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L’autorité palestinienne, l’âme damnée d’Israël

samedi 12 avril 2014 - 06h:34

Vacy Vlazna

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La première ligne de la résistance pacifique palestinienne en Cisjordanie ne se situe pas à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne (AP), de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et du Conseil national palestinien (CNP), mais dans les nombreux villages, tels que Bill’in, Nil’ilin, Nabi Saleh, Kufr Kaddum, Al Maasara, Hizma, Al Walaja, Bab Al Shams, Burin ou Budrus, que l’AP est censée représenter et protéger.

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"Notre homme à Ramallah"

Dans ces villages, des héros et héroïnes ont lutté avec courage et volonté au nom de la justice et de la liberté contre les vapeurs toxiques des projectiles lacrymogènes israéliens à grande vitesse, les balles réelles israéliennes, les balles d’acier israéliennes enrobées de caoutchouc, la skunk israélienne et son odeur tenace, les grenades assourdissantes israéliennes, les arrestations et la torture dans les prisons israéliennes, se concluant malheureusement par la mort ou des mutilations pour de nombreuses personnes.

Étant donné que des villageois palestiniens mettent chaque semaine leur vie en danger directement sur la ligne de front, face à face avec les forces d’occupation israéliennes (FOI) et les milices coloniales extrémistes, comment expliquer la stagnation des progrès vers une souveraineté palestinienne totale ?

Hormis l’évidente supériorité de la puissance israélienne, étayée par l’influence des États-Unis, de l’Union européenne, du Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie et d’une ONU impuissante, il existe une force interne corrompue et antagoniste aux aspirations nationales palestiniennes sur la planète Ramallah.

Encerclée par quatre camps de réfugiés pauvres, Ramallah, regorgeant de maisons, d’appartements de luxe, de nouveaux bâtiments gouvernementaux et de missions diplomatiques étrangères, semble être préparée à remplacer Jérusalem-Est comme future capitale. L’ancien ministre de l’AP en charge du « portefeuille de Jérusalem », Hatem Abdel Kader, a déclaré : « Je dois être honnête avec vous et vous dire que nous avons perdu la bataille pour Jérusalem... L’une des raisons de cet échec est que le gouvernement palestinien ne s’intéresse pas vraiment à Jérusalem ».

À Ramallah, les membres de l’AP, du CNP et de l’OLP profitent des hôtels 5 étoiles, des restaurants gastronomiques et des boîtes de nuit... Il leur arrive aussi parfois, comme l’ont illustré les documentaires « 5 caméras brisées » et « Budrus », de faire de brèves apparitions en toute sécurité lors de manifestations dans les villages, attirés uniquement par la présence des caméras.

Au sein de l’AP, la force antagoniste aux droits politiques palestiniens est la conception machiavélique d’Israël qui a vu le jour à Oslo en 1993 grâce à la sage-femme palestinienne, Yasser Arafat, qui avait sournoisement accepté les résolutions 242 et 338.

« Quand l’OLP a accepté la résolution 242 après l’avoir combattue depuis sa publication en 1967, elle a en réalité complètement abandonné la cause palestinienne » (Anis Fawzi Qasim).

Yasser Arafat avait été fortement mis en garde, bien avant cela, par le célèbre avocat de droit international Francis Boyle et le chef de la délégation palestinienne, le Dr Haider Abdul Shaffi, contre le sabotage inextricable de l’indépendance palestinienne contenu dans les accords qui omettaient ouvertement les questions clés des frontières, des réfugiés et de Jérusalem.

Pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour faire le rapprochement entre les bantoustans et la division de la Cisjordanie et de Gaza en zones A, B et C qui a entraîné 21 ans de destruction de l’unité palestinienne, fléau d’Israël.

Les Accords d’Oslo sont la preuve qu’Israël avait tiré les leçons de l’unité populaire massive de la première Intifada. Ainsi, la mise en place de l’AP et des 50 000 membres de ses forces de sécurité (FSAP), armés, entraînés et financés par les États-Unis et Israël ont permis de garantir l’existence d’un partenaire docile et d’une force de police de proximité chargée de saper l’unité palestinienne et de maîtriser la résistance à l’occupation israélienne. Tout bénéfice pour Israël.

