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La Syrie invitée à la conférence pour la paix

vendredi 28 septembre 2007 - 06h:46

Olivia Marsaud - RFI

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Dimanche, les Etats-Unis ont annoncé que la Syrie, comme l’Arabie Saoudite, étaient des « invités naturels » à la conférence internationale pour la paix entre Israéliens et Palestiniens, prévue à Washington en novembre. On ne sait pas encore si les deux pays répondront présents.

On ne connaît toujours pas la date exacte de la conférence internationale pour la paix entre Israéliens et Palestiniens, qui devrait avoir lieu courant novembre à Washington, mais la liste des invités s’étoffe. Dimanche, à l’issue d’une réunion du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union Européenne, Russie, Onu) à New-York, la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice a annoncé la volonté des Etats-Unis de convier les membres du comité de suivi de la Ligue arabe, Syrie comprise.

Pour Condoleezza Rice, la Syrie, l’Arabie Saoudite, et les dix autres membres de la Ligue arabe sont des « invités naturels », malgré leur hostilité à l’égard de l’Etat hébreu. En effet, seules l’Egypte et la Jordanie ont signé un traité de paix avec Israël. Alors que la Syrie est régulièrement accusée par Washington d’armer et de financer le Hezbollah libanais, ainsi que le Hamas et le Djihad islamique palestiniens, son invitation à cette conférence est le fruit d’intenses négociations sur pression des Saoudiens.

Lundi, Israël a déclaré ne pas émettre d’objection à la participation de la Syrie à la conférence « tant que les discussions restent focalisées sur la question palestinienne ». Pour le moment, l’Arabie Saoudite, qui n’entretient pas de relations diplomatiques avec Israël, n’a pas précisé si elle participera ou non à cette conférence. Mais elle tient à ce que le comité de suivi de la Ligue arabe soit présent au complet à la rencontre pour peser de tout son poids. En effet, le comité est chargé de convaincre Israël d’accepter l’initiative de paix saoudienne relancée en mars dernier par la Ligue lors d’un sommet à Ryad. Le plan, qui avait déjà été adopté en 2002 à Beyrouth, prévoit la reconnaissance d’Israël par les Etats arabes en échange de la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-est comme capitale. Il prévoit aussi trouver une solution « juste » pour les réfugiés palestiniens.

Scepticisme des Etats arabes

En acceptant de recevoir les Syriens à Washington, les Etats-Unis ont donc fait un geste en faveur de leurs alliés arabes du Golfe. De son côté, en acceptant de libérer 90 détenus palestiniens, issu pour la majorité du Fatah, Israël a souhaité renforcer le président palestinien Mahmoud Abbas. Malgré cela, le ministre palestinien des Prisonniers, Achraf al-Ajrami, « s’est montré ?sceptique’ sur les avancées possibles vers un règlement du conflit israélo-palestinien (...) si l’Etat hébreu ne fait pas plus. Les opérations quotidiennes, les destructions de maisons et la décision du gouvernement israélien de considérer la bande de Gaza comme entité hostile ne font que renforcer la violence et l’extrémisme, et n’aideront pas les tentatives de parvenir à un accord au cours de la réunion de novembre », rapporte le quotidien libanais L’Orient-Le Jour. Ahmad Bahar, un responsable du Hamas à Gaza a, quant à lui, appelé Mahmoud Abbas à cesser les « réunions absurdes » avec le Premier ministre israélien Ehoud Olmert en vue de préparer la réunion internationale qui servent, selon lui, de « couverture à la poursuite de la politique d’agression contre les Palestiniens ».

Le quotidien israélien Haaretz rapporte aussi le « scepticisme profond » qui prévaut chez les diplomates arabes, après 6 ans de « relative négligence » du dossier de la part des Américains. Un certains nombre d’Etats arabes ne voient pas l’intérêt d’une réunion sans objectifs précis. Le président égyptien Hosni Moubarak a ainsi affirmé que la conférence devait avoir « un agenda clair » et aboutisse à des décisions « qui ne mèneront pas à une éruption de violence dans la région ».

Réunion « sérieuse » ?

Lundi, Ehoud Olmert a souhaité parvenir avec les Palestiniens à un document jetant les bases des négociations sur la création d’un Etat palestinien, à l’issue de la conférence de novembre. Mais les objectifs entre Israéliens et Palestiniens pour cette réunion divergent déjà : Ehoud Olmert souhaite une déclaration de principes à minima alors que Mahmoud Abbas attend un engagement clair, calendrier à l’appui, pour la création d’un Etat palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Dimanche, Condoleezza Rice a précisé que le cadre de discussion de la conférence sera conforme à la Feuille de route (le plan de paix du Quartette, resté lettre morte depuis 2003) et à l’initiative de la Ligue arabe. Pour la secrétaire d’Etat américaine, « venir à la conférence impose certaines responsabilités ». « Nous espérons que ceux qui feront le déplacement sont vraiment concernés pour aider les Israéliens et les Palestiniens à trouver le moyen d’avancer, de renoncer à la violence et de travailler à trouver une solution pacifique. » Pour Condie Rice, la réunion sera « substantielle et sérieuse » et évoquera « les réfugiés palestiniens, Jérusalem et les frontières » du futur Etat Palestinien. Pour autant, un acteur important du conflit israélo-palestinien sera, lui, toujours absent : le Hamas, qui contrôle depuis juin la bande Gaza. Il n’est pas invité par les Etats-Unis.

Olivia Marsaud

Conférence de paix : les réserves de Damas

Le Hamas appelle les pays arabes et en particulier l’Arabie Saoudite à ne pas participer à la réunion internationale sur le Proche-Orient organisée par les Etats-Unis en novembre. Washington devrait également inviter la Syrie, mais pour le moment, la Syrie paraît sceptique sur l’intérêt de participer à cette réunion.

Selon Mohsen Bilal, le ministre syrien de l’Information, son pays réserve sa réponse quant à une éventuelle participation à la conférence de paix proposée par les Etats-Unis.

Le ministre de l’Information Mohsen Bilal a affirmé que la Syrie décidera de son éventuelle participation, après avoir reçu une invitation. Il a estimé que la réunion devrait traiter des impératifs d’une paix juste et globale, mais Damas se veut sceptique à l’égard de cette réunion.

Après sept dures années, souligne le quotidien officiel Techrine, l’administration américaine a finalement décidé d’utiliser le mot paix, et d’appeler à une réunion aux objectifs flous.

Le journal estime que « la politique adoptée jusqu’à présent par l’administration Bush ne sert ni la paix, ni même les intérêts américains, en raison du parti pris aveugle des Etats-Unis en faveur d’Israël, et qui ignore les résolutions du conseil de Sécurité ».

Sur le plan officiel, la Syrie se dit prête à reprendre les négociations avec Tel-Aviv, du point où elles se sont interrompues. Pour cela, Damas appelle Israël à honorer la promesse faite par Yitzhak Rabin. L’ancien Premier ministre israélien avait promis de retirer les troupes israéliennes du Golan, en échange de la paix et d’arrangements de sécurité.

La Jordanie participera à la réunion internationale sur le Proche-Orient souhaitée par les Etats-Unis et qui devrait se tenir au mois de novembre prochain. Toutefois, les autorités jordaniennes se méfient des sous-entendus et annoncent d’ores et déjà des thèmes qu’elles refusent d’aborder.

Talal al Attrache, correspondant à Damas



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Olivia Marsaud - RFI (Radio France internationale), le 24 septembre 2007
Talal al Attrache, correspondant à Damas - RFI, le 26 septembre 2007


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