens à exercer certaines professions libérales telles que celles de médecin et d’avocat, des professions qui leur sont interdites à l’heure actuelle.

« Des camps misérables »

Un peu plus de la moitié des Palestiniens du Liban - 400 000 enregistrés, mais on estime à environ 300 000 le nombre réel de réfugiés, selon le rapport - vivent dans des camps que AI qualifie de « misérables et délabrés ».

Le rapport fait remarquer au gouvernement que la superficie allouée aux 12 camps officiels n’a pas changé depuis 1948 - année de l’arrivée des premiers Palestiniens au Liban -, bien que le nombre de réfugiés enregistrés ait été multiplié par quatre. La loi interdit aux Palestiniens de faire entrer des matériaux de construction dans certains camps, ce qui empêche la rénovation, l’extension ou l’amélioration des habitations.

« Les restrictions imposées pendant des années par les autorités libanaises ont eu de dures conséquences pour des centaines de milliers de Palestiniens qui vivent depuis des décennies dans des constructions improvisées ou dégradées, entassés dans des camps dépourvus des équipements les plus élémentaires », peut-on lire dans le rapport. « Le droit de ces Palestiniens à un logement suffisant fait l’objet de graves violations ».

Un optimisme modéré

Plutôt élogieux à l’égard des initiatives du gouvernement libanais actuel, qui a fait beaucoup plus que les gouvernements précédents pour améliorer les conditions de vie des réfugiés palestiniens, AI a tout de même tenu à minimiser les perspectives d’une solution immédiate à ces problèmes.

« Nous sommes modérément optimistes quant à l’extension de la levée des restrictions d’accès à l’emploi », a dit M. Sammond d’AI à IRIN. « Le gouvernement et les dirigeants palestiniens se félicitent de leur dialogue politique, mais reconnaissent que le moment choisi pour les réformes n’est pas bon, étant donné l’impasse politique dans laquelle se trouve le Liban actuellement ».

19 octobre 2007 - IRIN News - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.irinnews.org/fr/ReportFr...


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