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Cinquième congrès des Palestiniens d’Europe à Rotterdam

vendredi 11 mai 2007 - 06h:15

CIREPAL

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Les Palestiniens affirment leur volonté de retourner en Palestine.

C’est dans la ville de Rotterdam, aux Pays-Bas, que s’est tenu le cinquième congrès annuel des Palestiniens d’Europe, après ceux de Malmö (Suède), Vienne (Autriche), Berlin (Allemagne) et Londres (Grande-Bretagne).

Plus de 5000 Palestiniens, venus de différentes villes européennes, seuls ou en famille, ont passé la journée du 5 mai à Rotterdam et ont assisté à des conférences, débats et discussions pour affirmer une fois de plus que le droit au retour des réfugiés est un droit inaliénable collectif et individuel, pour s’organiser, raffermir les liens entre les réfugiés et les Palestiniens vivant sous occupation, et entre les réfugiés eux-mêmes.

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Ismail Haniya, Premier Ministre Palestinien

Ce rassemblement fut organisé par le Palestinian Return Center (Londres), le secrétariat général du Congrès des Palestiniens d’Europe et le Forum palestinien de Hollande, en association avec la communauté palestinienne, le Rassemblement palestinien et le réseau droit au retour en Hollande.

Plusieurs personnalités palestiniennes furent invitées, certaines furent empêchées par l’occupation, comme sheikh Ikrima Sabri, et d’autres, par l’Union européenne qui maintient son blocus meurtrier et honteux contre le peuple palestinien.

Sheikh Isma’il Haniyyeh, premier ministre, et dr. Basim Na’im, ministre de la jeunesse et des sports, furent empêchés de participer au congrès. Mais le premier ministre s’adressa aux congressistes par satellite alors que le ministre de la jeunesse et des sports raconta par téléphone les humiliations subies de la part des autorités belges qui lui ont interdit de se rendre en Hollande.

Le ministre Basim Naïm : redoubler d’efforts pour briser le blocus

"Après avoir reçu l’invitation officielle de la part des organisateurs du congrès, j’ai demandé un visa à l’ambassade hollandaise qui me l’a remis, après deux mois d’attente. Avec le visa, j’ai pris le vol pour la Hollande, en passant par l’aéroport de Bruxelles. A l’aéroport, des hommes de la sécurité sont montés dans l’avion, et d’une manière provocante et dégradante, ils m’ont demandé de descendre de l’avion, comme si je menaçais la sécurité des Pays-Bas.

Le ministre palestinien de la jeunesse et du sport a déclaré que cette interdiction ne témoigne pas de la volonté populaire en Hollande ou en Europe, mais est une décision politique d’hostilité envers le peuple palestinien et ses droits légitimes. Il a réaffirmé la volonté du peuple palestinien de liberté et de libération et a réclamé des efforts pour mettre fin au blocus contre le peuple palestinien.

Le premier ministre Isma’il Haniyye : le droit au retour et al-Quds sont des questions essentielles

Bravant l’interdiction de venir en Hollande, le premier ministre s’est adressé aux participants par satellite. Il a rappelé que ce congrès de Rotterdam se tient à l’occasion de la commémoration de la Nakba palestinienne, lorsque "les bandes sionistes sont venues en 1948 tuer l’être humain et la terre", pour affirmer que les rêves ne peuvent être volés, et que la Palestine demeure dans la conscience et le coeur. "Les responsables de l’entité sioniste ont parié sur le fait que les âgés parmi les Palestiniens allaient mourir et que les jeunes allaient oublier, mais ce pari a échoué, voilà le Palestinien levant haut le drapeau, vivant de son rêve au retour qui est un réalité profonde, et ce moment arrivera certainement".

"Le gouvernement palestinien avait assisté l’année dernière au congrès, à Malmö, et il participe cette année, je souhaitais personnellement assister afin d’être près de nos frères, qui continuent à aimer la Palestine, malgré l’exil et l’éloignement". Il a souligné que ce congrès se tient "dans des conditions difficiles, avec un blocus injuste, qui dure depuis plus d’un an contre le peuple palestinien, ce blocus vise à obliger le gouvernement élu à faire des concessions politiques, mais ces tentatives subiront l’échec. Le gouvernement élu et le peuple palestinien ont beaucoup subi, et nous sommes parvenus à l’accord d la Mecque, pour former un gouvernement d’unité nationale qui défende les droits et les constantes palestiniennes, qui protège le choix démocratique du peuple palestinien.

"Le peuple palestinien et son gouvernement font face à des défis importants, ils affrontent le blocus, ils protègent le projet national, et au niveau de la vie quotidienne, ils essaient de stopper l’anarchie sécuritaire", soulignant la détermination à réussir ces nouveaux défis en s’appuyant sur l’aide de Dieu.
Concernant la lutte contre le blocus, il a considéré qu’il s’agissait d’une mission importante pour le gouvernement, saluant en même temps le rôle des Palestiniens en Europe à briser ce blocus.

Il a ensuite passé en revue quelques tâches primordiales du gouvernement, insistant que la question du retour des réfugiés à leurs villes et villages ainsi que la question d’al-Quds sont des questions importantes pour le gouvernement. Il a également affirmé que la libération des prisonniers reste une priorité, déclarant que tout doit être fait pour qu’ils soient libérés et que leurs familles soient protégées.

