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Liban : le retour des réfugiés dans le camp détruit est une vraie gageure

mercredi 27 juin 2007 - 06h:17

IRIN

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Beyrouth, 22 juin 2007 (IRIN) - Les organisations d’aide préparent le retour des Palestiniens dans le camp de réfugiés ravagé de Nahr al-Bared au Liban nord mais il n’est toujours pas certain qu’une percée dans les pourparlers entre l’armée libanaise et le Fatah al-Islam soit imminente.

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Réfugiés Palestiniens quittant le camp de Nahr al-Bared

Les organismes d’aide ont prévenu que même si les combats entre l’armée et le groupe militant sunnite du Fatah al-Islam se terminent prochainement, des défis difficiles demeurent. Des munitions non explosées et des décombres mettent en péril le retour des réfugiés. Beaucoup de maisons sont détruites et d’autres dangers et maladies guettent à cause des réseaux d’eaux et des égouts qui ont été endommagés.

Un groupe de dirigeants religieux palestiniens jouent le rôle de médiateurs entre l’armée et le Fatah al-Islam afin de mettre un terme aux combats qui durent depuis un mois et qui ont tué au moins 164 personnes dont 75 soldats et au moins 59 militants et 30 civils.

Osama Hamdan, le représentant du parti du Hamas au Liban, dit que l’armée insiste sur la reddition des dirigeants du Fatah al-Islam et qu’il n’y avait encore « aucune information solide en vue d’une solution ».

« Je ne peux pas dire qu’il y a quelque chose d’évident encore mais j’espère que les médiateurs pourront progresser ce qui signifierait la fin des tirs du Fatah al-Islam et une stabilisation de Nahr al-Bared » a-t-il dit à IRIN. Hamdan ne fait pas partie de l’équipe de médiation mais le Hamas, un des mouvements politiques les plus populaires parmi les 400.000 réfugiés palestiniens, travaille avec les médiateurs » a dit Hamdan.

De plus en plus dangereux

Le Croissant Rouge Palestinien (PRC) est la seule organisation humanitaire qui pénètre dans Nahr al-Bared, apportant de la nourriture, de l’eau et des fournitures médicales dans des ambulances et qui arrivent à sortir des civils palestiniens et ce, malgré un regain de combats.

Mais néanmoins, aucune ambulance n’a pu entrer le 21 juin selon Virginia De La Guardia du Comité International de la Croix Rouge (CICR) : « Cela devient de plus en plus dangereux ».

Ce dernier mois, des milliers de réfugiés ont fui le camp dont la population atteignait auparavant 40.000 personnes. De La Guardia dit que 1541 personnes ont été évacuées. Elle préfère ne pas donner d’estimation sur le nombre de civils restants dans le camp mais le Docteur Youssef Assad du PRC dit qu’il n’y en a pas plus de 2.000 et d’autres pensent que ce chiffre n’est que de plusieurs centaines.

« Nous sommes encore très inquiets et cherchons à apporter de l’aide à ces personnes car nous ne savons pas combien de temps cela va encore durer » a dit De La Guardia. Mais le fait de rassembler et d’évacuer des gens sous le feu a été très difficile.

Le personnel des organismes d’aide disent que beaucoup de Palestiniens qui sont restés ont peur de laisser leurs biens et leurs maisons après avoir déjà vécu toute une vie de déplacement. Certains ont perdu plusieurs fois leurs maisons.

Les 19 et 20 juin, le CICR a envoyé dans le camp 1.500 kg de nourriture, 1.000 litres d’eau et 340 kg de pain selon De La Guardia.

Munitions non explosées

« Le problème avec les munitions non explosées va être un grand problème au moment où les personnes essayeront de revenir » dit De La Guardia.

Un tract émis par le CICR, le PRC et la Croix Rouge libanaise sera distribué pendant le week-end dans le camp de Beddawi (qui a accueilli la plupart des personnes qui avaient fui Nahr al-Bared) ainsi que dans les mosquées et les écoles de Tripoli. Ces tracts contiennent des photos et une information de base sur la façon d’éviter les munitions non explosées.

« C’est à la base une façon pour que les personnes prennent conscience des dangers car beaucoup d’entre elles ne sont pas conscientes du danger » dit-elle.

L’UNRWA prépare le retour

L’UNRWA prépare également le retour des réfugiés. « Nous ne savons pas quand cela se terminera » dit Hoda Sueibi d’UNRWA.

« La première étape va être l’entrée des équipes de déminage pour enlever les mines, les engins piégés et les UXO (munitions non explosées) et ensuite sécuriser un corridor pour pouvoir faire passer les choses essentielles, comme les premiers secours, la nourriture et l’eau aux personnes à l’intérieur. Nous pensons qu’il y a encore des familles dans le camp ».

Après cela, une équipe sanitaire va désinfecter le camp puis il faudra évaluer les dommages, nettoyer les débris, ouvrir les routes et sécuriser les fragiles logements dans ce camp misérable, explique-t-elle.

Une des priorités de l’UNRWA sera d’amener de l’eau potable pour remplir les cuves et réparer les réseaux d’égouts et d’eau.

Le gouvernement libanais a promis de rebâtir Nahr al-Bared.

22 juin 2007 - IRIN - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.reliefweb.int/rw/rwb.nsf...
Traduction : Ana Cléja


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