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Un ministre palestinien assassiné par des soldats israéliens

jeudi 11 décembre 2014 - 04h:37

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En cette Journée Internationale des Droits de l’Homme, le ministre participait à une manifestation pacifique contre une implantation juive illégale.

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Ziad Abou Ein, 55 ans, faisait partie des quelque 150 manifestants venus planter des oliviers qui ont été agressés par des soldats israéliens avec coups et grenades lacrymogènes - Photo : AFP/Abbas Momani

Selon les témoins, le ministre palestinien est décédé à la suite de coups portés par des soldats israéliens au cours d’une manifestation dans le village de Turmusiya en Cisjordanie occupée.

Ziad Abou Ein, ancien ministre et haut fonctionnaire qui dirigeait le comité AP sur la colonisation et le Mur de séparation d’Israël, est mort « après avoir été frappé à la poitrine » a déclaré Ahmed Bitawi, directeur de l’hôpital de Ramallah.

Plus de 150 militants et agriculteurs palestiniens s’étaient rassemblés pour protester contre l’expansion d’implantations juives illégales dans leur région, en cette Journée Internationale des Droits de l’Homme.

L’armée israélienne aurait emmené trois manifestants en détention, dont un journaliste palestinien.

Les manifestants marchaient vers la colonie Adi Ad à proximité, quand ils ont été arrêtés par des soldats israéliens. Ces derniers se sont alors regroupés en ligne pour repousser les manifestants. A ce moment le ministre a été poussé au sol, où il est tombé en se tenant le cœur.

Il ne saignait pas mais semblait souffrir d’une attaque quand les services d’ambulance palestiniennes l’ont emmené à l’hôpital de Ramallah, où sa mort a été annoncée.

Une source de la sécurité palestinienne a dit à l’AFP que les forces israéliennes ont frappé Abou Ein avec la crosse de leurs fusils.


Mort d'un ministre palestinien : les images de... par lemondefr

Un haut fonctionnaire du gouvernement de Mahmoud Abbas est mort ce mercredi à la suite d’une violente confrontation avec des soldats israéliens dans un village cisjordanien près de Ramallah.

Ziad Abou Ein, chargé du dossier des colonies israéliennes et du Mur de séparation, est décédé pendant son transport à l’hôpital après avoir été pris dans une confrontation avec l’armée israélienne ; les manifestants venaient planter des oliviers dans le village de Turmusiya près de Ramallah.

Abbas a décrit l’attaque comme « un acte barbare devant lequel nous ne pouvons ni rester silencieux ni l’accepter ». Il a annoncé un deuil national de trois jours et a déclaré qu’il entreprendrait les « démarches nécessaires » après enquête. Ce décès a également été condamné par le Ministre palestinien des Affaires Etrangères, Riyad al-Maliki, qui a dit que « Israël allait payer » pour « le meurtre » d’Abou Ein.

Selon les témoins, Abou Ein, haut responsable du conseil de la révolution du Fatah, s’est écroulé et a perdu la vie après avoir été frappé à la poitrine, après avoir également inhalé du gaz lacrymogène tiré par les forces de sécurité israéliennes.

Le Ministre de la défense israélien Moshe Yaalon a fait une déclaration exprimant ses « regrets ». « L’événement dans lequel Ziad Abou Ein est mort fait l’objet d’une enquête par les FDI » a-t-il dit. « Nous avons proposé une enquête conjointe à l’Autorité palestinienne et la réalisation d’une autopsie conjointe du corps d’Abou Ein. La stabilité sécuritaire est importante pour les deux pamrties et nous poursuivrons la coordination avec l’AP ».