Depuis les Accords d’Oslo, les Palestiniens ont été condamnés non seulement à affronter la violence israélienne, mais aussi les attaques des forces de sécurité de l’AP au nom de la protection d’Israël et de l’occupation. Ils ont été condamnés à subir les balles réelles et en acier enrobé de caoutchouc de l’AP, les arrestations arbitraires, la torture dans les prisons de l’AP, et une fin tragique pour certains avec des morts insensées, comme celle d’Amjad Falah Odeh, 38 ans, ou des mutilations, comme Ibrahim Abdul Razaq Shkukani, 22 ans, au camp de réfugiés d’Askar en 2013.

Comme Israël, l’AP présente à la communauté internationale une image de hasbara (propagande pro-israélienne) qui normalise la violence de son propre État et son impunité. En 2013, le rapport adressé aux donateurs du Comité ad hoc de liaison pour l’assistance aux territoires occupés (AHLC) par l’AP est un hymne joyeux et plein d’autosatisfaction à la gloire d’un État de droit fictif.

« Les efforts du 13e gouvernement [l’AP] ont abouti à une amélioration significative de l’ordre public, à la promotion de l’État de droit, à la protection des droits et libertés, à une sécurité accrue et à des services de police et de sécurité de grande qualité. La transparence et la responsabilité administratives et financières ont été considérablement améliorées, et des relations plus étroites existent désormais entre le secteur de la sécurité et la société civile. »

Pourtant, le rapport annuel 2013 d’Amnesty International sur l’Autorité palestinienne est chargé d’échos funèbres de violations des droits de l’Homme :

« En Cisjordanie, les forces de sécurité de l’AP ont arrêté et détenu arbitrairement des centaines de personnes, y compris des membres du Fatah, sans aucune forme de procès pour la plupart. Des centaines de partisans du Hamas ont été placés en détention pendant une durée pouvant atteindre deux jours, lorsque le président Abbas a rendu visite à l’ONU en Septembre... L’AP et le Hamas ont tous deux restreint arbitrairement les droits ayant trait à la liberté d’expression, de réunion et d’association. Leurs forces de sécurité ont utilisé une force excessive contre les manifestants ».

Les FSAP se composent notamment des forces de sécurité nationales et préventives, des services de renseignements civils (Moukhabarat) et militaires (Istikhbarat), de la police et de l’unité d’élite de la Garde présidentielle. Sans oublier les anciens escadrons de la mort à Gaza, mis en place en 1994 par un voyou du Fatah, Mohammed Dahlan, qui sera plus tard promu au poste de ministre (ce qui ressemble à une promotion par Israël des tueurs des forces d’occupation).

Depuis 2007, le Fatah recrute uniquement au sein de la Garde présidentielle et les forces nationales de sécurité sont minutieusement passées en revue par les États-Unis, le Shin Bet, les services de renseignements jordaniens et de l’AP et sont formés respectivement à Jéricho et en Jordanie. Le commandant en chef des FSAP est le président. Il s’agissait auparavant de Yasser Arafat, et aujourd’hui du chef non élu du gouvernement illégitime et exclusivement composé de membres du Fatah, Mahmoud Abbas.

Étouffant les citoyens palestiniens dans une « culture de la peur » en réprimant la dissidence et les rêves de liberté, les FASP comptent 65 000 membres au total (y compris le personnel rémunéré inactif à Gaza) avec environ 1 membre pour 50 civils en Cisjordanie sur une superficie de 5 640 km². À titre de comparaison, ce taux est de 1 membre pour 187 civils pour une superficie de plus de 7,6 millions de km² en Australie.

En apparence, l’AP semble disposer d’un large soutien, mais un sondage réalisé en 2012 a révélé que 71 % des Palestiniens ont peur de critiquer le gouvernement en raison de l’intimidation, de la peur de l’arrestation et de la perte de leur travail en raison du népotisme qui caractérise le système d’emploi de l’AP. Selon un rapport de l’International Crisis Group (ICG), un résident laïque de Ramallah déclare : « peu nombreux sont ceux qui respectent les forces de sécurité palestiniennes, mais bon nombre les craignent vraiment » et « les forces de sécurité contribuent directement à la fragmentation du tissu social palestinien et sapent la démocratie... Elles agissent généralement comme si elles étaient au dessus de la loi. Au cours des trois dernières années, notre société a régressé. Il n’y a pas de progrès ».

