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Réunions à Beyrouth entre le régime syrien et l’opposition

vendredi 6 février 2015 - 07h:41

Maysam Rizk

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Beyrouth a maintenant rejoint la liste des villes où ont eu lieu des réunions entre le gouvernement syrien et l’opposition.

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Les négociateurs ont assisté à un des pourparlers entre les représentants du gouvernement syrien et l’opposition syrienne à Moscou le 28 janvier 2015 - Photo : AFP/Vasily Maximov

Avec la volonté de favoriser une solution politique à la situation syrienne, le gouvernement norvégien parraine un dialogue intra-syrien au Liban sous la supervision du révérend Riad Jarjour. Ces réunions resteront-elles de niveau secondaire ou allons-nous assister à une conférence « Beyrouth I » sur la Syrie ?

Beyrouth a rejoint d’autres villes arabes, régionales et internationales, telles que Le Caire et Moscou, comme lieu de rencontres entre les représentants du régime syrien et de l’opposition pour discuter de l’avenir de la Syrie.

Al-Akhbar a appris que des réunions secrètes ont eu lieu dans la capitale libanaise - sous l’égide officielle de la Norvège - qui comprenaient des loyalistes et des opposants syriens. Les sources ont indiqué que, parmi ces participants se trouvent des responsables religieux, des intellectuels et des politiciens proches du régime et de Moaz al-Khatib, l’ancien chef de Coalition nationale syrienne d’opposition. Ces mêmes sources ont ajouté que les délégations comprenaient des personnes vivant dans et hors de la Syrie.

Ces réunions se tiennent loin des regards indiscrets des médias et seulement les personnes qui les organisent, savent où elles ont lieu. Ces négociations, qui sont censées être annoncées publiquement dans quelques semaines, « se concentrent sur un certain nombre de questions, dont briser la glace entre les parties impliquées dans le conflit et établir une base pour un dialogue avec des participants sans positions officielles, dans l’espoir de passer à des négociations de haut niveau s’ils parviennent à rapprocher les différents points de vue autour d’une solution politique pour la situation syrienne. »

Des sources indiquent que la Norvège a délégué le révérend Riad Jarjour - le secrétaire général du Groupe arabe pour le dialogue islamo-chrétien - pour prendre en charge ces réunions.

Dans une interview avec Al-Akhbar, Jarjour n’a pas nié la tenue de ces réunions, mais il a refusé de discuter des détails, disant seulement qu’ils sont entre « clercs qui ne s’identifient pas comme étant l’opposition ou loyalistes du régime. Il s’agit plutôt d’un dialogue entre Syriens. »

Il a ajouté que ces réunions « discutent d’un document de travail sur la création d’un projet d’engagement civil. »

Cependant, les sources d’Al-Akhbar ont souligné que « les réunions comprennent des personnalités politiques », mais n’ont pas divulgué leurs noms « en raison de la sensibilité de leurs positions et la peur d’une menace pour leur sécurité. »

Ces sources ont souligné que « la raison derrière l’initiative de la Norvège pour faire se réunir les Syriens au Liban, était l’échec des conférences qui ont précédé, de Genève à Moscou. »

Les négociations ne sont pas limitées à un projet de participation civile, mais impliquent « un programme complet » qui comprend « les points les plus critiques de discorde entre Syriens - et ils sont nombreux - par exemple en modifiant la constitution et rejetant l’intervention étrangère, et la forme qu’adoptera la Syrie après la guerre ».

Le Liban a été choisi pour la tenue de ces réunions parce que « les responsables libanais de haut niveau ont facilité l’entrée et la sortie des personnalités syriennes au Liban et parce qu’il s’y trouve des partis qui soutiennent le régime syrien et d’autres qui soutiennent l’opposition. »

En outre, certaines sources ont noté que « les pays comme l’Autriche et la Norvège, qui croient que seule une solution politique est capable de mettre fin à cette crise, jouent un rôle distinct de celui des autres pays européens. »

Selon ces sources, « les réunions, qui font partie d’une série de rencontres qui ont lieu en dehors du Liban, » ont commencé il y a peu de temps, mais ont été entravées par les pressions arabes, en particulier, par le Royaume d’Arabie saoudite. Cependant, « la mort du roi Abdullah bin Abdulaziz a créé une atmosphère plus détendue, enlevé de l’équation l’élément de la haine personnelle envers le président syrien Bachar al-Assad et a contribué à accélérer les efforts norvégiens. »

Les sources ont également souligné que « l’effort norvégien actuel n’a rien à voir avec le Forum d’Oslo, auquel participait le conseiller pour les médias d’Assad, le Dr Buthaina Shaaban, en juin dernier à l’invitation du ministère norvégien des Affaires étrangères et en collaboration avec le Centre pour le dialogue humanitaire ».

Les sources ont dit que ces efforts de médiation étaient motivés par les préoccupations croissantes de la Norvège sur la menace que les organisations terroristes font peser sur sa sécurité.

Il y a environ un an, le service de renseignement norvégien des Affaires étrangères a averti qu’il existait des rapports indiquant que « la menace terroriste augmente à mesure que des dizaines de citoyens norvégiens rejoignent la guerre syrienne. » L’agence a révélé qu’il y a « entre 40 à 50 Norvégiens qui se battent en Syrie, et qui pourraient revenir après avoir gagné de l’expertise en combat. »

Ils ont également souligné que Moscou n’est pas au courant de cette initiative. Le ministre norvégien des Affaires étrangères, Børge Brende a visité la capitale russe en janvier dernier et a rencontré son homologue russe, Sergueï Lavrov, et un certain nombre de responsables russes de haut rang.

Cette visite, selon les sources, ont « jeté les bases pour que le gouvernement norvégien puisse jouer un rôle de médiation, pour tenter de fournir une alternative aux négociations de Moscou au cas où elles ne donneraient aucun résultat positif ».

5 février 2015 - Al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.al-akhbar.com/conten...
Traduction : Info-Palestine.eu


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