Mohammed Mohesin, un assistant du bureau d’Abou Ein, témoin de l’incident, et qui l’a accompagné dans l’ambulance vers l’hôpital, a déclaré qu’en quelques minutes un policier a saisi Abou Ein à la gorge avant que deux autres soldats ne l’assaillent juste après. « Lorsque nous sommes arrivés là où nous voulions planter, un grand nombre de soldats nous attendaient et ils ont tiré des grenades lacrymogènes » raconte Mohesin. « Il est allé leur parler et leur a demandé pourquoi ils leur barraient le passage. Quelques minutes plus tard un soldat l’a saisi à la gorge. Juste après, un autre l’a frappé dans le torse tandis qu’un troisième lui donnait des coups dans la poitrine avec sa tête casquée. Il s’est écroulé en se tenant la poitrine et il est apparu qu’il ne reconnaissait plus les personnes autour de lui ».

La description des coups de boule avec casque a été confirmée par d’autres témoins mais n’a pu être vérifiée par le Guardian. La vidéo de la confrontation ainsi que les photos montrent Abou Ein saisi à la gorge par un officier non casqué. Une autre photo le montre maintenu aux épaules par un policier casqué.

Un photographe de l’AFP a dit avoir vu Abou Ein frappé à la poitrine, alors que certains témoins parlent de coups de crosse, ce qui a été démenti dans un tweet par un journaliste israélien présent, le reporter Roy Sharon de Channel10.

Transporté dans une clinique locale puis à l’hôpital de Ramallah, Abou Ein y a été déclaré mort.

Un officier israélien cité par le Jerusalem Post dit qu’il y a eu d’abord une confrontation mineure relative au lieu où les manifestants seraient autorisés à planter. « Ensuite [des soldats] ont vu une personne s’effondrer. Nous voyons sur la vidéo de l’incident une poussée [par un un officier de la police des frontières] » a dit l’officier, ajoutant : « Je parle avec réserve car nous sommes encore en train d’enquêter »

Une autre photographie publiée sur le site web de MaanNews montre Abou Ein allongé sur le sol après son malaise.

Peu avant sa mort, Abou Ein avait parlé à des journalistes de la télévision. « Ceci est le terrorisme de l’occupation, c’est une armée terroriste qui pratique son terrorisme contre le peuple palestinien » déclarait-il à la télévision publique palestinienne. « Nous sommes venus planter des arbres en terre palestinienne, et ils nous assaillent dès le premier instant. Personne n’a lancé la moindre pierre ».

Confirmant la mort de l’ancien ministre, un responsable de l’OLP a dit au Guardian : « Il est allé planter des oliviers à Turmisiya à l’occasion de la Journée Internationale des Droits de l’Homme, et les soldats israéliens sont venus réprimer la manifestation. Il y a différentes versions qui circulent sur ce qui est arrivé exactement, mais il n’a pas été tué par balles ».

La mort du ministre faisait suite à des heurts violents dans la zone le soir précédent, parce que des colons s’étaient plaints d’avoir eu un vol de cheval. Les villageois palestiniens disent que les colons s’étaient mis à lancer des pierres sur des voitures palestiniennes.

Il y a eu des mois de violences à Jérusalem, à Tel Aviv et en Cisjordanie occupée. Dix Israéliens et un visiteur étranger ont été tués par des Palestiniens au cours des trois derniers mois, tandis que plus de douze Palestiniens ont également été tués, y compris la plupart des auteurs d’attaques.

Abou Ein avait été arrêté jadis et emprisonné en Israël. Il avait été extradé des États-Unis en 1981 pour le meurtre de deux Israéliens à Tibériade en 1979, et condamné à perpétuité. En 1985 il avait été libéré à l’occasion d’un échange de prisonniers.

Outre son rôle dans l’observatoire des colonies et du Mur de séparation, Abou Ein était membre du Conseil de la révolution du Fatah et avait précédemment servi comme vice-ministre palestinien des Prisonniers.

10 décembre 2014 - Middle East Eye - The Guardian - Vous pouvez consulter ces articles à :
http://www.middleeasteye.net/news/p... et http://www.theguardian.com/world/20...
Traduction : Info-Palestine.eu - AMM


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