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Dans Khuza’a dévasté par les bombardements, la vie malgré tout ... Photos

dimanche 21 septembre 2014 - 07h:35

Anne Paq & Basel Yazouri

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La guerre d’Israël contre Gaza s’est peut-être interrompue, mais la lutte du peuple de Khouza’a continue.

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Beaucoup de résidents sont revenus s’installer au milieu des ruines de leurs maisons - Photo : MEE

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Les membres de la famille Al-Najjar sont assis devant des tentes de fortune qu’ils ont montées à côté de leurs trois maisons détruites, dans l’un des quartiers dévastés de Khuza’a, un grand bourg d’environ 10 000 habitants dans le sud-est de la bande de Gaza.

Comme beaucoup d’autres familles dans Khuza’a, ils restent à attendre de l’aide - une aide supposée venir des Émirats - et reconstruire quelque chose qu’ils puissent de nouveau appeler leur maison.

Leur situation est sombre. Non seulement l’aide ne vient pas, mais ils sont encore traumatisés par ce qui est arrivé à leur famille et leur village à la fin de juillet lors de l’offensive israélienne. La famille, avec la plupart des habitants du village, a dû fuir l’attaque israélienne.

L’un d’eux, âgé de 63 ans, Fada Ahmed al-Najjar, nous dit : « Il y avait des bombardements partout. Nous avons vu des gens mourir devant nos yeux quand nous courions. C’était à en perdre la raison ... »"

Un jeune membre de la famille, Emad, âgé de 20, a été tué avant qu’il ne puisse fuir les chars qui ont encerclé la zone. Sa famille l’a retrouvé mort plusieurs jours après quand ils sont retournés sur place à l’occasion d’un court cessez-le feu. Jusqu’à ce moment-là, leurs maisons ont été réduites en cendres. Le cessez-le feu n’a pas tenu, et ils ont dû fuir à nouveau.

Avec l’annonce d’une trêve à long terme, ils sont revenus une fois de plus, pour s’installer au milieu des ruines. Ils n’ont pas d’eau courante, pas même une salle de bains et de l’électricité que quelques heures par jour. Simplement pour se laver, ils doivent se rendre chez des parents dans Abasan al-Kabira, à plus d’un kilomètre.

Malgré l’écrasante dévastation, de nombreuses personnes, comme la famille Najjar, sont rentrées chez elles. Certains survivent dans des maisons à moitié détruites qui menacent constamment de s’effondrer. Des cartons, des morceaux de bois et de plastique couvrent d’énormes trous causés par les bombardements israéliens. Des rideaux tentent d’offrir une intimité et une certaine protection contre les éléments, là où les murs ont disparu.

Beaucoup craignent que la guerre ne revienne et ils pourraient avoir à faire face à de nouvelles attaques et encore de plus grande envergure. Les pluies sont attendues d’ici un à deux mois et les tentes et les maisons partiellement détruites permettent difficilement de se protéger du mauvais temps. Et pas seulement pendant l’hiver prochain... L’ampleur de la destruction de Khuza’a signifie qu’il faudra probablement des années pour que le village soit reconstruit.

Khuza’a a été particulièrement visé lors de l’offensive israélienne. Des bombardements massifs et des tirs d’artillerie ont précédé l’invasion terrestre du village le 23 juillet. Beaucoup de gens ont été tués ou blessés dans leurs maisons, ou abattus lorsqu’ils fuyaient, ce qui est une violation flagrante du droit international.

Pendant des jours, les ambulances n’ont pu atteindre le village pour sauver les blessés. Certains ont été laissés sur place saignant à mort. Des dizaines de jeunes hommes ont été kidnappés et emmenés en prison en Israël. Beaucoup de gens sont toujours portés disparus. Certains auraient été utilisés par l’armée israélienne comme boucliers humains.

Durant le cessez-le-feu de courte durée, quand les médias ont finalement pu accéder au village, les scènes étaient de celles que personne ne pourra oublier. La destruction et la mort - et l’odeur de la mort - étaient partout, tandis que, parmi les vivants, ceux qui ne creusaient pas pour rechercher désespérément leurs proches essayaient de rassembler une partie de leurs biens. Les rapports des organisations de défense des droits de l’homme indiquent que des crimes de guerre ont été commis dans Khuza’a, justifiant largement une enquête internationale approfondie. La justice est aussi quelque chose que les habitants de Khuza’a attendent.

Pourtant, la vie a commencé à nouveau, même au milieu de cette horrible destruction. Des décombres ont été enlevés pour donner l’accès aux voitures dans la rue principale. De jeunes gens recueillent des blocs de ciment pour reconstruire des pièces en ruines. Un salon de coiffure fonctionne en permanence - le patron et ses clients ne se laissant pas décourager par l’absence d’une paroi en avant de son salon.

L’odeur alléchante des falafels remplit l’air du soir. À la périphérie du village, une femme commence à faire du pain dans un Taboon, un four traditionnel en terre. Bientôt, sa délicieuse production sera cassée en morceaux et distribué aux enfants, dont la plupart seront bientôt endormis dans des tentes. Les adultes sont assis devant leurs maisons détruites surtout pour bavarder avant d’aller dormir. Certains enfants montrent des véhicules à une distance proche, et nous disent que ce sont des jeeps israéliennes. La frontière et le point de départ de toute prochaine attaque, se trouvent à seulement quelques centaines de mètres.

Les soldats israéliens ont quitté le village mais les souffrances qu’ils ont infligées ici dureront très longtemps. La guérison est irrépressible, mais cependant tellement difficile quand il faut vivre au milieu de toutes ces ruines.

14 septembre 2014 - Middle East Eye - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.middleeasteye.net/in-dep...
Traduction : Info-Palestine.eu


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