Aux checkpoints, l’arbitraire n’est pas toujours
une question de vie ou de mort.

Palestine - Checkpoint de Beit Iba

Le vendredi 17 août 2007, Safah Foukah, du village palestinien d’Ayn al-Baydah, dans la vallée du Jourdain, s’est rendue à Toubas afin de s’habiller et de se maquiller pour la réception de son mariage. Sur le chemin du retour à son village, elle est arrivée à midi au barrage de Taysir. Ceux qui attendaient, voyant que la voiture transportait une mariée, lui ont ouvert le passage pour qu’elle passe la première. Le soldat lui a donné l’ordre de descendre de la voiture et de faire le chemin à pied en passant par le ?carrousel’.

Mais hélas ! Il n’y avait aucune chance qu’elle puisse traverser le ?carrousel’, habillée de sa robe de mariée ample et gonflante. Dans les Territoires, la largeur des cellules de carrousel est de 54 cm, trop étroit pour une mariée dans sa robe. Safah a été contrainte de quitter le checkpoint de Taysir et de parcourir environ 70 km, jusqu’au checkpoint de Hamra où on s’est montré suffisamment souple pour la laisser passer en lui évitant le carrousel.

Amos Gvirtz

Une mesure prise au carrousel à l’entrée de la gare centrale de Tel Aviv a montré que la largeur des cellules du carrousel était de 90 cm.

Du même auteur :

 Ne dites pas : nous ne savions pas (n° 33, 34 et 36)

Amos Gvirtz - Kibush, le 22 août 2007
Traduit de l’hébreu par Michel Ghys