L’affaire Finkelstein (suite)
mercredi 19 septembre 2007 - 05h:54
La Valise diplomatique
L’affaire Finkelstein (suite)
- Norman Finkelstein
Le maccarthysme nouvelle manière frappe encore aux Etats-Unis. Privé de contrat en juin, le professeur Norman G. Finkelstein (1) est désormais interdit de cours à l’université DePaul de Chicago depuis le 5 septembre - les autorités ont même exigé qu’il libère son bureau. Ces décisions obéissent aux pressions du lobby pro-israélien, et notamment d’Alan Dershowitz, qui harcèle littéralement Finkelstein depuis la polémique qui les a opposés).
« J’irai à mon bureau et, si on m’en empêche, je m’engagerai dans la désobéissance civile, a déclaré Norman Finkelstein. Et si je suis arrêté, je ferai la grève de la faim. » De nombreux étudiants et certains professeurs ont pris position en sa faveur.
Note :
(1) Dernier ouvrage paru en français : Mythes et réalité du conflit israélo-palestinien. Préface de Dominique Vidal, Aden, Bruxelles, 2007.
La Valise diplomatique, le 6 septembre 2007
Maccarthysme au sein de l’université américaine
La protestation grandit, parmi les intellectuels américains, face au refus de l’Université DePaul de Chicago, fin juin, de nommer Norman G. Finkelstein professeur titulaire en sciences politiques - il n’est actuellement qu’assistant. Auteur de nombreux livres engagés sur le conflit israélo-palestinien, Finkelstein fait surtout les frais de la polémique qui l’oppose, depuis plusieurs années, à Alan Dershowitz, professeur de droit à Harvard (Cambridge, Massachussets) et pilier du lobby pro-israélien aux Etats-Unis.
Sérieusement bousculé par Finkelstein dans son livre Beyond Chutzpah : On the Misuse of Anti-Semitism and the Abuse of History (1), Dershowitz avait transmis à l’Université DePaul, à l’automne dernier, un dossier de plusieurs dizaines de pages sur les « péchés académiques » de son adversaire. Et, dans une interview, il déclarait : « Ce serait une honte pour l’Université DePaul si elle lui attribuait le poste (2). » Cette campagne explique pourquoi Noam Chomsky a pu parler, ironiquement, d’un « jihad (3) » visant à empêcher la nomination de Finkelstein. L’affaire, au-delà de ce cas, s’inscrit dans l’essor, au sein des universités nord-américaines, d’une nouvelle chasse aux sorcières.
La Valise diplomatique, le 17 juillet 2007
Notes :
(1) University of California Press, 2005.
(2) The Chronicle of Higher Education, Washington, 5 avril 2007.
(3) Réseau de radios Democracy Now, New York, 17 avril 2007.
A propos de Norman Finkelstein :
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