Dans une interview accordée à Al-Monitor, le dirigeant du Hamas a exhorté les Etats-Unis à adopter une approche plus équilibrée du conflit israélo-palestinien et a critiqué la position intransigeante de l’Egypte à l’égard de son mouvement.

Khaled Meshaal, responsable du bureau politique du mouvement Hamas

Au cours d’une interview exclusive au Monitor, Khaled Meshaal, chef du Bureau Politique du Hamas, a réitéré que son mouvement n’accepterait pas un cessez-le-feu qui n’aboutisse pas à la levée du siège de Gaza.

Au cours d’une interview exclusive au Monitor, Khaled Meshaal, chef du Bureau Politique du Hamas, a réitéré que son mouvement n’accepterait pas un cessez-le-feu qui n’aboutisse pas à la levée du siège de Gaza. « Toute initiative qui ne met pas fin à l’agression et ne lève pas le siège de Gaza ne serait pas acceptable par notre peuple. C’est pourquoi l’initiative égyptienne a été rejetée », a dit Meshaal lors d’une interview téléphonée depuis Doha. Depuis 2007, en plus des multiples attaques entre 2008-2009 et 2012, Israël a maintenu un siège terrestre, aérien et maritime de la bande de Gaza qui invalide son économie et qui a largement détruit son infrastructure territoriale.

Le 15 juillet, l’Egypte avait proposé une trêve, largement alignée sur le cessez-le-feu de novembre 2012 qui avait été accepté par Israël mais rejeté par le Hamas. Meshaal a critiqué la position actuelle de l’Egypte vis-à-vis de la guerre en cours, affirmant : « La position négative de l’Egypte à l’égard du Hamas est injustifiée ».

Meshaal dit que la racine du problème dans ce conflit avec Israël, c’est l’occupation et le siège de Gaza. « Il est grand temps que la communauté internationale s’occupe de la racine du problème à Gaza, fasse lever ce siège inique contre le peuple et mette un terme aux violations israéliennes à Jérusalem et en Cisjordanie – arrestations, destructions de maisons et fermeture d’institutions de la société civile – parce qu’à la racine du problème il y a l’occupation, les colonies et la judaïsation [des terres palestiniennes] ». Il ajoute : « Nous ne voulons ni la guerre ni davantage de sang versé, parce que c’est nous qui sommes la victime en train d’être tuée, arrêtée et agressée par l’occupation, les colonies et le siège. Nous voulons vivre une vie décente sans être occupés ni assiégés ».

Meshaal a accusé le Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahou de pousser à la guerre pour des motifs de politique intérieure. « Netanyahou est celui qui a commencé cette guerre. Il a attaqué Gaza sans justification. Il l’a fait pour des calculs israéliens internes et pour contrer ceux qui ont pris l’avantage sur lui dans son gouvernement ».

Plus de 300 Palestiniens ont déjà été tués et un millier blessés depuis qu’Israël a lancé son opération Bordure protectrice le 8 juillet dernier. Deux Israéliens sont morts.

Le dirigeant du Hamas dit que les accusations contre les combattants du Hamas se servaient de civils comme de boucliers humains étaient « totalement fausses ». Meshaal déclare : « C’est un prétexte immoral pour les crimes qui sont perpétrés par Israël, alors que des jets F-16 détruisent des centaines de logements sur la tête de leurs occupants dans la bande de Gaza, comme ce crime qui a tué les 18 membres de la famille Batsh au complet, il y a quelques jours. Les combattants du Hamas de sacrifient et agissent eux-mêmes comme boucliers pour protéger leur peuple, pas pour les soumettre à la mort. »

A propos de la réconciliation du Hamas avec le Président palestinien Mahmoud Abbas et son mouvement, le Fatah, le dirigeant du Hamas dit qu’il n’a pas l’intention de rompre l’accord. « Netanyahou a cherché et s’efforce toujours de saper la réconciliation, mais notre réponse sera toujours d’y adhérer de plus en plus ». Meshaal a exhorté le Président Obama à « respecter » la réconciliation palestinienne et à s’opposer aux tentatives de la « saboter ». « C’est notre droit naturel, comme à tout peuple dans le monde, de se réconcilier et d’arranger les affaires nationales intérieures sur de vraies bases démocratiques ».

En réponse à l’offre d’Obama de négocier un cessez-le-feu, Meshaal a dit u’Obama a les mains liées à cause de « lois illogiques » étatsuniennes qui empêchent Washington de négocier directement avec son organisation, puisque le Hamas figure sur la liste US des organisations terroristes. « Ces lois ne servent pas les intérêts américains mais profitent aux calculs et aux considérations d’Israël » dit Meshaal. « Cela affaiblit l’efficacité du rôle de l’Amérique pour trouver une solution la cause palestinienne, parce que le Hamas est le principal parti de la résistance en Palestine, et que pour communiquer avec nous, les USA ont besoin de faire appel à des intermédiaires ».

Meshaal a exhorté les États-Unis à infléchir sa politique concernant le conflit israélo-palestinien en une politique plus équilibrée. « L’administration a souvent essayé de presser les Palestiniens et les arabes afin d’aider Israël, mais cette politique a échoué… une politique plus équilibrée, et vous verrez des résultats que le monde ne regrettera pas.

* Adnan Abu Amer est doyen de la Faculté des Arts et responsable de la Section Presse et Information à Al Oumma Open University Education, ainsi que Professeur spécialisé sur l’Histoire de la question palestinienne, la sécurité nationale, les sciences politiques et la civilisation islamique. Il a publié un certain nombre d’ouvrages et d’articles sur l’histoire contemporaine de la Palestine.

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17 juillet 2014 - al-Monitor - Vous pouvez consulter cet article à : http://www.al-monitor.com/pulse/ori...
Traduction : Info-Palestine.eu - AMM