Il a réaffirmé la nécessité de protéger la question palestinienne dans ses dimensions arabe et musulmane, car le peuple palestinien fait partie de cette nation, et la nécessité de porter les deux aspects de la lutte, d’une part la libération de l’occupation et l’autre, la construction de ce que l’occupation a détruit.

L’archevêque Atallah Hanna : "Nous ne cèderons pas"
La présence de l’archevêque grec-orthodoxe Atallah Hanna fut saluée longuement par la foule présente au congrès. "Je suis heureux d’être parmi vous aujourd’hui, dans ce festival palestinien, afin d’affirmer ensemble que nous sommes attachés à la justesse de notre cause, nous sommes attachés à nos constantes nationales, attachés à al-Quds, capitale de notre Etat national indépendant, mais également attachés au droit de retour dont la sacralité n’est pas moindre que notre droit sur al-Quds".

Il a poursuivi, saluant toute l’assisrance : "je vous salue au nom de la ville d’al-Quds, au nom (de la mosquée) d’al-Aqsa et de l’église du (St Sépulcre), au nom de notre unité nationale sur la terre de notre patrie, sur laquelle nous résistons à l’occupation et nous disons des milliers de non, non à l’occupation, non à la colonisation de notre terre, de notre Quds et de nos lieux saints". Monseigneur Atallah Hanna a aussi insisté sur l’importance de la lutte des Palestiniens de 48, ajoutant : "nous avons récemment célébré la commémoration de la Nakba, le jour de leur indépendance, sous le slogan : votre indépendance c’est notre nakba. Des dizaines de marches ont été organisées, et j’ai moi-même fait le tour de plusieurs villages détruits en Galilée, pour prier devant les églises et les mosquées détruites dans ces villages et rappeler le droit au retour des réfugiés".

Il a rappelé que la solidarité avec le peuple palestinien est un droit moral et un devoir humain. "Tous ceux qui se solidarisent avec le peuple palestinien affirment leur humanité et moralité. Et tous ceux qui ne se solidarisnt pas avec notre peuple, ou pire, qui se solidarise avec l’occupation, est dépourvu de civilisation, de valeurs, de morale". "Nos ennemis veulent la mort du peuple palestinien, ils veulent liquider la cause palestinienne, je suis venu pour dire au monde entier que nous ne cèderons pas, nous ne cèderons pas, nous ne cèderons pas."

S’adressant aux congressistes, mais aussi aux journalistes des médias européens, internationaux ou arabes, il a déclaré : "Je vous parle aujourd’hui, non en tant que représentant d’une confession religieuse particulière dans la ville d’al-Quds, car nous dans al-Quds, que nous soyions musulmans ou chrétiens, nous appartenons à une seule confession qui s’appelle le peuple arabe palestinien. Jésus n’est-il pas le fils de la Palestine ? L’Evangile n’est-il pas un livre palestinien ? Nous, très chers, nous n’avons pas importé le christianisme de l’Occident, mais c’est de la Palestine, de son coeur qui bat, que le christianisme s’est propagé, et la première église, l’église mère, non seulement se solidarise avec la question palestinienne, mais la considère comme la question essentielle". Il a poursuivi : "Il y a une dimension chrétienne à la question palestinienne, car les chrétiens font partie intégrante du peuple arabe et du peuple palestinien, et ceux qui visent la mosquée al-Aqsa sont les mêmes qui visent les lieux saints chrétiens".

Concernant l’unité du peuple palestinien, il a déclaré : "Nous sommes ici pour proclamer au nom de ce peuple que notre peuple palestinien, à l’intérieur et à l’extérieur, est un seul peuple. Il a indiqué que "l’histoire des peuples ne se mesure pas en dizaines d’annés, nous ne sommes pas pressés pour accepter n’importe quelle solution qui liquide notre cause ou qui soit injuste", poursuivant : "nous ne voulons pas des accords ou des traités qui ne redonnent pas le droit intégral à ses ayants-droits".

Concernant le gouvernement, il a ajouté : le gouvernement du Hamas n’est pas descendu du ciel, mais c’est le peuple palestinien qui l’a élu. Nous respectons la volonté du peuple palestinien", demandant à respecter le gouvernement et le choix du peuple.

Il a finalement rassuré les Palestiniens d’Europe, disant : "N’ayez crainte, nous sommes les porteurs d’une cause juste, même s’ils nous accusent d’être terroristes. Le vrai terroriste est, en réalité, celui qui pratique l’occupation, l’agression, les violations des droits du peuple palestinien et qui agresse ses lieux saints."

Il a exprimé son espoir dans la capacité de réaliser la victoire et la liberté, disant : "Si Dieu le veut, nous lèverons les bannières palestiniennes sur les minarets et les clochers d’al-Quds, que les autres le veuillent ou pas ! et si Dieu le veut, le retour se réalisera et nous célèbrerons ce moment dans la ville d’al-Quds !"

10 mai 2007 - Traduit et diffusé par CIREPAL : Centre d’Information sur la Résistance en Palestine


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