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Ce que veut le Hamas

vendredi 22 juin 2007 - 08h:00

Ahmed Youssef - The New York Times

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Des militants du Hamas paradent sur un blindé pris à la garde présidentielle, à Gaza le 15 juin 2007 - Photo : AFP/Mahmud Hams

Les événements dans Gaza au cours des derniers jours ont été présentés en occident comme un putsch. Ils en ont été tout le contraire. Il y a dix-huit mois notre mouvement, le Hamas, a gagné les élections parlementaires palestiniennes et est entré en fonction sous la direction du premier ministre Ismail Haniya mais sans jamais reçevoir la vraie passation de pouvoir de la part du Fatah, le côté perdant.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, tente aujourd’hui de remplacer le gouvernement du Hamas, le vainqueur, avec le sien propre, remettant le Fatah au pouvoir alors que plusieurs de nos élus au parlement se morfondent dans les geôles israéliennes.

C’est cela le vrai putsch..

Du jour où le Hamas a gagné les élections générales en 2006, nous avons offert au Fatah la possibilité de se joindre à nous et de former un gouvernement d’union. Nous avons voulu prendre contact avec la communauté internationale pour expliquer notre plateforme pour la paix. Nous avons constamment proposé un cessez-le-feu de dix ans avec les Israéliens pour tenter de créer une atmosphère de calme dans laquelle nous résolverions nos différends. Le Hamas a même adopté un cessez-le-feu unilatéral d’une durée de 18 mois dans un effort de normalisation de la situation sur le terrain.

Aucun de ces points ne semble avoir été avoir été retenu dans la couverture des derniers jours faite par la presse.

Il n’a pas non plus été évident à beaucoup de gens en occident que la crise civile dans Gaza et en Cisjordanie a été précipitée par la politique américaine et israélienne consistant à armer le Fatah qui voulait attaquer le Hamas et lui faire quitter ses fonctions. Pendant 18 mois nous avons essayé de trouver des moyens de coexister avec le Fatah, mettant en place un gouvernement d’unité, concédant même des positions parmi les plus importantes dans le cabinet palestinien pour répondre à leurs demandes et aux demandes internationales, négociant jusqu’au dernier moment pour tenter de procurer la sécurité pour notre peuple dans les rues de Gaza.

Malheureusement il est devenu évident que tous les officiels du Fatah ne négociaient pas de bonne foi. Il y a eu des tentatives d’assassinat de M. Haniya la semaine dernière, et par la suite nous avons été mis dans l’obligation de prendre le contrôle d’une situation devenue très dangereuse afin de revenir à la stabilité politique et rétablir la loi et l’ordre.

Les rues de Gaza sont aujourd’hui calmes pour la première fois depuis très longtemps. Nous avons commencé à désarmer certains des trafiquants de drogue et des gangs armés, espérant redonner un sentiment de sécurité et de sûreté aux citoyens de Gaza. Nous voulons voir les enfants retourner à l’école, les services de base à nouveau fonctionner, et nous voulons aussi procurer des améliorations économiques à long terme à notre peuple.

Notre but affiché au moment où nous avons remporté l’élection était de réaliser la réforme, de mettre fin à la corruption et d’amener la prospérité économique à notre peuple. Nos seuls objectifs sont les droits des Palestiniens et un bon gouvernement. Nous espérons maintenant créer un climat de paix et de tranquilité au sein de notre communauté, préparant ainsi le terrain pour une solution aux différends internes et permettant la libération du journaliste britannique Alan Johnston dont l’enlèvement en mars par des gens n’appartenant pas au Hamas est une tache sur la réputation des Palestiniens.

Nous rejetons les tentatives de diviser la Palestine en deux parties et d’écarter le Hamas en le présentant comme une force extrêmiste et dangereuse. Nous continuons à penser qu’il y a toujours une possibilité d’établir une trêve à long terme. Mais ceci ne se produira pas sans que la communauté internationale ne s’engage entièrement vis-à-vis du Hamas.

Toute nouvelle tentative de nous marginaliser, de pousser notre peuple à la soumission en l’affamant ou de nous attaquer militairement montrera que les gouvernements américain et israélien ne sont pas véritablement intéressés à voir la fin de la violence. Les observateurs impartiaux au cours des semaines à venir pourront se faire leur propre idée quant aux véritables intentions des deux camps.


*Ahmed Yousef est conseiller politique auprès d’Ismaïl Haniya, lequel a été nommé Premier ministre palestinien l’an passé.

20 juin 2007 - The New York Times - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.nytimes.com/2007/06/20/o...
[Traduction : APR - Info-palestine.net]

Voir :
- "Gaza n’est pas au Hamas tout comme la Cisjordanie n’est pas au Fatah"
- Le Hamas refuse le limogeage du gouvernement et défie l’autorité d’Abbas


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