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Les États-Unis et l’UE font de la défense d’Israël un objectif prioritaire

samedi 12 juillet 2014 - 05h:30

Ramona Wadi

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Passant rapidement d’un euphémisme à l’autre, les atrocités commises par Israël à Gaza dans le cadre de l’opération « Protective Edge » ont ciblé les zones civiles, comme on pouvait s’y attendre. Résultat : les morts s’accumulent, certaines personnes perdent leur toit tandis que d’autres sont victimes de blessures.

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Ramadan Abu Ghazal enterre à Beit Lahiya son jeune fils Abdallah, âgé de 5 ans et tué dans un bombardement israélien - Photo : MEM

Selon le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, cette attaque soi-disant destinée à affaiblir le Hamas s’intensifiera progressivement.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas aurait formulé une demande de protection internationale pour le peuple palestinien. Cet oubli évident peut être décelé dans deux articles récents rédigés par le président américain Barack Obama et par Lars Faaborg-Andersen, ambassadeur de l’Union européenne en Israël. Les deux articles, publiés dans le journal Haaretz et juxtaposés à la promotion d’un programme de « Conférence israélienne sur la paix », affichent une attitude condescendante à l’encontre des Palestiniens tout en insistant sur le fait que la sécurité d’Israël est un objectif prioritaire à atteindre.

L’escalade progressive de la brutalité d’Israël contre les Palestiniens est à peine mentionnée à côté du deuil fictif d’Obama vis-à-vis de la mort des trois colons israéliens et, après coup, d’une mention de Mohammed Abou Khdeir, brûlé vif par des colons israéliens vindicatifs. Le contexte de la violence coloniale, en revanche, n’apparaît pas du tout. Au lieu de cela, Obama revient sur les perpétuelles préoccupations de sécurité d’Israël en insistant sur la militarisation, la coopération des services de renseignement, la coopération stratégique et hypocrite de l’Autorité palestinienne en matière de sécurité ainsi que le droit des Juifs, monté de toutes pièces, « de vivre dans leur patrie historique ». Dans la même ligne que les affirmations précédentes, la recherche d’une solution pour les Palestiniens est reléguée au second rang par rapport aux droits assumés et attendus accordés à la population colonisatrice d’Israël.

Pour entamer des discussions de paix « indéniablement justes », il est nécessaire de mettre fin à toute forme de colonialisme afin que la Palestine historique puisse être récupérée par tous les Palestiniens, sur la base d’un droit légitime. La rhétorique d’Obama est cependant le reflet d’un amalgame effectué auparavant entre sécurité et paix, illustré par la description de Shimon Peres comme d’« un fervent défenseur de la sécurité d’Israël ». Par la poursuite de l’oppression des Palestiniens, l’engagement pris est clair : continuer de persister afin que les négociations restent une plaie ouverte et perpétuelle, ouvrant la voie à une nouvelle colonisation de la Palestine.

De même, Faaborg-Andersen vante les prétendus avantages de la solution à deux États et se lance dans des contradictions ; ainsi, « l’UE comprend qu’il est essentiel pour Israël de s’assurer que le futur État palestinien ne soit pas un État défaillant ». En fusionnant la contradiction incarnée par la paix et la sécurité, Faaborg-Andersen souligne le caractère bénéfique de celle-ci pour la stabilité, privant les Palestiniens de leur « incitation à la violence et à la terreur », ce qui en retour mettrait en valeur la « qualité de vie et la fierté nationale qui résulteraient d’un accord de paix et de la fin de l’occupation ».

Comme on pouvait s’y attendre, l’UE se fie également au récit de l’« occupation » afin d’éviter de faire face à la nécessité de détruire l’État colonial. Au lieu de cela, Faaborg-Andersen évoque un discours de compromis et essaie non seulement de mettre les opprimés et les oppresseurs sur le même pied d’égalité, mais aussi de placer les revendications territoriales légitimes des Palestiniens dans un cadre qu’Israël pourrait accepter.

Faaborg-Andersen se fonde également sur une formulation qui est supposée distinguer l’aide humanitaire et l’aide à la construction d’un État, tout en omettant de reconnaître les concessions plus laxistes accordées à Israël en échange du déploiement des politiques coloniales et impérialistes dans la région. Plutôt que d’imposer leurs exigences aux Palestiniens, les États-Unis et l’UE feraient mieux de prendre conscience que les compromis entrepris par l’Autorité palestinienne et le gouvernement d’union ne reflètent pas les buts et les objectifs de la véritable résistance palestinienne.

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* Ramona Wadi est écrivain et journaliste freelance

De la même auteure :

- Abbas se dit prêt à collaborer avec les criminels de l’OTAN - 1er février 2014
- Regard critique sur l’éducation et le racisme sionistes - 6 avril 2013

8 juillet 2014 - Middle East Monitor - Vous pouvez consulter cet article à :
https://www.middleeastmonitor.com/b...
Traduction : Info-Palestine.eu - Valentin B.


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