Même dans les zones contrôlées par l’AP, les FSAP ne sont autorisées à intervenir qu’entre 6 heures et minuit, laissant les militaires israéliens libres de terroriser les Palestiniens avec leurs raids nocturnes sur les maisons. Ils prennent leurs ordres opérationnels auprès du coordinateur militaire israélien dans les gouvernorats. Dans la matinée du 27 février 2014, 200 troupes israéliennes ont organisé un raid dans Bir Zeit et bombardé la maison de Mouataz Washaha, âgé de 24 ans, avant de l’assassiner.

Des témoignages indiquent que les FSAP, d’ordinaire visibles, avaient étrangement disparu, ce qui suggère qu’elles avaient préalablement été informées de l’opération contre Mouataz et reçu l’ordre de garder leurs distances. En outre, les FSAP ont probablement fourni des informations sur Mouataz aux services israéliens de renseignement. Des forces de sécurité dédiées à la protection du peuple auraient averti Mouataz. Ceci pose donc la question de leur complicité dans le meurtre de ce dernier, puisqu’elles ne l’ont pas prévenu afin de le sauver.

Il est donc logique que les Palestiniens craignent les FSAP en raison de leurs violations des lois palestiniennes locales et du droit international ainsi que de leur conspiration bien plus sinistre et leur parfaite coordination avec les services de renseignement israéliens et militaires :

« Du point de vue d’Israël, la coordination a atteint des niveaux presque sans précédent grâce à la lutte contre l’ennemi commun, à savoir le Hamas. À quelques exceptions près [...], le service des renseignements généraux (Shin Bet) fournit des listes de militants recherchés à ses homologues palestiniens qui les arrêtent ensuite. Les Forces de défense d’Israël (FDI) et les responsables des services de renseignement israéliens considèrent à cet égard que « la coordination n’a jamais été aussi importante », et qu’elle est « meilleure à tous les égards » (ICG).

Dans ce rapport accablant, une étude intitulée « Politique de détention » menée en 2012 par l’Organisation Arabe des Droits de l’Homme (OADH) du Royaume-Uni auprès d’un échantillon, a révélé qu’en réponse à la question : « Avez-vous déjà été détenu par les forces d’occupation ? » 98 % des participants ont répondu « oui ». 59,7 % des participants précisent que les tribunaux israéliens les ont accusés sur la base d’informations fournies par les agences de sécurité de l’AP, tandis que 99,7 % pensent que leur détention a été réalisée en coordination avec les forces d’occupation ».

Hana Shalabi, l’héroïne de Jénine ayant fait la grève de la faim durant 43 jours et qui a été exilée de force à Gaza pour avoir protesté contre les détentions administratives illégales perpétrées par les forces israéliennes, aurait été, selon un article de Lina Alsaafin, trahie par l’AP : « Dans le cas de Hana Shalabi, une interview menée par cette auteur auprès de sa famille et publiée dans al-Akhbar English a révélé que le dossier de sécurité de Hana a été constitué par l’AP et remis à l’armée israélienne. Cette dernière a dit à sa famille, qui exigeait de connaître le motif de son arrestation, de s’adresser à l’AP pour obtenir des réponses. Ceci correspond à un modèle de coordination entre les forces de sécurité de l’AP et l’armée israélienne ».

Lorsque les Palestiniens de Cisjordanie ont manifesté contre les crimes de guerre horribles perpétrés contre leurs frères et sœurs de Gaza lors de l’opération « plomb durci » en 2008-2009, la coordination de l’AP avec Israël représentait la quintessence de la trahison, comme le démontre la pièce de Nathan Thrall, « Our Man in Palestine » :

« La réputation des forces de sécurité palestiniennes a notamment été entachée pendant la guerre israélienne de Gaza, qui a commencé en décembre 2008. En Cisjordanie, des agents de l’AP en civil et en uniforme ont encerclé des mosquées, empêché de jeunes hommes de s’approcher des points de contrôle israéliens, arrêté des manifestants scandant des slogans du Hamas, et dispersé des manifestants à coups de matraque, de spray au poivre et de gaz lacrymogène. La confiance entre les forces israéliennes et palestiniennes était si grande, déclare Keith Dayton, qu’« une bonne partie de l’armée israélienne est partie à Gaza ».

