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« Trous noirs » palestiniens

mercredi 23 mai 2007 - 06h:55

Eléonore Sulser - Le Temps

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Les camps palestiniens, zones de misère et d’exception sécuritaire.

« Il y a des civils tués et de nombreux blessés dans les rues du camp », racontait hier par téléphone à l’Agence France Presse le docteur Youssef al-Assaad, responsable du Croissant-Rouge palestinien dans le camp de Nahr al-Bared, à 16 km au nord de Tripoli.

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Réfugiés palestiniens au Liban

Un témoignage indirect car, pour l’heure, ni les soldats libanais qui assiègent le camp et bombardent les positions du Fatah al-Islam, ni la presse, ni même les services de l’Unwra, la mission de l’ONU chargée des camps de réfugiés palestiniens dans tout le Proche-Orient, ne s’aventurent dans Nahr al-Bared.

En fin de journée toutefois, un corridor humanitaire a permis d’évacuer les blessés. Si les combats en cours expliquent cette difficulté d’accès, elle est aussi symptomatique de la situation des douze camps palestiniens du Liban, qui abriteraient quelque 210000 personnes. Les camps se répartissent du nord au sud du pays, à proximité des grandes villes de la côte.

Ces camps, établis au lendemain de l’indépendance d’Israël en 1948, restent fermés à l’armée libanaise depuis 1987. Durant la guerre du Liban (1975-1990), les factions palestiniennes s’y sont durement affrontées. Depuis les années 1983-1984, les Palestiniens pro-syriens s’y sont solidement implantés. L’armée libanaise les surveille étroitement depuis la fin de la guerre, mais reste à leurs portes.

Les responsables palestiniens et les autorités libanaises avaient entamé, début 2006, des discussions pour mettre fin à cet état d’exception, mais la guerre menée par Israël à l’été 2006 a bloqué toute normalisation.

Aujourd’hui, l’ONU elle-même reconnaît que la pauvreté, l’absence d’emplois et le manque d’infrastructures en font des zones de misère, de véritables bidonvilles en dur. Le camp de Nahr al-Bared est, au Liban, le second en importance après Aïn Héloué près de Saïda, qui compte plus de 45000 habitants : 30000 personnes s’y entassent.

Le Fatah al-Islam qui combat aujourd’hui l’armée libanaise s’y est manifesté pour la première fois en novembre dernier.

Selon la BBC, le chef de cette milice, qui serait issue d’une scission d’un mouvement pro-syrien lui-même dissident du Fatah palestinien, est le militant palestinien Shakir al-Abssi, impliqué, avec Abu Musab al-Zarqawi, chef défunt d’Al-Qaida en Irak, dans le meurtre d’un diplomate américain à Amman en 2002.

Les responsables palestiniens au Liban soulignent pourtant que ce groupe, qui aurait entre 150 et 200 combattants dans le camp, compte cependant peu de Palestiniens. Ses membres se réclament de l’idéologie Al-Qaida et ont déclaré à Reuters vouloir instaurer la charia dans les camps.

Eléonore Sulser - Le Temps, le 22 mai 2007


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