La crise en Ukraine a levé le voile sur certains arcanes concernant la question palestinienne, il s’agit de graves informations directement liées à la composition sociale et à la distribution démographique en Palestine occupée.

Affrontements entre policiers et manifestants à Kiev, le 19 janvier 2014 - On constatera que les ainsi nommés "pro-démocratie" ont la main un peu lourde...

Selon certaines investigations et certains médias, un lobby sioniste existe et œuvre pour le déplacement de nombreux citoyens ukrainiens de la communauté juive vers les territoires occupés.

Ces informations n’ont rien d’étonnant lorsqu’on sait que Bernard Henri Levy était fortement présent sur la scène ukrainienne. En effet, le 9 du mois dernier, il haranguait les manifestants de la « Place de l’indépendance » à Kiev, comme il a déjà eu l’occasion de le faire dans de nombreux pays arabes et non-arabes sous les slogans « printaniers » et lors des « révolutions colorées », ou encore à l’ombre des interventions étrangères - principalement américaines et françaises - dans de nombreux pays du monde allant du Pakistan à l’Afghanistan mais encore en Irak, Égypte, Libye, Tunisie, dans les territoires occupés, en Syrie, Somalie, Mali, et Bosnie-Herzégovine comme le prouvent les images des différents mouvements dans ces pays.

La présence de cet individu lors de ces « mouvements » indique le rôle caché que joue le lobby sioniste pour influencer les événements internationaux et les orienter vers la direction qui convient le mieux aux intérêts stratégiques de l’état hébreu, cherchant à changer les politiques de ces pays en plein conflit, de façon à ce qu’elles correspondent aux intérêts israéliens.

Le mécanisme de la peur

Ce qui ressort clairement au milieu de ces conflits, c’est la propension des services secrets israéliens à effrayer les communautés juives, comme c’est le cas actuellement en Ukraine. Le but étant de déplacer les juifs ukrainiens vers l’entité israélienne qui présenterait un manque démographique, un tel apport de la communauté juive ukrainienne lui permettra de continuer d’exister par la colonisation des territoires palestiniens.

Dans ce contexte, Ihsan Mortada, chercheur en relations internationales et palestiniennes au « Centre de recherches et d’études stratégiques » estime que « les régions embrasées qui connaissent troubles et émeutes sont des eaux fangeuses propices aux intérêts israéliens que ce soit pour lutter contre les régimes politiques opposés à ces intérêts ou encore, pour appâter les juifs et attirer le plus grand nombre d’entre eux vers Israël, par tous les moyens. En effet, les colonies ont besoin d’individus pour les habiter et les faire fonctionner. Surtout qu’elles manquent actuellement de nouveaux colons. »

Il ajoute : « ainsi, les autorités israéliennes sont à la recherche de chaque juif se trouvant en dehors d’Israël. Les eaux troubles d’Ukraine sont alors idéales pour les agissements du Mossad et autres organisations israéliennes dans les milieux juifs afin de persuader certains membres de la communauté ou les obliger de manière irrégulière et illégale à émigrer vers la Palestine occupée.

Comme ils l’ont déjà fait avec les communautés juives des pays arabes, lorsque les services secrets israéliens commettaient des attentats à la bombe contre les juifs en Irak pour les obliger à fuir vers la Palestine...Un grand nombre de juifs ukrainiens vivent la situation économique désastreuse du pays. L’Ukraine est un pays pauvre, écrasé par des dettes importantes, une grande corruption et la dictature, ce sont autant de facteurs réunis pour faciliter au Mossad et aux autorités israéliennes cette opération. »

Mortada estime que 350 000 personnes composent la communauté juive d’Ukraine dont « des activistes politiques, de grandes fortunes que ce soit en Ukraine ou sur le plan mondial, en plus d’activistes impliqués dans le renseignement. Israël et le Mossad y ont le bras long...

