16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Israël attaque une université de Cisjordanie deux fois en une semaine

lundi 14 décembre 2015 - 07h:06

Charlotte Silver

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Le droit à l’éducation est garanti par un certain nombre d’accords de l’ONU, et pourtant Israël refuse ce droit aux Palestiniens à tous les niveaux du système éducatif.

JPEG - 112 ko
Octobre 2015, Tulkarem - Kidnapping d’un manifestant palestinien - Photo : APA/Nedal Eshtayah

L’armée israélienne a attaqué la Palestine Technical University située à Tulkarem, ville de Cisjordanie occupée, deux fois cette semaine.

Lors d’une opération militaire visant à réprimer une manifestation de protestation sur le campus jeudi, des soldats israéliens ont tiré sur neuf Palestiniens. Lundi, cinq étudiants ont dû être hospitalisés pour blessures par balles.

Connue sous le nom de Kadoorie, l’université a fait l’objet d’une série d’attaques de ce genre depuis début octobre, lorsque les étudiants se sont mis à organiser des manifestations contre l’occupation israélienne.

Au cours de ces attaques les soldats ont tiré des balles réelles, des balles d’acier enrobées de caoutchouc, et des grenades lacrymogènes.

Vingt étudiants ont été arrêtés jusqu’à présent, selon une déclaration de l’International Solidarity Movement la semaine dernière.

Aucun d’entre eux n’a été relâché.

Camp militaire

L’université est située à côté du mur gigantesque qu’Israël est en train d’ériger en Cisjordanie. Selon le groupe des droits de l’homme palestinien Al-Haq, Israël a confisqué 200 dounams (20 hectares) à Kadoorie pour y construire le mur et 23 dounams (2,3 hectares) supplémentaires pour installer un camp d’entraînement militaire sur le campus.

Israël a aussi placé un poste de contrôle militaire à l’entrée de l’université. Les attaques ont été si violentes que l’université a parfois dû fermer.

Les étudiants ont aussi rapporté que les soldats israéliens ont pointé leur fusil directement sur eux, leur donnant l’impression qu’ils étaient sur le point de faire feu.

Lorsqu’ en octobre un certain nombre d’étudiants ont riposté à un tel comportement menaçant en jetant des pierres et des pétards dans la zone d’entraînement militaire, les soldats israéliens ont tiré de grandes quantités de gaz lacrymogène dans l’enceinte de l’université.

Al-Haq a produit une vidéo des attaques. Le groupe affirme que la présence de l’armée israélienne à Kadoorie constitue une violation des accords d’Oslo de 1993.

Suite à ces accords, Kadoorie se trouve dans la zone A de Cisjordanie, qui est censée être sous contrôle total de l’Autorité palestinienne à laquelle il incombe d’assurer l’administration et la sécurité.

L’université Al-Quds à Abu Dis, à la périphérie de Jérusalem-Est occupée, a aussi fait l’objet d’incursions israéliennes répétées.

Au cours du mois d’octobre, selon les estimations d’Al-Haq, 513 personnes ont souffert de l’inhalation de gaz lacrymogène sur ce campus.

Des balles réelles ont aussi été utilisées par les forces armées israéliennes, qui ont défoncé des portes, des grilles et cassé des fenêtres dans cette université.

Le droit à l’éducation est garanti par un certain nombre d’accords de l’ONU, et pourtant Israël refuse ce droit aux Palestiniens à tous les niveaux du système éducatif.

A Jérusalem-Est, Israël a dernièrement accentué l’intimidation qu’il exerce sur les écoliers. 5000 enfants environ doivent passer par un poste de contrôle militaire chaque matin pour se rendre à l’école dans le secteur de Ras al-Amud. Israël a mis en place ce poste de contrôle à la mi-octobre.

Asma Abasi, qui est à la tête d’un comité de parents des enfants qui fréquentent les écoles du secteur, a dit qu’en raison de cet état de fait les enfants sont « agités » quand enfin ils parviennent à leur salle de classe.

Et une fois qu’ils ont franchi le poste de contrôle, il est fréquent qu’ils subissent une descente des forces armées israéliennes dans leur école, a dit Mme Abasi à The Electronic Intifada.

Harcèlement des colons

Pendant ce temps, des colons israéliens ont empêché des écoliers d’aller en classe dans la ville d’Hébron en Cisjordanie.

Le ministère de l’éducation de l’Autorité Palestinienne a déclaré que des colons veulent faire fermer l’école Qortoba, qui accueille des élèves de 7 à 16 ans. L’école se trouve à côté d’une colonie israélienne.

Une résidente de la colonie, Anat Cohen, harcèle régulièrement les Palestiniens à Hébron. On la voit dans la vidéo mentionnée ci-dessus : elle serait la première des colons à faire barrage aux enfants les empêchant de parvenir à Qortoba hier. D’autres colons sont ensuite venus se joindre à elle, proférant des insultes à l’encontre des élèves.

Une autre vidéo de la scène la montre se frayant un passage à travers un groupe de soldats et criant au visage des enfants.

* Charlotte Silver est une journaliste américaine indépendante à San Francisco, précédemment basée en Cisjordanie.

De la même auteure :

- Terrorisme : 11 dirigeants israéliens sous mandat d’arrêt en Espagne et en Afrique du Sud - 20 novembre 2015
- Dania Irsheid, 17 ans... Assassinée par les troupes d’occupation - 29 octobre 2015
- Les exécutions sommaires de Palestiniens font monter l’inquiétude - 17 octobre 2015
- L’Autorité de Ramallah sabote la candidature à l’UNESCO d’une collection d’affiches pour la Palestine - 25 septembre 2015
- Dans les ruines de Gaza, « nous penserons à ceux que nous avons perdus » - 22 septembre 2015
- Crimes de guerre : Israël s’en tire à bon compte ! - 22 juin 2015
- Résistance non-populaire : Khader Adnan dans une seconde grève de la faim depuis le 6 mai - 14 juin 2015
- Des centaines de migrants - beaucoup venant de Gaza - assassinés en mer par des trafiquants - 19 septembre 2014

11 décembre - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
https://electronicintifada.net/blog...
Traduction : Info-Palestine.eu - MJB


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.