Barak Ben-Zur, ancien leader de la lutte contre le terrorisme au sein des services de renseignement militaires israéliens et assistant spécial du directeur du Shin Bet, m’a dit : « dans les villes arabes israéliennes, il y a plus de protestations contre la guerre qu’en Cisjordanie » grâce au « calme le plus total maintenu par les services de sécurité palestiniens ». Le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a ensuite déclaré : « Mahmoud Abbas lui-même nous a appelé et nous a demandé et contraints à poursuivre la campagne militaire et à renverser le Hamas ».

Ceci contribue à confirmer que, dans le langage de l’AP, l’expression « État de droit » implique de sévères restrictions des libertés d’expression, de la presse, de réunion et d’association grâce à des arrestations et détentions arbitraires, à l’intimidation des journalistes et au recours à des forces excessives. Le rapport de l’OADH au Royaume-Uni indique qu’« il est intéressant de noter que les détentions et les convocations effectuées par les agences de sécurité de l’AP dépassent celles des Israéliens ».
Autre fait préoccupant, la vantardise de l’AP auprès de l’ONU quant au renforcement infrastructurel de l’« État de droit ».

« Afin de faire évoluer les infrastructures liées à la sécurité, le gouvernement a finalisé la construction du centre de redressement et de réadaptation de Jéricho et affecté des terrains à la construction de trois centres supplémentaires à Dura, Jénine et Qalqilya. Un complexe national palestinien de formation à la sécurité a été construit à Nawei’ma (Jéricho) ».

Cependant, le gouvernement refuse régulièrement à la Croix-Rouge internationale l’accès à ses centres de détention à propos desquels des ONG de défense des droits de l’Homme signalent régulièrement que les prisonniers politiques sont détenus sans motif d’inculpation ou au mépris des ordonnances de mise en liberté de la Haute Cour palestinienne, subissent torture, menaces, privation de sommeil et traitements dégradants, sont passés à tabac, ont les yeux bandés, sont enchaînés, maintenus en isolement carcéral, manquent de soins médicaux et d’hygiène adaptés et se voient refuser l’accès aux avocats et aux visites de leurs familles.

Le recours à ces méthodes qui suivent à la lettre le modèle israélien n’est pas le fruit du hasard. Le personnel des FSAP est formé et supervisé par Israël, l’équipe du coordinateur de la sécurité des États-Unis (USSC) et la CIA. Des centaines de millions de dollars américains ont été investis dans les équipements, les infrastructures et le renforcement des capacités dans le cadre des stratégies et méthodes d’oppression des civils palestiniens, en particulier ceux ayant des liens avec le Hamas. Nathan Thrall écrit que « le chef des forces nationales de sécurité palestiniennes a dit aux Israéliens : « nous avons un ennemi commun », et que le chef du service de renseignement militaire palestinien a déclaré : « Nous nous occupons des institutions du Hamas conformément à vos instructions ».

En ciblant le Hamas, l’AP, avide de pouvoir et engraissée par les dollars américains, était et demeure, sur ordre de son bailleur de fonds, un instrument d’aide à la stratégie sioniste « diviser pour mieux régner », qui constitue le baiser de la mort pour l’unité palestinienne.

Le diplomate péruvien Alvaro de Soto, ancien ambassadeur de l’ONU au sein du Quartet, écrit dans un « rapport de fin de mission » confidentiel que la violence entre le Hamas et le Fatah aurait pu être évitée si les États-Unis ne s’étaient pas fermement opposés à la réconciliation palestinienne. « Les États-Unis », écrit-il, « ont clairement encouragé la confrontation entre le Fatah et le Hamas » (Nathan Thrall).

L’AP ne se contente pas de viser les représentants officiels et les combattants du Hamas, elle imite le châtiment collectif imposé aux Gazaouis par Israël. En novembre 2013, le Centre palestinien pour les droits de l’Homme (PCHR) a demandé à l’AP de fournir d’urgence des médicaments aux patients atteints de leucémie qui risquaient « de graves complications ou la mort » parce qu’ils étaient « privés de traitement depuis décembre 2011 » et que celui-ci ne pouvait être obtenu que par le ministère de la Santé à Ramallah.