Ces individus ont intérêt à se débarrasser de l’influence russe, ils jouent même un rôle dans ce sens, jusqu’à la constitution d’un pouvoir européen stable et qui leur serait favorable, représenté par les forces de l’OTAN. Les intérêts de l’OTAN épousent ceux d’Israël, contrairement à la politique géostratégique de la Russie dans la région qui ne s’accorde pas avec les velléités expansionnistes israéliennes. »

D’autres facteurs sont à prendre en compte dans les manœuvres israéliennes en Ukraine ; ainsi, Rina Frenkel membre de la Knesset et du parti politique « Yesh Atid » (Il y a un futur) a écrit au premier ministre Benyamin Netanyahou pour lui demander de « mettre au point un plan politique et budgétaire pour faire venir les juifs ukrainiens » en Palestine occupée et de « faire attention à certains faits inquiétants concernant la situation de la communauté juive en Ukraine. »

Elle lui a encore écrit pour lui demander d’intervenir à ce sujet car « la communauté juive est cernée par un danger avéré et immédiat ».

Dans un même contexte, le journal « Haaretz » a annoncé que le grand rabbin de la capitale ukrainienne a invité les juifs de Kiev et du reste de l’Ukraine à fuir face à l’hostilité et à l’instabilité.

Quant à l’édition hébraïque du « Jerusalem Post », on y rappelle le 13 décembre dernier que « les jeunes juifs étaient aux premières lignes des manifestations contre le président ukrainien Victor Ianoukovitch. »

Historique sur l’utilisation des conflits

Il n’est pas nécessaire de trop approfondir la question pour se rendre compte du rôle historique joué par le lobby sioniste dans l’exploitation des conflits afin de déplacer les juifs vers les territoires occupés.

On le voit actuellement avec la crise ukrainienne qu’exploite le lobby, comme il l’a déjà fait au moment de l’effondrement de l’ancienne Union Soviétique, afin d’organiser la migration des juifs restant, vers la Palestine occupée.

Les transformations ayant eu lieu suite aux victoires de la résistance islamique entre les années 2000 et 2006 ont joué un rôle important dans l’ébranlement du sentiment sécuritaire de nombreux juifs en Palestine occupée, de nombreuses migrations contraires aux intérêts de l’entité sioniste ont eu lieu vers l’extérieur. Ceci pourrait expliquer l’obsession du premier ministre Benyamin Netanyahou. Une obsession qui a conduit à diverses occasions, à de nombreux édits annonçant la nécessité « d’œuvrer pour attirer un million de colons juifs afin de gagner la bataille démographique contre les palestiniens, sur un plan stratégique. »

Il est notoire que des divers prétextes israéliens contre la résolution de la question palestinienne, le plus important reste la peur des changements démographiques dans les territoires occupés surtout dans les zones des 48. Cette peur concerne l’accroissement des naissances arabes aux dépens des naissances juives ; ainsi, une prédominance arabe menacerait la société israélienne dans les deux prochaines décennies.

Émigration et risque démographique

D’après certaines statistiques, l’immigration juive vers les territoires occupés est en déclin. Dans le Washington Times du 8 Mars 2012, Ben Birnbaum rappelle que seulement 17 500 juifs ont immigré en 2011, ce qui constitue le plus faible taux d’immigration dans l’histoire de l’entité.

Mortada invite à s’assurer de la réalité de l’équilibre démographique en Palestine occupée, il craint que les chiffres provenant des centres de statistiques israéliens, surtout ceux faisant état d’un accroissement du nombre des arabes palestiniens, ne justifient les attaques contre les palestiniens.

Il déclare en ce sens : « nous craignons que ces investigations ne soient que des excuses utilisées pour attaquer les palestiniens et des prétextes pour l’auto-protection. Quant aux études concernant le futur équilibre démographique, elles ne sont pas forcément exactes. Les israéliens, sans doute, s’inquiètent de la question démographique qu’ils considèrent comme un sujet sensible, ils travaillent sur ce sujet sur un niveau international, ils essaient d’aller jusqu’en Inde à la recherche des communautés juives. »

Il précise en outre que « l’individualisme et l’égoïsme de la nouvelle génération d’israéliens sont exacerbés par la corruption qui touche les hauts responsables israéliens, cette corruption est répandue au sein de l’armée, à l’échelle de l’état, dans les services sécuritaires et les institutions. Ce n’est plus l’ancienne génération missionnaire que les jeunes ont en face d’eux. Ainsi, ils pensent d’abord à leurs intérêts particuliers avant d’émigrer. »

Et il souligne enfin, que s’il existe bel et bien une émigration hors la Palestine occupée, « elle ne constitue aucun danger démographique. »

7 mars 2014 - Almayadeen.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.almayadeen.net/ar/news/s...
Traduction de l’arabe : Info-Palestine.eu - Fadma Nsumer