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Le soulèvement de la jeunesse palestinienne et le rôle des organisations politiques - 2e partie

vendredi 4 décembre 2015 - 07h:37

Jamil Hilal - Al-Shabaka

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Dans l’Histoire, les partis démocratiques et progressistes ont fourni une direction dans la lutte pour nous libérer de l’oppression, en particulier du pillage et du terrorisme colonial.

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Des Palestiniens se sont réunis à l’entrée de la mosquée al-Aqsa pour scander des slogans de protestation contre les restrictions israéliennes, le 15 octobre 2014 - Photo : AFP/Ahmad Gharabli

Al-Shabaka est un organisme indépendant sans but lucratif dont la mission est d’éduquer et de favoriser le débat public sur les droits humains des Palestiniens et leur autodétermination dans le cadre du droit international.

Le texte qui suit est le premier d’une publication en huit parties sur l’absence actuelle d’une direction nationale palestinienne authentique, et sur le soulèvement en cours de la jeunesse contre l’occupation militaire israélienne et la négation des droits de l’homme dans les territoires palestinien occupés (TPO).


Malheureusement cela n’a pas été le cas ici depuis la première intifada, à la fin des années ’80.

Non seulement les partis et mouvements politiques ont failli à leur responsabilité, mais ils ont aussi agi suivant des méthodes qui ont fragmenté le mouvement de libération national palestinien. Ces partis auraient dû recréer une vision critique des erreurs et des progrès du passé afin de reconstruire un mouvement plus en phase avec les nouvelles conditions nationales, régionales et internationales.

Bref, les partis politiques ne sont absolument pas en mesure de fournir un leadership unifié et une stratégie cohérente à la jeunesse actuellement en lutte contre l’oppression coloniale et confrontée à un sombre futur.

Quant à une réconciliation entre Fatah et Hamas, tout indique qu’elle n’est pas pour très bientôt. Les autres partis politiques ont joué un rôle de médiateurs au lieu de constituer un leadership alternatif, avec un programme qui s’attaque à la colonisation et à la soumission de plus en plus forte imposée aux Palestiniens.

Aucun bloc historique n’a été formé pour exercer une pression sur les deux mouvements antagonistes ( Fatah and Hamas) afin de les faire revenir à la raison, ou, à défaut pour assumer la responsabilité de fournir une vision nouvelle du leadership.

La majorité des Palestiniens sont déçus et frustrés par les incessantes querelles et par les résultats du Fatah et du Hamas, alors que de plus en plus de terres sont colonisées et de plus en plus de maisons, détruites, les Palestiniens arbitrairement arrêtés, Jérusalem israélisée, les Gazaouis soumis à un lent génocide, les Palestiniens de 1948 souffrant de discrimination et de ségrégation et les réfugiés condamnés à l’exil.

Maintenant les jeunes se font assassiner de sang froid par l’armée israélienne et les colons et pendant ce temps la coordination sécuritaire est maintenue sans vergogne.

En guise de riposte chaque communauté palestinienne pourrait établir son leadership démocratique et réfléchir collectivement à la façon de construire un nouveau mouvement national qui préserve les acquis obtenus par la lutte palestinienne pendant les décennies précédentes. Ce ne sera pas facile, mais les Palestiniens de 1948 semblent être sur la bonne voie et leur exemple devrait être étudié et si possible, suivi.

Bien sûr, la mise en œuvre n’est pas simple. Néanmoins, vu l’extrême vulnérabilité de la plupart des communautés palestiniennes, il semble exister un besoin d’établir des comités locaux dans les villages, les camps de réfugiés et les quartiers urbains afin de pouvoir articuler leurs besoins en fonction de leur situation spécifique, pour former ensuite des associations plus larges.

En Cisjordanie par exemple, la question pour un grand nombre de communautés est celle des moyens de défense pour leurs personnes, leurs terres et leurs propriétés face aux attaques meurtrières des colons.

Dans la bande de Gaza, comment affronter les problèmes aigus causés par le siège et les agressions mortifères d’Israël . Et au Liban, comment renforcer le pouvoir des comités populaires dans les camps de réfugiés afin qu’ils forment « un cadre unifié » capable de gérer les problèmes plus vaste dans l’ensemble des camps.

Le rôle de ces comités locaux pourrait être élargi si la situation l’exige, soit des municipalités, des conseils villageois, des antennes locales des partis politiques ainsi que de la société et des institutions civiles locales. L’exemple des luttes en cours parmi les Palestiniens de 1948 du Higher Follow Up Committee et celle du mouvement BDS sont des signaux forts pour nous tous.

Mais dans le monde réel, les gens s’assoient et trouvent des solutions concrètes aux problèmes qu’il ont à affronter dans une situation spécifique. Heureusement, ils n’attendent pas que des gens comme moi leur disent quoi faire.

* Jamil Hilal est un sociologue palestinien auteur de nombreux ouvrages et articles sur la société palestinienne, le conflit israélo-arabe et le Moyen-Orient en général.

Consultez également :

- 1e Partie
- 3e Partie
- 4e Partie
- 5e Partie
- 6e Partie
- 7e Partie
- 8e Partie

25 novembre 2015 - Ma’an news - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.com/Content.asp...
Traduction : Info-Palestine.eu - AMM


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