Le Hamas, lui aussi, doit assumer la responsabilité pour sa contribution à la perfidie de la désunion politique. Amnesty International précise que « les arrestations et détentions arbitraires effectuées à la fois par l’AP en Cisjordanie et la véritable administration du Hamas dans la bande de Gaza ont continué, en particulier à l’encontre de leurs adversaires politiques respectifs. Dans les deux zones, les forces de sécurité ont torturé ou maltraité les détenus en toute impunité... L’AP comme le Hamas ont arbitrairement restreint les droits relatifs à la liberté d’expression, de réunion et d’association, et leurs forces de sécurité ont utilisé une force excessive contre les manifestants ».

Pour comprendre la marque de Caïn apposée à l’AP, lisez l’analyse satirique de la corruption révolutionnaire rédigée par George Orwell, « La Ferme des animaux ». Les animaux de la ferme, menés par les cochons Boule de neige et Napoléon, et inspirés par le commandement « tous les animaux sont égaux » renversent l’agriculteur... Un nouveau régime tyrannique basé sur le principe « tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres » émerge sous le commandement de Napoléon qui exile Boule de neige. Les cochons se pavanent désormais sur leurs pattes arrière, portent des fouets, maintiennent l’ordre à la ferme à l’aide de chiens d’attaque sanguinaires et concluent des alliances avec les agriculteurs voisins. Les animaux ne peuvent plus faire la distinction entre les cochons et les humains.

En effet, Israël dispose d’une armée de 65 000 collaborateurs palestiniens (en plus des bureaucrates, représentants et diplomates de l’AP) qui ont du sang palestinien sur les mains, et peut anéantir à moindre frais la résistance et les droits palestiniens grâce à des donateurs occidentaux. Pendant ce temps, les colonies dévorent inlassablement les précieuses terres palestiniennes et l’AP participe indirectement à la construction de cette expansion brique par brique.

En fin de compte, une question se pose : que se serait-il passé s’il n’y avait pas eu les Accords d’Oslo et l’AP qui a privé les Palestiniens de 20 ans de liberté potentielle et participé à l’imposture des négociations de paix et au calvaire de milliers de vies sacrées ?

La Palestine serait peut-être un État souverain depuis 15 ans, le petit Ahmad Abu Nahl serait en ce moment pris en charge par un hôpital Gazaoui de première classe pour son hypertrophie du cœur, les petits Hala Abu Shbeikha et Omar Jihad Mashharawi feraient toujours la joie de leurs parents, les enfants de Itemad Ismail Abu Mo’ammar pourraient toujours voir le sourire de leur mère, Shadi Mohammad Shahin n’aurait jamais été torturé à mort alors qu’il était placé en garde à vue par l’AP, Ziad Awad Salayma aurait fêté son 17e anniversaire, Mustafa Tamimi aurait récolté les olives en famille en novembre dernier, et le vieux Saher Milat serait en train de partager un narguilé aromatique avec ses amis.

« Dans le cas de l’État de Palestine, la loi a, dans le meilleur des cas, été évincée et, dans le pire, été transgressée de la manière la plus flagrante. Les droits de l’Homme du peuple palestinien ont été systématiquement violés. Les droits humanitaires du peuple palestinien en tant qu’individus protégés continuent d’être bafoués. Les droits garantis par la Charte sont perpétuellement niés, en particulier le droit à l’autodétermination ». Déclaration palestinienne au Conseil de sécurité des Nations Unies le 19/02/2014, parlant d’Israël (?)

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* Le Dr Vacy Vlazna est Coordinatrice de Justice des Affaires Palestiniennes. Elle était une conseillère en droits de l’homme pour le mouvement GAM (pour un Aceh libre) lors des négociations de paix pour Aceh à Helsinki en février 2005 avant de démissionner par principe. Vacy était aussi coordinatrice du lobby de justice pour le Timor-Oriental et a également travaillé au Timor-Oriental avec l’UNAMET (Intervention des Nations unies au Timor-Oriental) et l’UNTAET (Administration de transition des Nations unies au Timor-Oriental) de 1999 à 2001. Elle a fait don de cet article à PalestineChronicle.com.

Du même auteur :

- Les complices coloniaux des crimes israéliens - 17 février 2014
- Comment Israël fait de l’argent avec du sang - 21 octobre 2013
- Les Anne Franck de Palestine - 10 juillet 2013

20 mars 2014 - The Palestine Chronicle - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.palestinechronicle.com/p...
Traduction : Info-Palestine.eu - Claire L.


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