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Liban : les réfugiés palestiniens sceptiques sur les initiatives d’amélioration des camps

vendredi 24 novembre 2006 - 07h:24

IRIN

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Les habitants des camps surpeuplés de réfugiés palestiniens au Liban ont déclaré à IRIN qu’ils doutaient qu’une initiative commune du gouvernement et des Nations unis pour améliorer les conditions d’existence dans les camps leur apporte un quelconque progrès.

« Rien de tout cela ne se fera. Personne ici n’aide les Palestiniens » dit Ahmed Hassan, réfugié palestinien, au chômage, qui vit dans le camp de Chatila, à la limite de Beyrouth.

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Les conditions de vie dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban sont mauvaises. (Serene Assir/IRIN)

Hassan est l’un des plus de 400 000 réfugiés palestiniens officiellement recensés par l’agence des Nations unies pour les Réfugiés palestiniens (UNRWA) au Liban. Un peu plus de la moitié d’entre eux vivent dans 12 « camps » installés surtout dans des secteurs habités, ils sont dirigés par des autorités palestiniennes. Chatila est l’un des plus importants avec plus de 8 000 résidents.

Bien que les camps aient des constructions en dur et des infrastructures basiques, ils sont débordés, surpeuplés, avec des systèmes de traitements d’eaux usées insuffisants et inadaptés et un réseau de collecte des ordures inadapté ou inexistant. Le chômage est élevé et les services de santé limités, les Palestiniens n’ayant pas accès au service sociaux ou de santé gouvernementaux ; ils comptent uniquement sur l’UNRWA.

Le but de l’initiative d’amélioration, présentée il y a plus d’un an conformément à l’accord entre l’UNRWA et le gouvernement libanais, est de développer les infrastructures de ces camps.

Le 2 novembre, l’UNRWA et des officiels de haut rang du gouvernement libanais en charge des réfugiés palestiniens ont annoncé qu’un projet pour améliorer l’environnement de Chatila prenait corps.

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Cependant, Khamis Sukkar, ouvrier journalier dans le bâtiment, autre résident de Chatila, dit qu’il n’est pas convaincu pour autant et doute que cette initiative change vraiment sa vie dans le bon sens. « On nous a fait tant de promesses déjà et rien de notable n’a été fait. Les problèmes qui sont les nôtres ici sont structurels et profonds » dit Sukkar dont la construction est le métier, il ajoute qu’il arrive à peine à subvenir aux besoins de sa famille avec les 8 dollars US qu’il gagne par jour.

Les réfugiés enregistrés à l’UNRWA ont droit aux services assurés par l’organisme, mais celui-ci admet qu’il doit se battre pour satisfaire les besoins avec ses ressources limitées. Richard Cook, directeur de l’UNRWA pour le Liban, disait récemment que les conditions de ces camps sont « parmi les pires que j’ai vues dans ma carrière aux Nations unies ».

« Vous devriez venir un jour de pluie » dit Sukkar. « Vous verriez toutes les ruelles inondées, en partie par la pluie, en partie par les eaux usées. C’est absolument dégoûtant et pendant les jours qui suivent, les camps restent presque inhabitables. »

Pendant des années, le gouvernement libanais a promis de faire quelque chose pour les camps mais presque rien n’a été fait. Cependant, quelques analystes disent que l’engagement du Premier ministre, Fouad Siniora, avec l’UNRWA, pris en octobre 2005 pour traiter la question a marqué un tournant.

La récente guerre au Liban (entre Israël et la branche armée du Hezbollah, parti politique du Liban) lui a donné une impulsion supplémentaire car le pays s’est engagé dans un effort massif de reconstruction.

« Après plus de 55 ans d’abandon, les Palestiniens doutent naturellement et appréhendent. » dit Hilal Khashan, professeur de sciences politiques à l’université américaine de Beyrouth. « Mais je pense réellement que cette fois, les choses pourraient se passer différemment. Le gouvernement veut améliorer la situation globale dans les camps en l’intégrant dans son projet (d’après guerre) de reconstruction et de réhabilitation du Liban » ajoute-t-il.

Selon Sven Berthlsen, directeur adjoint de l’UNRWA au Liban, l’initiative d’amélioration des camps sera réalisée sur une période de quatre années. Elle a commencé l’an dernier et les appels à des fonds internationaux se poursuivent car de nouveaux projets de développement des infrastructures, considérés comme essentiels, sont en train d’être définis.

Parmi les projets, il y a la modernisation des systèmes pour les eaux usées, l’eau et l’électricité, ainsi que la construction de centaines de nouvelles maisons, dit Cook.
L’UNRWA définit « les réfugiés palestiniens » comme des gens dont le lieu normal de résidence était en Palestine entre juin 1946 et mai 1948 et qui ont perdu leurs maisons et moyens de subsistance, conséquences du conflit arabo-israélien de 1948. Les descendants de tous ces gens sont aussi, par défaut, définis comme des réfugiés palestiniens.


Cet article est diffusé par IRIN, service humanitaire d’informations et de nouvelles des Nations unies, mais il peut ne pas refléter nécessairement les opinions des Nations unies ou de ses agences. Tout le matériel IRIN peut être rediffusé ou réimprimé gratuitement ; voir la page copie pour les conditions d’emploi. IRIN est un projet du bureau des Nations unies pour la coordination des Affaires humanitaires.

Beyrouth, le 14 novembre 2006 - http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction : JPP


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