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Liban : les réfugiés Palestiniens voient disparaître leurs revenus

samedi 9 décembre 2006 - 07h:33

Zeina Khodr

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Les réfugiés vivent dans des conditions d’extrême pauvreté au Liban

Les réfugiés Palestiniens au Liban qui jusqu’ici touchaient de l’argent venant l’Autorité Palestinienne (AP) ont vu tous les versements stoppés.

Un nombre considérable de réfugiés avaient coutume de recevoir une assistance de la part de l’AP, mais celle-ci a cessé ces versements à la suite de l’embargo international imposé au gouvernement palestinien dominé par le Hamas, après que le mouvement islamique eut gagné les élections en janvier dernier.

Près de 400 000 Palestiniens sont enregistrés par les Nations Unies comme étant réfugiés au Liban, la majorité d’entre eux vivant dans 12 camps.

Kassem Ahmed, un officier des forces du Fatah et vivant dans le camp d’ Ayn el-Helweh, recevait une allocation de la part de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) depuis des années, mais depuis le mois de mars il n’a plus rien touché.

Il compte sur ce revenu car le gouvernement libanais interdit aux réfugiés Palestiniens de chercher un emploi et d’obtenir un permis de travail, comme il les prive du droit d’être propriétaire terrien.

Certaines de ces restrictions ont été levées il y a un an pour les Palestiniens nés au Liban, lesquels peuvent à présent accéder à un petit nombre d’emplois dans le secteur privé, par exemple comme employés de banque, mais beaucoup d’habitants des camps sont au chômage et vivent dans des conditions sordides et d’extrême pauvreté.

« Nous ne sommes pas autorisés à travailler au Liban. J’ai travaillé avec le Fatah toutes ces 13 dernières années ... au service de mon peuple ... et je ne connais aucune autre profession. Et maintenant il n’y a plus d’argent à la maison », nous dit Ahmed.

Le Hamas tient l’OLP pour responsable

Le Hamas estime que la responsabilité de verser des fonds aux réfugiés au Liban incombe à l’OLP et au président Palestinien Mahmoud Abbas.

Osama Hamdan, un des représentants du Hamas au Liban, a déclaré à Al-Jazeera : « La charge en incombe au Fond National Palestinien qui fait partie de l’OLP, et le responsable du Fond est un membre du comité exécutif ; c’est à lui que revient d’envoyer de l’argent aux gens d’ici. »

Hamdan accuse le Fatah et Abbas d’un jeu infect.

« Abu Mazen a envoyé les salaires des employés Palestiniens, soit 2,4 millions de dollars US au début du mois d’Août, » dit-il. « Mais jusqu’à aujourd’hui ces employés n’ont rien touché - donc où est l’argent ? »

De son côté, le Fatah incrimine l’embargo d’entraîner ce manque d’argent.

« C’est sûr qu’il y a des conséquences négatives [suite à l’embargo], » nous dit le colonel Munir Makdah, responsable des forces du Fatah au Liban.

« Cette année un grand nombre de personnes ne peuvent envoyer leurs enfants à l’école, ni acheter de livres et ni payer leurs frais de transport. »

Sombre futur

Les divisions entre les diverses organisations palestiniennes qui ont échoué à former un gouvernement national d’unité sont également apparentes dans les camps du Liban.

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Des affrontements ont eu lieu entre fractions rivales - Ayn el-Helweh

Le Fatah est traditionnellement le groupe le plus influent mais d’autres organisations, comme le Hamas, gagnent du terrain.

La situation était meilleure pour les réfugiés durant la guerre civile libanaise de 1975 à 1990, lorsqu’ils étaient directement sous l’autorité de l’OLP qui, en même temps que les agences des Nations-Unies, procurait travail et revenus.

Khaled Aref, un officiel du Fatah au Liban, nous dit : « Abu Ammar [Yasser Arafat] accordait une attention spéciale aux camps de réfugiés au Liban ; il avait pour habitude d’envoyer de l’argent pour la santé, les services d’éducation et les travaux d’infrastructure ; il envoyait aussi des salaires et il faisait tout cela à cause des conditions socio-économiques particulières au Liban. »

Mais ces conditions ont changé et les règles au Liban limitent l’accès des réfugiés aux services publics pour l’éducation et la santé.

Sans espoir rapide de rapatriement, les souffrances des réfugiés Palestiniens paraissent devoir empirer dans un contexte où se combinent l’embargo international et l’absence d’accord entre leurs propres dirigeants.

3 octobre 2006 - Al-Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...


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