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« Les pays européens doivent juger et condamner tous leurs nationaux ayant participé aux crimes de guerre à Gaza »

mercredi 6 août 2014 - 07h:13

Hajj Abu ‘Imad Rifâ’î

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Interview de Hajj Abu ‘Imad Rifâ’î, représentant au Liban du mouvement du Jihad islamique en Palestine sur la chaîne al-Manar, le 4 août /2014.

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Des Européens, dont des Français, font donc partie de cette bande de psychopathes criminels appelée FDI (forces de défense israéliennes)... Ici en train d’agresser un manifestant palestinien à Jérusalem

Au moment où la délégation palestinienne préparait les futures négociations pour un cessez-le-feu et la levée totale du blocus, Hajj Abu ‘Imad Rifâ’î répondait aux questions de la chaîne al-Manar, expliquant que « l’acquis le plus important remporté par la résistance est précisément cette délégation unie au Caire qui a instauré un climat positif,à cause de la position unique palestinienne attendue depuis longtemps. L’unité de la délégation fut également un acquis positif envers l’Egypte puisque le document palestinien (cessation de l’agression et fin du blocus, libération des prisonniers arrêtés depuis juin 2014 et les prisonniers détenus avant 1993, ouverture des terminaux) a été accepté par l’Egypte. Il est vrai que le peuple palestinien a beaucoup souffert du blocus.

Dans l’attente d’une position unifiée sur la « trêve humanitaire » de 72 heures, le représentant du mouvement du Jihad islamique a expliqué qu’il n’y avait aucune garantie, puisqu’il n’est pas possible de croire la parole des Israéliens, mais que la résistance saurait répondre s’il le faut.

Selon lui, la position égyptienne a changé à cause de trois facteurs, le premier étant que les Palestiniens ont présenté un document unifié et que l’Egypte n’avait pas en face de lui le Hamas seulement, l’Egypte a donc accepté ce document et l’a même adopté. Ensuite la résistance a réussi à empêcher l’ennemi d’accomplir ses objectifs, il s’est au contraire noyé dans les sables de Gaza, et puis les massacres inhumains perpétrés par l’Etat occupant ne peuvent laisser indifférent tout régime et tout peuple, d’autant plus que l’opinion internationale et des pays comme ceux de l’Amérique Latine ont fermement dénoncé les pratiques criminelles de l’entité occupante. Même les intellectuels égyptiens qui, au début, avaient critiqué la résistance, se sont tus devant l’ampleur des massacres commis et ont compris que c’est le peuple palestinien qui était visé et non seulement une partie de la résistance.

Il a considéré que l’occupant essaie d’améliorer ses conditions pour les négociations, en réclamant le désarmement de la résistance, mais il n’est absolument pas question de désarmer la résistance, la Palestine est un pays occupé et la résistance est légitime. L’ennemi essaie de récupérer par la voie politique ce qu’il a perdu dans le terrain militaire, il n’a pu accomplir ses objectifs. Il essaie, par ses conditions, de faire pression sur l’Egypte et les Palestiniens. Mais ses conditions sont refusées tout net par la résistance. Les Israéliens ont perdu, ils vivent une crise et ont déjà commencé à faire leurs bilans et leurs comptes : des voix militaires disent que les soldats ont été envoyés à Gaza sans équipements adéquats, et qu’ils ne connaissaient rien aux tunnels, et ces tunnels sont apparus comme étant l’objectif après la défaite aérienne, où l’avion n’a pu arrêter les tirs des fusées de la résistance. L’ennemi s’est trouvé dans l’impasse, il ne pouvait rester et ne pouvait avancer, il a eu d’énormes pertes. Tout ce qu’il a réussi à faire, c’est massacrer plus de 1800 personnes, dont de nombreux enfants , blessé plus de 9000 personnes, démoli totalement ou partiellement 45.000 habitations, détruit partiellement ou totalement 10 hôpitaux, et déplacé un demi-million de Palestiniens. C’est son bilan.

Si l’ennemi pense à un retrait unilatéral, cela est dû à la résistance, mais nous n’accepterons pas que le blocus soit maintenu. Il pose des conditions, mais cela ne signifie aucunement que c’est acquis. La résistance est toujours présente, elle a le droit de s’armer, et nous avons le droit de résister. Personne ne peut discuter la question des armes de la résistance.

Le représentant du mouvement du Jihad islamique pense que le temps des négociations ne sera pas long, d’autant plus que l’ambiance internationale fait pression en faveur des droits des Palestiniens et que l’opinion est en train de changer car « Israël » a commis des crimes et des massacres, il a bombardé des écoles de l’UNRWA, et cela a fait pencher l’opinion internationale en faveur des droits des Palestiniens.

