Hier au Musée d’Art et d’Histoire de Genève, la Gaza romaine a été l’objet d’un rassemblement d’érudits et d’archéologues de Palestine, Suisse et d’autres pays du monde.

Le séminaire, en observant les résultats de fouilles récentes, fait partie d’une exposition de six mois : « Gaza au croisement de la civilisation » (du 27 avril au 7 octobre 2007), exposition inaugurée par le président Mahmoud Abbas et la présidente suisse, Micheline Calmay-Ray qui a annoncé que ceci n’était qu’un élément de la série d’efforts communs visant à éclairer l’héritage culturel palestinien.

Selon Calmay-Ray, cette « exposition symbolique » non seulement met en évidence le passé pacifique de Gaza à un moment où la situation de la Bande liant l’Afrique à l’Asie était devenue un centre culturel, mais elle rend également hommage au courage des personnes qui ont trouvé et ramené les ?uvres. Abbas a souligné « le riche héritage » des Palestiniens, héritage dont peu de personnes ont conscience.

Et effectivement, la brochure du Musée, citant les fouilles qui ont été menées depuis 1879, témoigne de la profondeur et de la diversité des héritages : « de l’époque pharaonique du quatrième millénaire avant JC jusqu’à la métropole florissante byzantine puis le lieu de pèlerinage musulman, Gaza a adopté des civilisations successives sans jamais oublier ses racines arabes. Les maîtres nabatéens de la Péninsule Arabique avaient fait de la cité de Gaza la destination finale pour leurs caravanes voyageant le long de la Route de l’Encens... »

Des poteries, des lampes à huile, des vases, masques, statuettes et des céramiques couvrant les périodes byzantine, romaine, gréco-romaine, persane et ottomane sont exposés. Selon les organisateurs, la collection devrait éventuellement trouver sa plce au Musée Archéologique de Gaza : un projet au quel la Suisse s’est engagée à contribuer.

D’autres aspects de la culture de Gaza sont traités dans le cadre de l’événement. « Des peintures de Gaza » (du 9 au 18 mai) exposés en vitrine et produits par des artistes locaux en 2006-2007, reflètent les peurs et les aspirations de la vie contemporaine dans la Bande et permettent ainsi d’avoir une perspective humaine unique sur la situation présente.

Pour beaucoup de spectateurs ce sont néanmoins les photographies qui touchent le plus, Olivier Coret et Taysir Batniji apportant une vue réaliste des vies de ceux que l’on ne voit normalement que lorsque les soldats israéliens leur tirent dessus, marchant dans des processions funéraires ou se battant entre eux. Ici, des maisons modestes dont les murs sont décorés de trous de balles, des épiceries vendant les articles de tous les jours, des foules se pressant à travers les check-points pour n’être que refoulées par les soldats israéliens, des mariages, la maladie, l’Intifada : toutes ces images sont captées d’une manière émouvante dans ces images fixes.

Dans son ensemble, l’exposition soulève les questions sur le lien entre l’art et la politique et laisse le spectateur se demandant si celle-ci a été organisée en sympathie avec les Palestiniens vivant à Gaza (une question à laquelle il est presque impossible de répondre). Un des messages qui ressort avec force de cette exposition c’est que Gaza ne devrait pas être le taudis dans lequel Israël l’a transformé et qu’elle ne mérite pas d’être.

Consultez la pages réservée à l’exposition sur le site Internet du Musée de Genève :
http://www.ville-ge.ch/musinfo/mahg...

30 mai 2007 - Al-Ahram Weekly - Vous pouvez consulter cet article à :
http://weekly.ahram.org.eg/2007/846...
Traduit de l’anglais par Ana Cléja

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