16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Canada : un panneau publicitaire qui divise les Libanais et agace la communauté juive

dimanche 19 août 2007 - 07h:04

Dalson Chen - The Windsor Star

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Le chef du mouvement Hezbollah en affiche !

JPEG - 20.5 ko
Ghina Maawie dit que les hommes sur le panneau représentaient la paix. D’autres groupes ne sont pas d’accord - Photo : Ian Willms, Windsor Star

Des membres des communautés juive et des chrétiens libanais à Windsor (la ville la plus
au sud du Canada et de la province d’Ontario, à la frontière de l’état de Michigan des USA, ndt), ont été choqués par l’affichage d’un panneau publicitaire qui semble promouvoir le Hezbollah - une organisation considérée comme terroriste par le gouvernement canadien.

« Cette organisation est interdite au Canada », dit Harvey Kessler, le directeur exécutif du Centre Communautaire juif à Windsor. « Comment ce panneau publicitaire peut-il être installé à Windsor alors qu’il représente une organisation terroriste qui est interdite sous les lois canadiennes ? »

Situé au coin sud-ouest de l’avenue Marion et la rue Wyandotte Est, le panneau ne fait pas mention du nom du Hezbollah, mais présente une image centrale d’Hassan Nasrallah, le chef du groupe politique et militaire controversé qui représente les Musulmans chiites libanais et qui s’est affronté aux troupes israéliennes pendant plus de 20 ans.

« L’opposé de la paix »

Kessler dit qu’il ressentait Nasrallah comme « l’opposé de la paix ».

« Ceci devrait être offensant pour tous les gens qui habitent à Windsor. Il devrait être offensant pas seulement pour la communauté juives mais pour tout Canadien ».

Emile Nabbout, président de la branche à Windsor du groupe politique chrétien libanais al-Kataeb, dit que, lui aussi, il considérait le Hezbollah comme une organisation terroriste et qu’il pensait que le panneau publicitaire créait une fausse idée des points de vue de la communauté libanaise à Windsor.

« Nous ne sommes vraiment pas en faveur de ce panneau et il devrait être enlevé le plutôt possible », dit Nabbout.

L’image de Nasrallah est accompagnée par quatre autres personnalités politiques libanaises (le président Emile Lahoud, le chef du parlement Nabih Berri, le Général Michel Aoun et l’ex-premier ministre Salim Hoss, ndt). « Tous ces individus dans ce tableau... Ils sont actuellement dans l’opposition au gouvernement libanais », dit Nabbout.

« En analysant ce tableau, il n’y a pas de doute dans mon esprit sur l’activité du Hezbollah », ajoute-t-il.

Les mots suivants sont imprimés en Anglais sur le côté gauche du panneau : « Les communautés libanaises et arabes de la ville de Windsor félicitent le peuple libanais pour sa fermeté et ses efforts pour établir la paix au Liban ».

Mais Nabbout dit que l’écriture arabe sur le côté droit du panneau n’était pas conforme à la traduction anglaise. Selon Nabbout, l’écriture arabe fait référence à la lutte (le journal rapporte une traduction du texte en Arabe dans un autre article. Selon cette traduction le texte dit « La communauté libanaise et les Arabes dans la ville de Windsor félicitent le peuple libanais pour sa patience et pour faire la paix », ndt).

« Ce qu’ils veulent dire par ?lutte’ est essentiellement ?guérilla’ — l’utilisation des armes », dit Nabbout. « Fondamentalement, il y a un mot très spécifique... C’est une différence précise entre l’arabe et l’anglais ».

Contacté le vendredi soir, le maire Eddie Francis dit qu’on l’avait averti à propos du panneau plus tôt ce même jour. Interrogé s’il était concerné par sa présence, Francis dit : « La politique du Liban appartient au Liban, et non pas dans les rues de Windsor ».

Francis dit qu’il n’avait pas d’idée qui était responsable du panneau publicitaire, mais la ville allait maintenant regarder si son contenu violait les règles.

Kessler dit avoir parlé à Glenn Stannard, chef de la police à Windsor, à propos du panneau, tout comme le maire, il dit avoir appelé les conseillers, le comité des relations raciales et ethnoculturelles de la ville, le CSIS (Canadian Security Intelligence Service, ndt) et RCMP (Royal Canadian Mounted Police ou Gendarmerie Royale du Canada, ndt).

« Je comprends que tout le monde cherche des stratégies sous la loi canadienne pour l’enlever (le panneau). Car il n’est pas convenable », dit Kessler.

Nabbout dit que des membres de la communauté chrétienne libanaise avaient fait des appels aux députés locaux Joe Comartin et Brian Masse à ce sujet.

Mais Sam Ali, un résident à Windsor de 39 ans né au Liban, dit qu’il soutenait le message du panneau publicitaire, et il croyait que beaucoup d’habitants libanais de la ville ressentaient la même chose.

Selon Ali, les accusations selon lesquelles le Hezbollah est terroriste ne sont pas fondées. « Le Hezbollah combat pour la liberté. Quiconque les traite de terroristes est un menteur », dit-il.

Ali, un Musulman, dit que Nasrallah avait fait de bonnes choses, aidant les gens avec des hôpitaux et des services médicaux. « Quand Nasrallah parle au Liban, un million et demi ou deux millions de personnes descendent dans la rue pour l’écouter ».

Gina Maawie , une concitoyenne musulmane née au Liban, dit qu’elle ne comprenait pas pourquoi quelqu’un serait offensé par le panneau. « Quand je l’ai vu, j’étais très heureuse et fière », dit-elle. « Au Canada, nous avons la liberté de parole ».

Maawie a aussi rejeté les critiques contre le Hezbollah. « Tous ceux qui défendent le Liban, on les appelle des terroristes. Tout ce que nous avons fait, c’est de défendre notre pays ».

11 août 2007 - The Windsor Star - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.canada.com/windsorstar/n...
Traduction de l’anglais : IA


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.