Concernant le climat régional, Abu ‘Imad Rifa’î a souligné que l’ennemi sioniste a lancé sa guerre en ayant contracté des alliances régionales, mais le peuple palestinien, par sa résistance, a fait échec à cette alliance, qui pensait que l’affaire serait réglée au bout de deux semaines et que l’agression allait diviser le peuple palestinien. Mais celle-ci a, au contraire, unifié le peuple palestinien et l’alliance régionale a échoué.

La victoire de la résistance à Gaza a empêché que l’ennemi sioniste ait sa place dans la configuration de la carte de la région. L’alliance régionale qu’il avait concoctée visait à sa participation dans cette reconfiguration, mais la résistance a arrêté ce processus. Si, par malheur, la résistance avait échoué, cette participation de l’ennemi aurait été acquise. Mais la résistance a protégé la région d’un tel désastre.

Concernant les acquis de la résistance, ils sont nombreux, selon le représentant du mouvement du Jihad islamique :

1 - d’abord, elle a réussi à empêcher l’ennemi d’utiliser et d’approfondir la division palestinienne. Au contraire, les Palestiniens sont à présent unis pour leurs droits.

2 – la résistance a fait échec au projet de faire participer « Israël » à la reconfiguration de la carte de la région.

3 – Elle a empêché la liquidation de la résistance, ce qui signifie qu’elle va empêcher d’imposer de nouveaux reculs et concessions à l’Autorité palestinienne.

4 – La résistance a remis la question palestinienne au-devant de la scène, elle a réussi à la remettre en avant, à en faire la boussole. Car il est important de noter que la question palestinienne est la seule question vivante qui peut unifier la nation et le monde, autour de l’injustice subie par le peuple palestinien. De nombreux conflits existent dans le monde, mais tout le monde s’unifie sur la question, sacrée, de la Palestine, musulmans et non musulmans. La résistance a réussi à changer l’opinion internationale, et a modifié l’image de l’ennemi israélien qui apparaît comme le tueur des enfants.

5 - Israël a perdu son rôle et sa fonction dans la région. Depuis 2000, Israël perd progressivement sa fonction dans la région, en tant que protecteur des intérêts américains et impérialistes. Il n’a pu les défendre et a subi des pertes. Et la résistance a surtout empêché qu’il revienne de nouveau sur la scène, après les reculs enregistrés ces dernières années. La résistance et le sang des enfants ont empêché le retour d’Israël dans la région.

Pour Abu ‘Imad Rifa’î, La victoire de Gaza aura des répercussions positives et négatives pour certains. La résistance a réussi à échapper aux alignements de la région, en maintenant la boussole à l’extérieur des axes présents. Il affirme que la résistance a craint, au début, que le conflit entre les axes ne se répercute sur la question de la Palestine, et la Palestine aurait été la victime de ces conflits, car « nous pensons que la Palestine doit être au-dessus des axes et alignements, elle doit faire l’unanimité.

La plupart des organisations palestiniennes ont réalisé la justesse d’une telle position, nous sommes parvenus à maintenir cette dimension et empêché que les axes se reflètent à l’intérieur du mouvement de la résistance. Nous nous sommes adressés à tous les Arabes pour qu’ils mettent fin à l’agression, et concernant le document égyptien, nous avons dès le départ jugé qu’il fallait le modifier. Finalement, cela a été accepté ».

Les répercussions de la défaite israélienne vont se manifester à deux niveaux, l’immédiat et le stratégique. L’immédiat, c’est la crise au sein de l’entité, les accusations portées contre les uns et les autres pour leur faire porter la responsabilité de la défaite. Des commissions commencent à s’organiser pour juger les responsables. Sur le plan stratégique, le soutien occidental à l’entité sioniste ne sera plus aussi absolu. Les États-Unis ont certes aidé l’agression, mais comparativement, moins qu’avant. Il y a et il y aura recul, « Israël » est en train de perdre sa fonction dans la région, et cela va se faire ressentir. La résistance a remporté une victoire militaire, qui sera suivie d’une victoire politique. Mais cette victoire n’est pas uniquement la victoire des Palestiniens, mais celle de toute la nation.

Avant de terminer, Abu ‘Imad Rifa’î a voulu consacrer une partie de ses paroles au sujet de ces soldats enrôlés par l’armée sioniste, soldats considérés citoyens dans les pays occidentaux, États-Unis, et Europe, dont la France. Des milliers de citoyens occidentaux ont participé à cette guerre, en tant que soldats et officiers. Comme jadis le soldat Shalit, qui porte la nationalité française, des milliers de soldats de l’armée d’occupation viennent des pays occidentaux. C’est pourquoi il considère que les États européens et américain doivent juger et condamner ces citoyens, qui ont participé à des crimes de guerre à Gaza.

Tout comme les pays européens jugent et condamnent des citoyens musulmans qui rejoignent les groupes armés dans la région, il faut juger et condamner ceux qui partent en « Israël » et participent aux guerres menées par l’entité sioniste.

5 août 2014 - Traduit et diffusé par Baladi


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