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Le peintre Fouad Agbaria se réapproprie les symboles de survie de la Palestine

mardi 3 novembre 2015 - 05h:09

Sarah Irving

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Agbaria est présenté comme « l’un des plus éminents jeunes artistes palestiniens en activité aujourd’hui … parmi un groupe de jeunes artistes importants et inspirés qui redéfinissent constamment ce que signifie être palestinien dans la Palestine historique."

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« Récolte » de Fouad Agbaria, 2014, huile sur toile, 151 x 200 cm - Zawyeh Gallery

Avec une série de toiles grand-format aux couleurs vives, Fouad Agbaria offre une image bucolique de la Palestine.

Le village natal d’Agbaria, Musmus près de Umm al-Fahm – ville du district de Galilée – sert de toile de fond à ses peintures de paysages, qui représentent des champs de blé jaune et des images de récoltes.

« Mes œuvres utilisent des connotations et des techniques diverses pour m’aider dans ma quête des précieux souvenirs de ma petite enfance, » dit Agbaria. « Mes dernières peintures de paysages sont une tentative de ramener à la mémoire ces souvenirs et expériences et de les faire revivre. »

Loin de présenter une image dépolitisée de l’identité palestinienne à l’intérieur d’Israël, les peintures d’Agbaria ont aussi pour sujet le sabra ou figuier de barbarie épineux – symbole de patience et de survie » dont se sont saisis les colons israéliens dès les premiers jours du sionisme.

Agbaria s’est réapproprié le sabra comme symbole palestinien puissant et comme métaphore.

Agbaria affirme également son identité palestinienne dans ses nouvelles œuvres en expérimentant avec l’écriture arabe par l’utilisation de la poésie palestinienne et de versets coraniques pour créer de belles images sinueuses.

Le travail d’Agbaria avec la calligraphie arabe débute par des images facilement identifiables mais débouchent souvent sur des peintures qui utilisent motifs et abstraction pour créer des œuvres empreintes d’émotion et de pouvoir symbolique.

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Texture du « Sabra » de Fouad Agabaria, 2012, huile sur toile, 80 x 120 cm - Zawyeh Gallery

Agbaria, entre trente et quarante ans, est décrit par Zawyeh comme « l’un des plus éminents jeunes artistes palestiniens en activité aujourd’hui … parmi un groupe de jeunes artistes importants et inspirés qui redéfinissent constamment ce que signifie être palestinien dans la Palestine historique."

Agbaria a eu trois expositions solo avant celle-ci et son œuvre a figuré dans plus de 20 expositions collectives.

Mais, comme les thèmes et motifs de son œuvre le suggèrent, en tant qu’artiste palestinien de l’intérieur de l’état d’Israël actuel, il occupe une place marginale et complexe.

Ses peintures étaient présentes lors d’une vente aux enchères prestigieuse d’art israélien chez Bonhams à Londres, l’une des maisons de vente aux enchères d’œuvres d’art les plus réputése au monde.

Mais une autre des ses œuvres, exposée au Museum on the Seam à Jérusalem, présente une vision provocatrice de l’identité palestinienne en Israël.

« Travailleur, Israël, 2002 » représente un Palestinien assis. Le texte qui accompagne la représentation demande : « La chaise sur laquelle il est censé être assis, est absente … Quelle est donc la signification que nous devrions attribuer à l’absence d’arrière-plan ? La silhouette a-t-elle ainsi été privée de l’identité du lieu où elle se trouve ? Ou perdu l’environnement authentique auquel elle désire appartenir ? La perte d’arrière-plan signifie-t-elle la perte simultanée de lien avec un lieu et un contexte géographique, ou avec la sécurité nationale et économique ? »

Agbaria a aussi pris part à des projets dont l’objectif était d’accroître la visibilité de la population palestinienne à l’intérieur de l’état d’Israël actuel comme celui de la galerie Umm el-Fahem Art, et en 2010 l’ouverture d’une galerie d’art palestinien dans le quartier portuaire de Jaffa – secteur où le passé des habitations palestiniennes historiques a été effacé par Israël.

Parlant de sa région natale, Agbaria a dit : « Avez vous vu beaucoup d’intérêt porté au secteur arabe d’ Umm al-Fahm, est-ce que les médias font souvent des reportages sur les artistes, les gens et la vie qui s’y déroule ? Mais quand il y le feu, des jets de pierres, une protestation, ou une grève, ils sont toujours là. Ce que recherchent les médias, ce sont les embrasements et les armes et le désordre. »

Exposition : Nostalgia to the Light jusqu’au 7 novembre.

Sarah Irving est une écrivaine indépendante. Elle a travaillé avec le Mouvement de Solidarité Internationale (ISM) en Cisjordanie occupée en 2001-2002, et avec Olive Co-op, faisant la promotion des produits du commerce équitable palestiniens et des visites de solidarité, en 2004-2006. Elle est l’auteure d’une biographie de Leila Khaled et du Bradt Guide to Palestine, et co-auteure, avec Sharyn Lock, de Gaza : Beneath the Bombs.

De la même auteure :

- Des femmes de Jérusalem demandent protection contre la violence israélienne - 30 octobre 2015
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- Plus de 500 anthropologistes appellent au boycott des universités israéliennes - 7 octobre 2014
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- "Le sol est mouvant" : interview avec le comédien Ivor Dembina - 4 mars 2010
- Comment la propagande israélienne exploite le désastre d’Haïti - 27 janvier 2010

29 Octobre 2015 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
https://electronicintifada.net/blog...
Traduction : Info-palestine.eu - MJB


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