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La pauvreté en Israël

mardi 18 septembre 2007 - 03h:44

Itzik Sporta - Haokets

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Quelques mots à propos du Rapport sur la Pauvreté

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Sous le regard de sa jeune fille, une mère reçoit un sachet de produits alimentaires de l’ONG dont elle dépend pour nourrir sa famille - Photo : Tamar Dressler/IRIN

La semaine dernière a vu la publication [en Israël] du Rapport sur la Pauvreté (1), un rapport qui a obtenu d’être ignoré des principaux médias. Simplement à titre d’exemple : le jour de la publication du rapport, lors du journal télévisé de Canal 10, le reportage sur ce sujet n’est arrivé que 38 minutes après le début de l’édition et a pris deux minutes et quelques. Vraiment impressionnant. Sur Canal 1, il a fallu attendre une quinzaines de minutes à partir du début de l’émission. Des reportages sur les retards des vols ont droit à davantage d’attention, pour ne rien dire de reportages sur des sujets comme la longueur du pantalon et le sac de médicaments de Boaz Yona [PDG de Heftsiba] en fuite, ou l’événement dramatique de l’année : le divorce de Rami et Rita ou de Rita et Rami.

J’avais par avance décidé de ne pas traiter de ce rapport le jour de sa sortie mais d’en faire mention à la veille de Rosh Hashana [nouvel an juif]. Je m’attends à ce que les éditions de fête des quotidiens soient pleines de réussites en tous genres et qu’aucun n’évoque ces 796.100 enfants pauvres (à peine 35,8% des enfants). Si chaque enfant avait droit à une minute d’émission, il faudrait 13.268 heures et un tiers. J’ai peut-être exagéré : pas une minute mais une seconde ; mais alors il faudrait encore 221 heures. Mais il y a toujours des choses plus importantes.

Du fait de la dispersion de la pauvreté, il est logique que les patrons des médias israéliens ne rencontrent pas ces pauvres. Pour ne prendre qu’un exemple, dans la région de Tel Aviv, moins de 25% des enfants sont pauvres contre 51% à Jérusalem. Si l’on prend le nombre de personnes pauvres, l’écart est encore plus grand : 12,3% de pauvres parmi les habitants de Tel Aviv contre 31,5% dans le nord du pays et un chiffre comparable à Jérusalem. A Tel Aviv même, la pauvreté est concentrée dans certains quartiers où ne va pas se frotter le millième le plus riche de la population.

Comme d’habitude après la publication du rapport sur la pauvreté, toutes sortes de bonnes âmes parviennent à en trouver le bon côté, d’autres du même groupe trouvent qu’il y a un problème avec les index eux-mêmes, changeons les index et tout ira bien. Le gouverneur de la Banque d’Israël, qui est à la tête du Bureau Central des Statistiques, et d’autres ?uvrent énergiquement pour qu’il en soit fait ainsi. Je suis convaincu que si les chiffres étaient autres, ces bonnes gens descendraient dans les rues pour, avec des tambours et des danses, louer, exalter, glorifier la victoire sur la pauvreté.

Le nombre de familles pauvres dont au moins une personne travaille s’élève à 58% des familles en âge de travailler, alors que même la part des familles où deux personnes travaillent n’est pas faible et atteint 6,8% des familles pauvres en âge de travailler, contre 6,2% en 2005. Dans la présentation (2) du rapport sur la pauvreté, il y a un graphique qui illustre à quel point la pauvreté n’intéresse pas les décideurs politiques.

Sur le graphique joint, on peut voir clairement que le revenu net par personne standard des trois premiers déciles entre 2001 et 2006, a baissé de 16,8% pour le premier décile, de 8,5% pour le second et de 1,7% pour le troisième. Qui a profité ? Le dixième décile dont le revenu net par personne standard a augmenté de 12,4%. Je vous laisse voir le fossé.





Notes :

(1) www.btl.gov.il/NR/rdonlyres/FB6DD5C9-11FD-43B9-95E4-0D02D72D4586/0/oni2006.pdf (en hébreu)
(2) www.btl.gov.il/NR/rdonlyres/5AF3D7FB-E8D2-4B50-8F1A-481A945D631B/0/oni2006.pps

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Itzik Sporta - Haokets, le 11 septembre 2007
Traduit de l’hébreu par Michel Ghys


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